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dimanche 18 août 2013

DanielGate : Pourquoi les deux listes ?

Par Abdelilah Gueznaya, demainonline, 12/8/2013

Danielgate : En voulant saboter Benkirane, Fouad Ali El Himma a saboté « Sidna »

M6 El Himma
« Celui qui creuse un trou finit par tomber dedans », dit le proverbe marocain. A force de vouloir grignoter les maigres pouvoirs du chef du gouvernement, l’islamiste Abdelilah Benkirane, Fouad Ali El Himma, conseiller royal et patron du gouvernement de l’ombre qui régente le Maroc à partir du cabinet royal, a fini par trébucher.

L’affaire des graciés espagnols aurait pu n’être qu’un épisode de plus dans la sourde et inégale lutte entre le Palais et le gouvernement Benkirane, si El Himma, éminence noire de « Sidna », n’avait pas, encore une fois, mis sa main dans la pâte pour signifier à Benkirane et à ses comparses qui commande au Maroc.
Le quotidien espagnol El Pais a reconstitué, selon les confidences de l’ambassade d’Espagne à Rabat, cette rocambolesque affaire qui met à mal les manigances du conseiller préféré du roi.
Après la visite de quatre jours du roi Juan Carlos au Maroc, le 18 juillet, l’ambassade espagnole s’est approché de Benkirane pour lui demander le transfert en Espagne d’un détenu espagnol malade. Mis au courant par cette requête, Fouad Ali El Himma appela personnellement l’ambassadeur espagnol, Alberto Navarro.
El Himma était fâché. « Pourquoi Juan Carlos a demandé à Benkirane le transfert de ce détenu », lança-t-il à Navarro. « Parce que le transfert de détenus font partie des prérogatives du chef du gouvernement », répondit poliment le diplomate. « Sa Majesté peut résoudre ces affaires », répliqua El Himma, histoire de dire : le roi peut faire mieux que ces barbus qui n’ont que le pouvoir que Sa Majesté a bien voulu leur octroyer.
L’ambassade élabora alors une liste d’une trentaine de criminels transférables en Espagne, ainsi qu’une autre liste, de 18 personnes celle-là, toutes condamnées définitivement par la justice marocaine
30 + 18, une belle brochette de crapules, dont le fameux Daniel Galvan Viña, de son vrai nom Salah-Eddine.
Et c’est là où tout dérapa. Au lieu d’un beau geste, l’affaire se transforma en une crise institutionnelle monarchique, doublée d’une crise diplomatique avec l’Espagne. Quelqu’un, dit-on, au Palais royal fusionna les deux listes, et « Sidna » dans sa grande magnanimité gracia tout ce menu fretin, histoire de plaire à l’Espagnol, dont le gouvernement de droite impressionne un peu le souverain. Depuis l’accession de Mariano Rajoy au gouvernement, il n’y a plus de blocage de la frontière maroco-espagnole et on n’entend plus parler des « patriotes » du nord qui faisaient la vie dure aux policiers espagnols à Sebta et Melilla (Où est passé le bouillonnant Saïd Chramti, depuis que Rabat l’a rappelé à l’ordre?).
En conclusion, il fallait trouver un coupable, qui soit, physiquement,  le plus éloigné du Palais pour garder intacte la vertu chérifienne. Et c’est sur cette pauvre cloche d’Abdelhafid Benhachem, le délégué général à l’administration pénitentiaire et à la réinsertion, qui a été choisi pour jouer au jouer au bouc émissaire.
Afin de préserver Fouad Ali El Himma : l’homme qui a saboté « Sidna » en voulant saboter Benkirane.
Abdelilah Gueznaya
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