L'Etat préfère que les étudiants se bagarrent entre eux
L'Etat makhzenien marocain déteste toute activité culturelle à contenu progressiste.
A Kénitra, à 30 km de la capitale du pays, les étudiants préparaient
une rencontre nationale: des stands de livres et autres expositions ont
été préparés.
Poésies, musiques, débats (culturels, politiques,
économiques, sociaux), tout a été prévu. Tout le monde était convaincu
que le "festival" estudiantin (du 25 au 30 mars 2013) allait se dérouler
dans une ambiance bon enfant. Les étudiants sont chez eux, c'est au
sein des locaux universitaires qu'ils allaient vivre des
moments de joie, des débats fructueux. Occasion pour tisser des liens de
camaraderie. Ce serai une rencontre printanière à tous les sens de
l'adjectif.
C'est l'une des rares universités du Maroc qui ne
connait pas le "débat" avec les armes blanches: ni chaînes, ni couteaux,
ni matraques. On est entre étudiants, nonobstant les divergences
idéologiques.
Contrairement à certaines universitaires, où la
"mobilisation" se fait pour imposer la construction d'une mosquée, pour
des "temps-morts" pour la prière, ça pour certains, et pour retarder
d'une semaine les examens pour d'autres. Quelle déchéances !. Dans ces
universités, les progressistes (les athées???!!!) restent l'ennemi
principal pour certains, pour d'autres il faut éradiquer les "amazighs",
ANNAHJ ADDIMOCRATI, l'AMDH..., pour les chauvins amzighs (qui n'ont
rien avoir avec le mouvement démocratique amazigh), le nationalisme
arabe et les palestiniens restent leur cible préférée....
Dans ce
bourbiers de névrosés, les sensibilités syndicales, les sensibilités
politiques de certaines universités telle celle de Kénitra, optent pour
le dialogue, pour le débat positif, pour des programmes de luttes
conséquentes.
L'Etat makhzenien, le gouvernement des barbus, le
ministre de tutelle (obscurantiste), le "ministre de la police" (gros
propriétaire foncier, et "femme de ménage à tout faire") ne pouvaient
pas tolérer ça.
Ils détestent les activités qui rapprochent les étudiants.
Ils préfèrent les bagarres intestinales. Pour eux, le meilleurs
spectacle est celui où les étudiants se tapent les uns les autres: au
nom de l'islam pour les uns, au nom de la pureté idéologique ou au nom
de tamazight pour d'autres courants.
REGARDEZ LA VIDEO: elle montre
comment des forces de répression s'attaquent au symbole de la tolérance,
au symbole de la culture; comment l'Etat réactionnaire viole l'espace
universitaire, empêche les étudiants de s’asseoir entre eux, de discuter
paisiblement.
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Organisation du renouveau estudiantin vs l'UNEM
Suite à des “instructions d'en haut”, la bataille devient inégale
L'Organisation du renouveau estudiantin et
l'Union nationale des étudiants du Maroc (UNEM) sont deux mouvements
estudiantins présents au sein de la plupart des universités marocaines
depuis des années. La bataille politique rangée qui les oppose n'a
jamais suscité la polémique, jusqu'à l'arrivée du PJD au pouvoir. Une
rencontre nationale de l'UNEM a en effet été interdite lundi, alors que
le Forum national de l'ORE a été appuyé par le mouvement Unicité et
réforme (MUR).
On reproche à nos jeunes, qui représentent 30% de la
population, d'être désintéressés par la chose publique. Mais en
revanche, on encourage le favoritisme pour appuyer un mouvement et en
réprimer un autre, afin de davantage désintéresser nos jeunes politisés,
qui représentent à peine 1%.
Entre l'Organisation du renouveau
estudiantin et l'Union nationale des étudiants du Maroc (UNEM), la
bataille n'est pas récente. Le premier, proche du parti de la Justice et
du développement (PJD), a toujours été appuyé par le le mouvement
Unicité et réforme (MUR). Alors que le deuxième, dont la majorité sont
des militants d'Al Adl Wal Ihsane, n'a jamais été supporté.
Courses-poursuites contre les étudiants de l'UNEM à Kénitra
Lundi,
alors que les étudiants appartenant à l'ORE assistaient à Settat au 15e
Forum national pour le dialogue et la créativité estudiantine, ceux de
l'UNEM se faisaient courser par les forces auxiliaires.
En effet,
la 13e rencontre nationale de l'UNEM n'a pu avoir lieu. Les étudiants
venus en milliers de plusieurs villes ont été surpris par l'arsenal
policier, déployé par la présidence de l'université.
Étudiantes et étudiants ont été dispersés. Plusieurs d'entre eux ont été blessés.
Une
source de l'UNEM a déclaré à des sites arabophones d'information que la
présidence de l'Université de Kénitra a coupé l'électricité des
facultés qui devaient abrité la rencontre.
Les responsables de
cette interdiction ont répondu aux étudiants de l'UNEM, cités par les
mêmes sources, que ces “instructions viennent d'en haut”.
ORE, PJD et MUR à Settat
De
son côté, le 15e Forum de l'organisation a débuté lundi, salué par le
vice-président de l'Université Hassan I, Riyad Fakhri, qui a exprimé
également son admiration quant à l'organisation et l'encadrement dont
jouit l'ORE.
La jeunesse du parti au pouvoir a été représentée par
Driss Bouanou, alors que Hassan Haris, député du parti de la Lampe,
s'est également rendu à cette grande messe estudiantine.
Le
Mouvement Unicité et réforme n'a pas manqué à l'invitation. Son
président, Mohamed Hamdaoui, s'est rendu en personne pour l'ouverture du
Forum.
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Le 15e Forum national pour le dialogue et la créativité
estudiantine, de l'Organisation du renouveau estudiantin, a débuté lundi
à Settat. /DR
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Il a même tenu un discours, durant lequel plusieurs questions relatives au syndicalisme estudiantin ont été abordées.
Mohamed
Hamdaoui a toutefois déclaré que le ciblage et la répression du
mouvement estudiantin et de ses organisations ne fait qu'augmenter la
résilience et la continuité de cette lutte.
S'agit-il d'un simple verbalisme ou d'une petite pensée pour les étudiants de l'UNEM ?
Y. B.
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- Écrit par Lakome, 29/3/2013
Le ministre de l'Enseignement supérieur, Lahcen Daoudi, rejette la
responsabilité de la répression policière contre les étudiants de l'UNEM sur le
président de l'université : le PJD ne veut se fâcher ni avec Al Adl ni avec les
sécuritaires.
Lors de l'émission 90 minutes pour convaincre diffusée par la chaine Medi 1
TV, Lahcen Daoudi a affirmé ne pas avoir été mis au courant de la violente
intervention des forces de l'ordre pour empêcher la tenue d'une série de
conférences et d'activités culturelles organisées par l'Union Marocaine des
Etudiants Marocains (UNEM) à l'université Ibn Tofail de Kénitra à partir du
lundi 25 Mars. Le ministre PJD de l'Enseignement supérieur a rejeté la
responsabilité de l'intervention policière sur le président de l'Université.
L'intervention des forces de l'ordre a choqué car les prétextes généralement
utilisés pour justifier l'entrée des forces de l'ordre au sein de l'université
n'existaient pas en l'occurrence. Il n'y avait pas de violence ni de troubles à
l'ordre publique. De plus, les organisateurs affirment avoir dûment informé la
présidence de l'université et les forces de l'ordre de la tenue de la
manifestation sans que celles-ci s'y opposent. L'intervention a aussi choqué par
son caractère gratuitement violent.
L'UNEM est actuellement dominée par les étudiants affiliés au groupe justice
et bienfaisance. Cette manifestation avait une signification particulière car
elle intervient au moment où la direction du mouvement fondé par Abdeslam
Yassine tente de jeter les ponts vers les forces de la gauche démocratique.
En incriminant le président de l'université Ibn Tofail, le PJD tente de
s'extirper d'une délicate situation. L'intervention choquante des forces de
l'ordre vandalisant les stands de la conférence mettait le PJD dans une
situation inconfortable. Désireux de ne pas affronter Al Adl Wa Al Idhssan,
Lahcen Daoudi n'a pas remis en cause la légalité de la manifestation. Ne
souhaitant pas non plus antagoniser les décideurs de l'appareil sécuritaire, il
n'a pas condamné les forces de l'ordre. A noter que le syndicat étudiant
affilié au PJD s'était lui fendu d'un communiqué pour condamner l'intervention
policière.
Vidéo de l'intervention des forces de l'ordre à l'université de
Kénitra
URL Source (Vidéo visible à partir du site ) : http://fr.lakome.com/index.php/politique/576-evenements-de-kenitra-le-pjd-patauge
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