Par Bladi, 26/3/2013
Hassan Bellouti, le policier qui a tué trois de ses collègues le 10 mars dernier dans un commissariat de Machraâ Belksiri, révèle des vérités bouleversantes sur la corruption et les passe-droits qui sévissent au sein du corps de la police dans la région. Policier depuis 1982, Hassan Bellouti est marié et père de cinq enfants.
L’homme a tué ses collègues Said Fellahi, Rachid Lhimer et Rachid Agdir,
parce qu’ils avaient tenté de le dissuader de porter plainte contre son
supérieur et de dénoncer la corruption omniprésente dans sa région. Il a
été pris d’un coup de folie quand le commissaire, Mohamed Lebchir, a décidé de le muter à la circulation.
Avant, Bellouti était en poste au barrage policier situé sur la route de Sidi Kacem,
rapporte Akhbar Al Yaoum. A ce poste de contrôle, les policiers
amassaient jusqu’à 2000 dirhams par jour, une somme qui serait ensuite
partagée entre les agents de service et le commissaire, a expliqué Hassan Bellouti aux enquêteurs.
Les
sommes demandées aux usagers de cette route variaient selon la tête du
client. Les taxis et les autocars payaient entre 40 et 50 dirhams le
passage, les transporteurs clandestins 50 dirhams et plus, et les
contrebandiers et autres trafiquants de tabac et de kif, payaient en
fonction de l’importance de leur chargement.
Bellouti
faisait partie de ces policiers corrompus, sauf que lui gardait les
trois quart de l’argent récolté, avant de partager le reste avec ses
collègues. Son supérieur, averti de ces pratiques, a alors décidé de le
muter à la circulation, au centre du petit village de Machraâ Belksiri.
Malgré de multiples sommes d’argent et des produits de contrebande
offerts par Bellouti et son épouse au commissaire, il n’a pas pu
réintégrer le barrage policier.
D’après-lui, le commissaire et le
commandant de la Gendarmerie régionale, reçoivent chacun de 10 à 15.000
dirhams de pots de vin par mois de contrebandiers et autres trafiquants
qui traversent la région.
Incarcéré à la prison de Kénitra, Hassan Bellouti
affirme ne pas avoir mis fin à ses jours, pour pouvoir dénoncer la
corruption et les pratiques mafieuses qui gangrènent la police
nationale.
A sa sortie de l’Académie Royale de police de Kénitra en 1982, Bellouti avait été envoyé à Tétouan, où il était chargé d’espionner les mouvements estudiantins au sein de l’université Sidi Mohamed Ben Abdallah.
http://www.bladi.net/police-corruption-cupidite.html
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