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Le problème des diplômés chômeurs est en passe
de devenir la hantise des gouvernements qui se succèdent depuis l'ère
Jettou au Maroc. L'actuel gouvernement, dirigé par Abdelilah Benkirane,
n'a pas trouvé le sésame pour régler définitivement cette crise de
l'emploi des universitaires marocains qui manifestent pratiquement
chaque jour depuis une dizaine d'années devant le Parlement, à Rabat.
En 2006 plusieurs de ces demandeurs d'emplois
avaient ingurgité de l'essence et tenté de s'immoler. En janvier 2012,
cinq se sont immolés près du Parlement, et l’un d'entre eux n'avait pas
survécu à ses blessures. Cela n'a pas suffit pour trouver des solutions
au problème du chômage des universitaire au Maroc. Le gouvernement
dirigé par le PJD (islamiste), qui avait annoncé en novembre 2011 lors
de sa victoire électorale un ''ambitieux'' programme de prise en charge
des diplômés-chômeurs, a jeté finalement l'éponge mardi. La tâche
ingrate d'annoncer la mauvaise nouvelle aux universitaires en quête d'un
travail a été confiée au ministre de l'Emploi et de la Formation
professionnelle, Abdelouahed Souhail. Pour lui, ''l'Administration n'est
pas en mesure d'assurer du travail à chaque jeune fille ou garçon qui
sort de l'université". Il a précisé dans un entretien publié mardi par
''L'Economiste'' que ''le rôle de l'Administration consiste à préparer
les jeunes et les moins jeunes à acquérir de nouvelles compétences, un
nouveau savoir, pour pouvoir évoluer dans un monde moderne qui est
devenu extrêmement difficile". "C'est un grand problème de société, qui a
besoin de l'implication de tous pour le résoudre et tracer la bonne
voie à nos jeunes", a-t-il ajouté, avant de suggérer la piste d'un
partenariat entre les universités et les entreprises. Cela devrait
permettre, selon le ministre marocain de l'emploi, ''de parfaire
l'éducation des étudiants et leur permettre une insertion réussie dans
le monde du travail''.
Echec de la croissance par l'emploi
Devant le
parlement, le chef du gouvernement Abdelilah Benkirane avait en novembre
2011 présenté un programme économique centré sur une croissance de
5,5%, avec comme objectif de réduire le chômage à 8%. Une année et
quelque mois après, les chiffres restent moroses : le chômage est
toujours officiellement à 9% avec une hausse de 0,1 point en 2012, selon
le Haut Commissariat au Plan (HCP), et le sous emploi est passé de
10,5% en 2011 à 9,2% en 2012. Les marches et manifestations de
protestation des diplômés-chômeurs ont par ailleurs fini par donner
naissance à l'association nationale des diplômés-chômeurs. Une réponse
aux promesses non tenues du gouvernement, notamment l'intégration de
plus de 1.000 universitaires dans l'administration en juillet dernier.
Plus que jamais, la question de l'emploi des jeunes diplômés chômeurs,
qui observent depuis plus de dix ans des manifestations et des sit-in
cycliques devant le parlement, est un réel souci pour le gouvernement.
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