Production de drogue : Le MAE sahraoui lance un appel "urgent" pour exercer des pressions sur le Maroc.
Le
ministre des Affaires étrangères sahraoui M. Mohamed Salem Ould Salek a
lancé mardi à Alger un appel urgent pour exercer des pressions sur le
Royaume du Maroc pour l'arrêt de la production et de la
commercialisation de la drogue. Animant une conférence de presse à
Alger, M. Ould Salek a souligné que la Maroc, à travers ses appareils de
l'Etat "est en train d'inonder l'Afrique du nord et le Sahel de drogue
après que l'Europe eut renforcé le contrôle dans ses frontières Sud".
"Une grande partie de la production de cannabis du Maroc transite depuis
2009 par les frontières marocaines vers tous les pays voisins", a-t-il
affirmé, ajoutant que des officiers supérieurs supervisent cette "sale"
opération, aidés en cela par des dizaines de collaborateurs qui
organisent des réseaux "chargés d'exécuter des plans machiavéliques et
d'alimenter une guerre secrète contre les pays de la région". Preuve à
l'appui, le ministre sahraoui a cité le dernier rapport du Bureau des
Nations Unies chargé de la surveillance de la drogue et du crime, ainsi
que les rapports de tous les centres internationaux qui ont été unanimes
à confirmer que " le Maroc, tout en maitrisant le commerce du cannabis à
l'échelle mondiale, est devenu une plaque de transit de drogue dure
provenant d'Amérique latine". M. Ould Salek a précisé que les revenus du
Maroc, du commerce de la drogue, ont été évalués en 2012 entre 25 et 35
milliards euros, selon les estimations des centres européens et
internationaux spécialisés, soulignant que ces revenus sont investis
pour son soutien à la guerre qu'il mène au Sahara et dans les secteurs
des travaux publics, du tourisme et d'autres, notamment les opérations
menées par ses services de renseignements dans plusieurs pays.
Sur un
même plan, le ministre sahraoui a affirmé que " le Maroc obtient chaque
année des aides financières de l'Union européenne, dans le cadre de
l'éradication de la production de cannabis dans les régions du Nord, et
son remplacement par des produits de substitution agricoles. Or cette
politique a échoué puisqu'il s'est avéré que les superficies agricoles
n'ont cessé de s'étendre et la production de cannabis a doublé", selon
le responsable sahraoui. Faisant le lien entre la drogue "marocaine" et
la guerre au Mali, M. Ould Salek a affirmé que "le Nord du Mali s'est
avéré un carrefour important du commerce de la drogue en raison de la
main mise des groupes terroristes sur cette région, ajoutant que le
Maroc " a exploité cette situation pour faire transiter toutes sortes de
drogues". Le MAE sahraoui a indiqué également que le Royaume du Maroc,
dans le cadre de ce qu'il a appelé "course entre les différents groupes
terroristes armés, "a créé un groupe qui lui est propre dénommé "le
mouvement de l'Unicité et du Djihad" à l'Ouest de l'Afrique, créée
spécialement "pour contrer l'Algérie et le F. Polisario, avec l'aide
d'un certain nombre de collaborateurs du Maroc et de pays du Sahel".
Le 2 Minutes
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