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lundi 19 août 2013

Egypte : Pour sortir du choc

Par Souad Guennon, 18/8/2013
Aujourd’hui, dimanche 18 août 2013 à Rabat, une manifestation nationale a été appelée par divers courants, associations, partis islamistes en soutien au peuple égyptien.
Selon un témoin sur place, environ 10 000 à 20 000 manifestants ont défilé de Bab Al Had jusqu'au parlement. Les principaux slogans: contre les massacres en Egypte, contre l'armée, le coup d’Etat contre Morsi, et crié Dieu est grand !
La manifestation s’est dispersée devant  la gare de Rabat. Dans le calme. 

Des manifestants de Mohammadia ont été interdits de prendre le train pour rejoindre la manifestation nationale à Rabat. Ils se sont rassemblés devant la gare de Mohammadia pour protester contre l'interdiction de rejoindre les manifestants à Rabat, puis ont lancé des slogans contre les massacres contre le peuple égyptien.
Il faut rappeler que depuis le coup d’État militaire contre le gouvernement mené par Morsi en Égypte , puis l'arrestation de Morsi, les massacres se sont perpétrés contre le peuple égyptien, contre les minorités religieuses, les coptes… Tant de massacres tant de morts, des informations spectacle en continu tournées en boucle, des images insoutenables, la "stratégie du choc" [1] en  a anesthésié plus d'un. 

Comment réagir face  à tant de violence des puissances impérialistes, d’Israël et de nos régimes dans la région, qui cherchent à transformer les révoltes populaires en guerre civile, en contre révolution voire en guerre totale contre les peuples qui résistent. Et d’en finir avec « les printemps des peuples ».
Au Maroc, pour l’instant, les islamistes sont les seuls à réagir depuis une semaine en organisant des manifestations à la sortie de mosquées, du happening, des déclarations notamment de Adl Wal Ihsan,
Le président du groupe PJD  au Parlement Abdallah Bouanou avait interpelé le gouvernement mené par Benkirane et appelé à réagir à « ce qui s’est passé le 14 aout en Égypte est un massacre odieux ».  
La manifestation nationale ce dimanche 8 août à Rabat a regroupé derrière une grande banderole quasi tous les partis et courants islamistes.
Le PJD, parti à la tête du gouvernement a appelé à manifester mais A. Benkirane,  son chef du gouvernement et ses ministres n’ont pas participé à la marche, ni fait de déclaration. Comment pourraient-ils se justifier alors que publiquement la position officielle du Maroc soutient le coup d’État du 3 juillet et le pouvoir des militaires  en Égypte et qui s’aligne sur les monarchies du Golf, l' Arabie saoudite et les Émirats ?
Le PJD est resté aussi silencieux sur les massacres des civils par l’armée en Egypte que sur  la scandaleuse affaire Danielgate et que sur la répression contre les manifestants !
La monarchie marocaine a pu compter sur le silence complice, du  chef du gouvernement PJD Benkirane, mais également sur le silence des partis, syndicats, associations, société civile, et autres serviteurs zélés  de la courbette et du baise main.
La gauche marocaine, en dehors d'un communiqué d'associations des droits de l'Homme, n'a pris aucune initiative d'appeler à manifester sa solidarité au peuple égyptien, dénoncer les massacres et condamner le coup d'Etat.
Autant dire que le vide politique laissé par la gauche laïque, civile, contestataire, féministe, syndicale, partisane,...sur la question égyptienne laisse une énorme brèche où s’engouffrent les courants islamistes de  toute tendances et populistes de tout bord. 

Que faire pour rompre notre silence?
La lecture du communiqué et l' analyse de la gauche égyptienne m'ont redonné de l'espoir.
En espérant que nous sortirons du" choc", car ce qui se passe en Egypte pourrait bien nous arriver aussi et nous servir de leçon. Si nous ne manifestons pas notre solidarité, si nous n'ouvrons pas un débat, si nous ne nous mettons pas à travailler pour casser l'isolement, les divisions, pour résister , pour construire d’autres alternatives à ce monde croulant ...
Voici le lien  du communiqué des socialistes révolutionnaires égyptiens :
 http://alencontre.org/moyenorient/egypte/egypte-contre-les-massacres-et-le-mandat-donne-aux-militaires.html

[1] Voir : Noami Klein : « la stratégie du choc » paru en 2008, ed Acte sud
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Par H24Info, 19/8/2013
 
Maroc-Egypte. Dix mille manifestants contre la répression en Egypte à Rabat. 

Une manifestation dominée par les islamistes a réuni plusieurs milliers de personnes ce dimanche matin à Rabat pour dénoncer la répression sanglante des manifestations pro-Morsi en Egypte. 
La manifestation a commencé, avec un peu de retard , ce dimanche 18 août à 9h30, devant la porte Bab el Had à Rabat. Des milliers de personnes, (10.000 selon les organisateurs) ont ainsi marché vers le parlement pour dénoncer l'intervention de l'armée égyptienne contre les sit-in tenus par des militants pro-Morsi au Caire. Une intervention qui s’est soldée par plusieurs centaines de morts, des milliers de blessés, et des violences dans tout le pays. "Morsi, Morsi! Allah Akbar!", "Nous demandons l'expulsion de l'ambassadeur d'Egypte au Maroc", "A bas le pouvoir de l'armée" ou encore "El Sisi lâche, Morsi est le président" ont scandé les manifestants, pendant deux heures et dans le calme. 
La foule imposante, composée majoritairement d'hommes mais aussi de familles venues de tout le royaume, s’est rassemblée à l’appel d’un collectif de divers partis politiques et associations. Cependant, la manifestation a été largement dominée par les islamistes et surtout les militants et sympathisants de l’association Al Adl Wal Ihssane. En première ligne, on remarquait ainsi Ahmed Raïssouni du MUR, Mohamed Hamdaoui, président du même mouvement, le cheg du groupe parlementaire du PJD, Abdellah Bouanou, Mohamed Abbadi d'Al Adl Wa Al Ihssane, et Hassan El Kettani, salafiste récemment rallié, au parti du Renouveau et de la vertu (PRV). 
 Les grands absents sont les représentants des partis de gauche. Cependant, un petit groupe de militants du 20 Février, et des gauchistes étaient néanmoins présents. Une manifestante progressiste nous confie sa déception: «Je suis frustrée. Ce n’est pas normal que la gauche ne soit pas là, je ne me sens plus représentée par ces gens-là». Les forces de l’ordre, présentes, ne sont pas intervenues. H24 Info

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