par Aziz Enhaili, rédacteur en chef adjoint, de Tolerance.ca®, 11/8/2013
Dans un pays comme le Maroc, la justice demeure dépourvue de
toute indépendance vis-à-vis du pouvoir exécutif. La réforme
constitutionnelle de 2011 n'a pas remédié à cette situation. D'ailleurs,
si ce n'était pas le cas, le DanielGate n'aurait jamais pu se produire
dans ce pays.
La grâce royale du pédophile espagnol Galvan a suscité un grand tollé
au Maroc. Pour la dénoncer, plusieurs manifestations ont eu lieu dans
plusieurs villes du pays. Ce mouvement a pris de l’ampleur et traversé
les frontières du Maroc. Des rassemblements ont eu lieu dans des villes
européennes comme Paris, Barcelone ou Bruxelles. La métropole québécoise
a elle aussi rejoint le mouvement.
''Pour l’indépendance de la justice'' au Maroc
Samedi, près de cent personnes ont manifesté devant le Consulat du Maroc à Montréal. Plusieurs médias, dont Tolerance.ca, étaient présents sur place pour couvrir l’événement.
Il y avait des hommes et des femmes, tous âges confondus, et même des enfants. À côté des Marocains, il y avait nombre de Québécois qui étaient également de la partie en signe de solidarité. Le sit-in s’est déroulé de 11 heures du matin à 13h30 minutes.
La participation des familles et des enfants a donné à la manifestation un caractère festif. On voyait des ballons de couleurs bleue, rouge et verte. Le choix de ces couleurs n’était pas dû au hasard. Le bleu, couleur du Québec, société d’accueil, le vert et le rouge, couleurs du drapeau du Maroc. Une façon de souligner l’attachement des Marocains du Québec à leur pays d’origine et leur appartenance au Québec.
Un sentiment de bonheur d’être là, sur place, se lisait sur les visages
de tous les manifestants. Ils semblaient heureux parce qu'ils étaient
plus nombreux que prévu et avaient l'impression de prendre part à une
page de l’histoire du Maroc.
Les manifestants ont scandé plusieurs slogans. On les entendait entonner, à titre d’exemples: ''Notre enfance n’est pas sujette à négociation!'', ''Non à la grâce aux pédophiles!'', ''Le Maroc n’est pas un paradis pour pédophiles'', ''Vive le peuple!'' Le slogan ''Penses au mal que tu fais à mon enfant'' a été salué par plusieurs car il était élaboré par une jeune enfant québécoise.
La campagne ''La marche de l’indignation'' s’est servie des réseaux sociaux, dont Facebook et Twitter. Tout au long de la manifestation, son hashtag (DanielGate) a été alimenté par trois twitteurs: aynumazi, sahar nd et hamsek.
Une bannière était visible de loin, sur laquelle on pouvait lire: ''Non à la grâce aux pédophiles. Nous revendiquons une justice indépendante au Maroc''.
Les manifestants étaient donc là non seulement pour dénoncer la grâce accordée par Mohamed VI à un pédophile espagnol, mais également pour demander la réforme du système de grâces royales avec des normes claires et la dotation du Maroc d'une justice indépendante par rapport au pouvoir exécutif. C'est dans ce sens que le porte-parole de ''La marche de l'indignation'' Driss El Rhaib s'est adressé aux manifestants et aux médias présents: ''Le roi se mêle de notre justice. Il peut libérer celui qu'il veut quand il le veut, sans aucune restriction''.
***
L'action collective de ''la marche de l'indignation'' s'inscrit dans une démarche dépassant la seule question des grâces royales. Elle fait le pari qu'une justice indépendante pourrait éviter au pays un autre scandale du genre DanielGate et mettrait également un terme aux phénomènes de l'arbitraire et des violations des droits humains.
http://www.tolerance.ca/Article.aspx?ID=176098&L=fr
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Salamalecs et étreintes ont mis des visages sur nos noms, la communauté facebokienne prenait forme au pied de l'étoffe rouge garnie d'étoile, dont le bruit rappelait un devoir envers le peuple marocain.
Nos voix unies ont scandé notre colère. Nos chants ont clamé notre chagrin. Enfants, jeunes, adultes, et aîné(e)s ont a dit d'une seule et unique voix NON à la grâce royale privilégiant un criminel sur tout un peuple, NON à l'intervention royale dans la justice. En français et en darija on l'a ensemble dit, en ces deux langues on a exprimé notre ras le bol, en ces deux langues on a réclamé l'indépendance de la justice au Maroc, et en ces deux langues on s'est engagés à poursuivre notre lutte contre l'injustice et l'hogra au Maroc.
Merci Marocaines et Marocains. Merci Québécoises et Québécois. Merci New-Brunswickoise.
Merci Canadiennes et Canadiens.
Merci du fond du cœur!
Driss El Rhaib
Les manifestants ont scandé plusieurs slogans. On les entendait entonner, à titre d’exemples: ''Notre enfance n’est pas sujette à négociation!'', ''Non à la grâce aux pédophiles!'', ''Le Maroc n’est pas un paradis pour pédophiles'', ''Vive le peuple!'' Le slogan ''Penses au mal que tu fais à mon enfant'' a été salué par plusieurs car il était élaboré par une jeune enfant québécoise.
La campagne ''La marche de l’indignation'' s’est servie des réseaux sociaux, dont Facebook et Twitter. Tout au long de la manifestation, son hashtag (DanielGate) a été alimenté par trois twitteurs: aynumazi, sahar nd et hamsek.
Une bannière était visible de loin, sur laquelle on pouvait lire: ''Non à la grâce aux pédophiles. Nous revendiquons une justice indépendante au Maroc''.
Les manifestants étaient donc là non seulement pour dénoncer la grâce accordée par Mohamed VI à un pédophile espagnol, mais également pour demander la réforme du système de grâces royales avec des normes claires et la dotation du Maroc d'une justice indépendante par rapport au pouvoir exécutif. C'est dans ce sens que le porte-parole de ''La marche de l'indignation'' Driss El Rhaib s'est adressé aux manifestants et aux médias présents: ''Le roi se mêle de notre justice. Il peut libérer celui qu'il veut quand il le veut, sans aucune restriction''.
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L'action collective de ''la marche de l'indignation'' s'inscrit dans une démarche dépassant la seule question des grâces royales. Elle fait le pari qu'une justice indépendante pourrait éviter au pays un autre scandale du genre DanielGate et mettrait également un terme aux phénomènes de l'arbitraire et des violations des droits humains.
http://www.tolerance.ca/Article.aspx?ID=176098&L=fr
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Par une matinée ensoleillée, nombreux sont ceux qui ont répondu à l'appel. Que de plaisir de voir des enfants prendre les feutres pour tracer, exprimer leurs pensées et leur indignation au côté de mes compagnons d'insomnie. Je suis encore triste pour les enfants victimes, mais je suis heureux de savoir qu'ils ne seront plus jamais seuls.
Salamalecs et étreintes ont mis des visages sur nos noms, la communauté facebokienne prenait forme au pied de l'étoffe rouge garnie d'étoile, dont le bruit rappelait un devoir envers le peuple marocain.
Nos voix unies ont scandé notre colère. Nos chants ont clamé notre chagrin. Enfants, jeunes, adultes, et aîné(e)s ont a dit d'une seule et unique voix NON à la grâce royale privilégiant un criminel sur tout un peuple, NON à l'intervention royale dans la justice. En français et en darija on l'a ensemble dit, en ces deux langues on a exprimé notre ras le bol, en ces deux langues on a réclamé l'indépendance de la justice au Maroc, et en ces deux langues on s'est engagés à poursuivre notre lutte contre l'injustice et l'hogra au Maroc.
Merci Marocaines et Marocains. Merci Québécoises et Québécois. Merci New-Brunswickoise.
Merci Canadiennes et Canadiens.
Merci du fond du cœur!
Driss El Rhaib
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