Panoramaroc, 27/3/2013
Les dernières déclarations du ministre des
Finances Nizar Baraka revenant sur la réunion de la majorité et la situation
économique du pays ont attiré de très fortes réactions des experts économistes
qui ont tiré la sonnette d’alarme, faisant savoir que les indicateurs sont tous
au rouge et que le gouvernement est au seuil d’un été social chaud après que la
crise économique semble en voie de basculer en crise sociale.
Pour l’économiste Hammad Kassal, il est
véritablement scandaleux que le Maroc vive une telle situation d’asphyxie
financière alors que les banques réalisent des bénéfices par milliards de DH.
Kassal fait là allusion aux derniers chiffres présentés par les banques sur
leurs résultats, qui ne reflètent pas la situation alarmante du pays :
l’économiste précise aussi que le gouvernement en est encore aux solutions
approximatives, de rapiéçage, qui inquiètent et dépriment encore plus les
populations.
Pourquoi la crise sociale ? Kassal répond que
dans les prochains mois, il faudra s’attendre à voir des licenciements en masse
et donc une forte poussée du chômage, avec tous les troubles que cela peut
induire. Il reproche au gouvernement d’avoir baissé la garde suite aux
précipitations augurant d’une bonne année agricole, et d’avoir omis le fait que
les profonds dysfonctionnements de l’économie ne peuvent être solutionnés par le
seul secteur agricole.
Hammad Kassal avance alors des propositions pour
une sortie de crise, comme la protection de l’économie nationale, le soutien aux
PME et l’encouragement de la consommation, sans oublier bien évidemment la lutte
contre la contrebande qui coûte si cher à l’Etat.
Pour sa part, l’économiste Taïeb Aîis estime que
la crise trouve son origine dans le grave déficit de la balance commerciale
déséquilibrée par une augmentation des importations et une faiblesse
structurelle des exportations, ce qui a négativement influé sur la balance des
paiements et donc sur les réserves de changes, qui ne sont plus que de quatre
mois seulement. Le gouvernement doit agir en soutenant résolument le tissu
industriel national afin d’améliorer sa compétitivité ; cela passe par la
nécessaire restructuration des grandes entreprises et par la protection des
autres par des mesures autres que douanières.
Rappelons que les chefs de la majorité avaient
convoqué les deux ministres des Finances, Baraka et al Azami pour s’enquérir de
l’état réel de l’économie nationale et des actions à mener, surtout en cette
période où la crise économique et financière s’aggrave en Europe. Les deux
ministres n’ont pas pu éviter de reconnaître que les indicateurs, tous les
indicateurs, sont au rouge.
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