Par , 18/9/2013
Toutes les personnes qui s’intéressent à l’actualité politique ont
du apprendre l’arrestation dû journaliste et directeur de l’édition
arabophone du journal Lakome Ali ANOUZLA.
Toutes les personnes qui connaissent le courage de ce Monsieur à
travers ses articles où il faisait bouger les lignes savaient qu’il
avait de forte chance de se faire arrêter un jour ou l’autre.
Mais ce que personne ne savait, c’est qu’Ali ANOUZLA avait des penchants terroristes !
Voilà donc la dernière trouvaille de nos dirigeants pour mettre en prison un des seuls journalistes digne de ce métier au Maroc.
Le parquet a demandé à ce qu’Ali ANOUZLA soit arrêté pour « apologie
et incitation au terrorisme » suite à la publication d’une vidéo d’AQMI
menaçant le Maroc.
On aurait pu envisager un tel argument s’il y avait des preuves de
financement pour que la vidéo soit publiée. On aurait pu envisager un
tel argument si Ali ANOUZLA était le premier et le seul à avoir publier
cette vidéo. On aurait pu envisager un tel argument si Ali ANOUZLA avait
un passif douteux.
Le fait est que, comme le rappelle Aboubakr JAMAI dans cet article http://www.h24info.ma/maroc/politique/jamai-le-regime-veut-la-fin-de-la-presse-electronique
l’édition arabophone n’a fait que publier un lien vers la vidéo publiée
par l’édition française et que d’autres médias ont eux aussi publié la
même vidéo. L’empressement de Rabat pour poursuivre El Pais une fois
qu’une partie de l’opinion publique s’est emparée de l’affaire et a
démontré l’incohérence de la démarche du Ministre de la Justice et des
Libertés rappelle les déboires des déclarations officielles qui se sont
abattues dans les premières heures de l’affaire #DanielGate.
Il semble donc que le but de cette affaire est de bloquer l’élan de
liberté qui anime les médias (surtout électroniques) et dont Lakome est
aujourd’hui a un des principaux moteurs.
Nous sommes en présence d’un précédent grave qui risque de faire
jurisprudence et permettre dans l’avenir d’utiliser les loi
antiterrorisme pour écrouer n’importe qui. Dans l’immédiat cette affaire
pourrait détruire la vie d’un des plus courageux journalistes de
l’histoire du Maroc exactement comme l’affaire #DanielGate a anéanti un
des jugements les plus pertinents de l’histoire de la Justice marocaine.
La question qu’on se pose bien évidemment est « que pouvons-nous faire ? »
Je pense sincèrement qu’il ne faut pas sous estimer pas l’impact des
"petites" actions. Faire circuler l’information, attirer du monde sur la page FaceBook de soutien à Ali ANOUZLA
continuer d’en parler, démonter l’argumentaire officiel et attirer
l’attention des médias internationaux. Et encore une fois l’affaire
#DanielGate est là pour nous rappeler les résultats inattendus que cela
peut produire.
Howard ZINN l’avait parfaitement exprimé :
« l’histoire des changements sociaux est faite de millions d’actions, petites ou grandes, qui se cumulent à un certain moment de l’histoire jusqu’à constituer une puissance que nul gouvernement ne peut réprimer ».
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire