Par Souad Guennon, 18/8/2013
Aujourd’hui, dimanche 18 août 2013 à
Rabat, une manifestation nationale a été appelée par divers courants,
associations, partis islamistes en soutien au peuple égyptien.
Selon un témoin sur place, environ 10
000 à 20 000 manifestants ont défilé de Bab Al Had jusqu'au parlement. Les
principaux slogans: contre les massacres en Egypte, contre l'armée, le coup
d’Etat contre Morsi, et crié Dieu est grand !
La manifestation s’est dispersée
devant la gare de Rabat. Dans le calme.
Des manifestants de Mohammadia ont
été interdits de prendre le train pour rejoindre la manifestation nationale à
Rabat. Ils se sont rassemblés devant la gare de Mohammadia pour protester contre
l'interdiction de rejoindre les manifestants à Rabat, puis ont lancé des slogans
contre les massacres contre le peuple égyptien.
Il faut rappeler que depuis le coup d’État militaire contre le gouvernement mené par Morsi en Égypte , puis
l'arrestation de Morsi, les massacres se sont perpétrés contre le peuple égyptien,
contre les minorités religieuses, les coptes… Tant de massacres tant de morts,
des informations spectacle en continu tournées en boucle, des images
insoutenables, la "stratégie du choc" [1] en a anesthésié
plus d'un.
Comment réagir face à
tant de violence des puissances impérialistes, d’Israël et de nos régimes dans
la région, qui cherchent à transformer les révoltes populaires en guerre civile,
en contre révolution voire en guerre totale contre les peuples qui résistent. Et
d’en finir avec « les printemps des peuples ».
Au Maroc, pour l’instant, les
islamistes sont les seuls à réagir depuis une semaine en organisant des
manifestations à la sortie de mosquées, du happening, des déclarations notamment
de Adl Wal Ihsan,
Le président du groupe PJD
au Parlement Abdallah Bouanou avait interpelé le gouvernement mené par
Benkirane et appelé à réagir à « ce qui s’est passé le 14 aout en Égypte est un
massacre odieux ».
La manifestation nationale ce
dimanche 8 août à Rabat a regroupé derrière une grande banderole quasi tous les
partis et courants islamistes.
Le PJD, parti à la tête du
gouvernement a appelé à manifester mais A. Benkirane, son chef du
gouvernement et ses ministres n’ont pas participé à la marche, ni fait de
déclaration. Comment pourraient-ils se justifier alors que publiquement la position
officielle du Maroc soutient le coup d’État du 3 juillet et le pouvoir des
militaires en Égypte et qui s’aligne sur les monarchies du Golf, l'
Arabie saoudite et les Émirats ?
Le PJD est resté aussi silencieux
sur les massacres des civils par l’armée en Egypte que sur la
scandaleuse affaire Danielgate et que sur la répression contre les
manifestants !
La monarchie marocaine a pu compter
sur le silence complice, du chef du gouvernement PJD Benkirane,
mais également sur le silence des partis, syndicats, associations, société civile,
et autres serviteurs zélés de la courbette et du baise
main.
La gauche marocaine, en dehors d'un
communiqué d'associations des droits de l'Homme, n'a pris aucune initiative
d'appeler à manifester sa solidarité au peuple égyptien, dénoncer les massacres
et condamner le coup d'Etat.
Autant dire que le vide politique laissé par la gauche laïque, civile, contestataire, féministe, syndicale, partisane,...sur la question égyptienne laisse une énorme brèche où s’engouffrent les courants islamistes de toute tendances et populistes de tout bord.
Autant dire que le vide politique laissé par la gauche laïque, civile, contestataire, féministe, syndicale, partisane,...sur la question égyptienne laisse une énorme brèche où s’engouffrent les courants islamistes de toute tendances et populistes de tout bord.
Que faire pour rompre notre
silence?
La lecture du communiqué et l' analyse
de la gauche égyptienne m'ont redonné de l'espoir.
En espérant que nous sortirons du"
choc", car ce qui se passe en Egypte pourrait bien nous arriver aussi et nous
servir de leçon. Si nous ne manifestons pas notre solidarité, si nous n'ouvrons
pas un débat, si nous ne nous mettons pas à travailler pour casser l'isolement,
les divisions, pour résister , pour construire d’autres alternatives à ce monde
croulant ...
Voici le lien du communiqué des
socialistes révolutionnaires égyptiens :
http://alencontre.org/moyenorient/egypte/egypte-contre-les-massacres-et-le-mandat-donne-aux-militaires.html
http://alencontre.org/moyenorient/egypte/egypte-contre-les-massacres-et-le-mandat-donne-aux-militaires.html
[1]
Voir : Noami Klein : « la stratégie du choc » paru
en 2008, ed Acte sud
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Maroc-Egypte. Dix mille manifestants contre la répression en Egypte à Rabat.
Une
manifestation dominée par les islamistes a réuni plusieurs milliers de
personnes ce dimanche matin à Rabat pour dénoncer la répression
sanglante des manifestations pro-Morsi en Egypte.
La manifestation a
commencé, avec un peu de retard , ce dimanche 18 août à 9h30, devant la
porte Bab el Had à Rabat. Des milliers de personnes, (10.000 selon les
organisateurs) ont ainsi marché vers le parlement pour dénoncer
l'intervention de l'armée égyptienne contre les sit-in tenus par des
militants pro-Morsi au Caire. Une intervention qui s’est soldée par
plusieurs centaines de morts, des milliers de blessés, et des violences
dans tout le pays. "Morsi, Morsi! Allah Akbar!", "Nous demandons
l'expulsion de l'ambassadeur d'Egypte au Maroc", "A bas le pouvoir de
l'armée" ou encore "El Sisi lâche, Morsi est le président" ont scandé
les manifestants, pendant deux heures et dans le calme.
La foule
imposante, composée majoritairement d'hommes mais aussi de familles
venues de tout le royaume, s’est rassemblée à l’appel d’un collectif de
divers partis politiques et associations. Cependant, la manifestation a
été largement dominée par les islamistes et surtout les militants et
sympathisants de l’association Al Adl Wal Ihssane. En première ligne, on
remarquait ainsi Ahmed Raïssouni du MUR, Mohamed Hamdaoui, président
du même mouvement, le cheg du groupe parlementaire du PJD, Abdellah
Bouanou, Mohamed Abbadi d'Al Adl Wa Al Ihssane, et Hassan El Kettani,
salafiste récemment rallié, au parti du Renouveau et de la vertu (PRV).
Les grands absents sont les représentants des partis de gauche.
Cependant, un petit groupe de militants du 20 Février, et des gauchistes
étaient néanmoins présents. Une manifestante progressiste nous confie
sa déception: «Je suis frustrée. Ce n’est pas normal que la gauche ne
soit pas là, je ne me sens plus représentée par ces gens-là». Les forces
de l’ordre, présentes, ne sont pas intervenues.
H24 Info
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