Par Michel Collon, 10/8/2013
Obama vient d’annuler son prochain sommet avec Poutine qui refusait d’extrader Edward Snowden. En réalité, ce jeune homme mérite non pas la prison, mais une statue. Non pas la torture, mais notre solidarité.
Pour
avoir défendu nos libertés en démontrant au monde entier que les
Etats-Unis violent la vie privée de l’humanité entière. Cet Etat qui
donne sans cesse des leçons de démocratie et de morale se comporte en
réalité comme le Big Brother le plus totalitaire. Ces délinquants
au-dessus de toute justice espionnent leurs propres citoyens, les Etats
indépendants, leurs concurrents commerciaux et même leurs « alliés ».
Téléphones, mails, ordinateurs, rien n’est respecté.
Pour
quoi ? Pour augmenter les profits de ces multinationales qui volent le
monde entier. Aujourd’hui, les 300 personnes les plus riches de la Terre
possèdent plus que les trois milliards les plus pauvres, et cela est
possible seulement grâce au pillage des ressources naturelles, à la
surexploitation du travail, à la criminalité économique et à des guerres
jamais humanitaires. C’est pour briser nos résistances à ces
multinationales voleuses que les voyous de la NSA nous espionnent, et
qu’Obama les protège.
En
plus, c’est le roi des hypocrites ! Il se fâche parce que la Russie
(qui n’a pas de traité d’extradition avec les USA) a refusé de livrer
Snowden. Lui épargnant ainsi la torture et la prison à vie, infligées à
cet autre héros Bradley Manning qui révéla des milliers de mensonges des
dirigeants US.
Or,
les Etats-Unis ont toujours refusé d’extrader les criminels qui leur
avaient été utiles ! Même quand il y avait un traité. En 2003 et en
2007, ils ont refusé d’extrader les agents de la CIA coupables de
kidnappings politiques en Italie. En 2010, ils ont refusé d’extrader
leur protégé Luis Posada Carriles qui avait placé une bombe dans un
avion cubain, tuant 73 personnes. En 2010, ils ont refusé de livrer
l’ancien président bolivien Gonzalo Sanchez de Lozada, qui avait
massacré les Indiens Aymara, mais était protégé par la CIA et avait
engagé des lobbyistes du parti démocrate. Et on peut multiplier les
exemples. Jamais, les Etats-Unis ne livrent à la Justice leurs
complices, même pour les crimes les plus horribles.
Joliment
hypocrites aussi, tous nos gouvernements européens. Faisant semblant de
découvrir un espionnage auquel ils ont collaboré et qu’eux-même
pratiquent depuis longtemps. Protestant deux minutes du bout des lèvres
pour ne pas offusquer le parrain US dont ils sont le paillasson.
Accordant l’asile politique à une Femen anti-Poutine et le refusant aux
défenseurs de nos libertés Snowden et Assange. Contradiction passée sous
silence par les grands médias.
Et
qui donc a sauvé l’honneur de la démocratie en offrant l’asile
définitif à Snowden ? Le Nicaragua, la Bolivie, le Venezuela. Tandis que
l’Equateur protège Assange. A méditer.
Article 12 de la Déclaration universelle des Droits de l’Homme (ONU, 1948)
« Nul
ne sera l'objet d'immixtions arbitraires dans sa vie privée, sa
famille, son domicile ou sa correspondance, ni d'atteintes à son honneur
et à sa réputation. Toute personne a droit à la protection de la loi
contre de telles immixtions ou de telles atteintes. »
Sources :On Obama's cancellation of summit with Putin and extradition, Glenn Greenwald – the guardian.com
<http://www.nytimes.com/2007/02/28/w...> <http://articles.washingtonpost.com/...> <http://www.theguardian.com/commenti...> : <http://www.elpasotimes.com/news/ci_...> :
Source : Investig’Action – michelcollon.info
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[EDWY PLENEL] http://goo.gl/eT4tlY
Contre l'État d'exception
Poker menteur diplomatique, la fâcherie américano-russe dans l’affaire Edward Snowden masque l’essentiel qui nous concerne tous : l’extension et la banalisation sous les apparences démocratiques d’un État d’exception dont le Patriot Act américain est le symbole. La bataille pour le faire reculer se joue ici même, sur Internet.
Contre l'État d'exception
Poker menteur diplomatique, la fâcherie américano-russe dans l’affaire Edward Snowden masque l’essentiel qui nous concerne tous : l’extension et la banalisation sous les apparences démocratiques d’un État d’exception dont le Patriot Act américain est le symbole. La bataille pour le faire reculer se joue ici même, sur Internet.
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