Par Salah Elayoubi, demainonline, 17/1/2013
Opinion. L’Algérie vient d’expérimenter ce vieux proverbe chinois :« Qui dort avec son ennemi, appelle la mort de ses vœux ! ». Le
pays s’est, en effet, réveillé, poignardé par son vieil ennemi mortel,
les islamistes qui se sont emparés du site gazier de « In Amenas »,
où ils retiennent une quarantaine d’otages occidentaux, après en avoir
abattu deux, au cours de l’assaut. Des américains, des japonais, des
britanniques figurent parmi les otages.
Selon la porte-parole du gouvernement français, Najat Vallaud-Belkacem, aucun ressortissant de l’Hexagone, ne figurerait au nombre des otages.
Les assaillants qui se revendiquent d’Al Qaida, réclament la libération de tous les islamistes détenus en Algérie.
Les installations attaquées comportent un site d’extraction du gaz, une base de vie et un aérodrome et se trouvent à moins d’une quarantaine de kilomètres de la frontière libyenne, d’où semble être parti le commando.
Il est, en effet, difficile d’imaginer les attaquants remontant depuis le Mali, à travers le territoire algérien. Une impossibilité qui tient plus, à la distance de la cible choisie (1200 kilomètres), qu’au prétendu bouclage de la frontière algéro-malienne, auquel personne n’a véritablement cru. Un pur effet d’annonce de l’appareil militaire algérien, pour dissuader toute tentative de repli des commandos jihadistes, vers de bases arrières, en territoire algérien, après les frappes aériennes infligées par l’aviation française.
Certains observateurs avancent la version de terroristes partis d’Algérie. Une version peu crédible, compte tenu des barrages mis en place par la sécurité algérienne sur les routes qui mènent aux complexes industriels et le convoi dont on peut penser qu’il était composé de plusieurs véhicules chargés d’hommes lourdement armés, aurait eu quelques difficultés à passer inaperçu.
Les islamistes qui affirment agir en représailles à l’intervention militaire française au Mali, semblent avoir également déclaré la guerre à l’Algérie, pour l’autorisation de survol de son territoire accordée à l’aviation française qui bombarde les convois et les rassemblements des troupes d’AQMI.
Désormais, l’implication de l’Algérie dans le conflit ne relève plus de la spéculation. Alger qui a toujours refusé de négocier avec les terroristes est contrainte de changer son fusil d’épaule et adopter une position plus tranchée, en faveur des opérations militaires, avec le risque de voir renaître de ses cendres, le terrorisme islamiste qui avait ensanglanté le pays dans les années quatre-vingt.
Le Maroc et la Mauritanie ont également accordé à la France, le feu vert pour le survol de leur territoire respectif. Deux autorisations qui relèvent de la posture, les opérations militaires se déroulant loin des frontières des deux pays. Le trajet le plus court pour les avions qui partent du sol français, en direction du Mali, reste la ligne droite qui passe par l’Algérie. Quant aux « Jaguars » français qui s’envolent du Tchad, ils exécutent une boucle en territoire algérien, dans leur chemin de retour, à leur base.
C’est Mohamed VI, en personne, qui avait pris cette décision, alors que quelques semaines auparavant, le ministre marocain des affaires étrangères, plaidaient quant à lui, pour des négociations et que la classe politique marocaine se taisaient. C’est que le Maroc a, pour le Président français, les yeux de Chimène, depuis que celui-ci a été élu, au grand dam du palais qui lui préférait Nicolas Sarkozy. Les liens se sont singulièrement distendues depuis lors, entre la France et le Maroc, à la recherche de soutiens sur la question du Sahara et à l’heure des difficultés économiques liées à la crise et à la gestion des mouvements de grogne sociale qui s’amplifient.
On se souvient que le roi avait fait le forcing, aux premières heures de l’élection du candidat socialiste, pour être le premier chef d’Etat à être reçu à l’Elysée. Un zèle particulier qui pourrait bien pousser le Maroc à franchir le pas et expédier des troupes combattantes, en appui aux deux mille cinq cents soldats français et aux trois mille soldats de la CEDEAO.
Le déclenchement par la France, des opérations et l’attaque du complexe gazier algérien des dernières heures, semblent avoir donc donné un coup de fouet à la coalition qui se mettait en place. Plusieurs pays dont les Etats-Unis, la Belgique, l’Allemagne et la Grande-Bretagne, semblent décidés à apporter leur aide à la libération du mali. Les Etats-Unis n’ont pas encore fait part de la nature du soutien qu’ils comptent apporter à la coalition en place. Mais il n’est pas impossible que la prise récente de ses citoyens en otages, convainque Washington de s’impliquer avec plus de détermination et plus de moyens, dans le conflit.
Selon la porte-parole du gouvernement français, Najat Vallaud-Belkacem, aucun ressortissant de l’Hexagone, ne figurerait au nombre des otages.
Les assaillants qui se revendiquent d’Al Qaida, réclament la libération de tous les islamistes détenus en Algérie.
Les installations attaquées comportent un site d’extraction du gaz, une base de vie et un aérodrome et se trouvent à moins d’une quarantaine de kilomètres de la frontière libyenne, d’où semble être parti le commando.
Il est, en effet, difficile d’imaginer les attaquants remontant depuis le Mali, à travers le territoire algérien. Une impossibilité qui tient plus, à la distance de la cible choisie (1200 kilomètres), qu’au prétendu bouclage de la frontière algéro-malienne, auquel personne n’a véritablement cru. Un pur effet d’annonce de l’appareil militaire algérien, pour dissuader toute tentative de repli des commandos jihadistes, vers de bases arrières, en territoire algérien, après les frappes aériennes infligées par l’aviation française.
Certains observateurs avancent la version de terroristes partis d’Algérie. Une version peu crédible, compte tenu des barrages mis en place par la sécurité algérienne sur les routes qui mènent aux complexes industriels et le convoi dont on peut penser qu’il était composé de plusieurs véhicules chargés d’hommes lourdement armés, aurait eu quelques difficultés à passer inaperçu.
Les islamistes qui affirment agir en représailles à l’intervention militaire française au Mali, semblent avoir également déclaré la guerre à l’Algérie, pour l’autorisation de survol de son territoire accordée à l’aviation française qui bombarde les convois et les rassemblements des troupes d’AQMI.
Désormais, l’implication de l’Algérie dans le conflit ne relève plus de la spéculation. Alger qui a toujours refusé de négocier avec les terroristes est contrainte de changer son fusil d’épaule et adopter une position plus tranchée, en faveur des opérations militaires, avec le risque de voir renaître de ses cendres, le terrorisme islamiste qui avait ensanglanté le pays dans les années quatre-vingt.
Le Maroc et la Mauritanie ont également accordé à la France, le feu vert pour le survol de leur territoire respectif. Deux autorisations qui relèvent de la posture, les opérations militaires se déroulant loin des frontières des deux pays. Le trajet le plus court pour les avions qui partent du sol français, en direction du Mali, reste la ligne droite qui passe par l’Algérie. Quant aux « Jaguars » français qui s’envolent du Tchad, ils exécutent une boucle en territoire algérien, dans leur chemin de retour, à leur base.
C’est Mohamed VI, en personne, qui avait pris cette décision, alors que quelques semaines auparavant, le ministre marocain des affaires étrangères, plaidaient quant à lui, pour des négociations et que la classe politique marocaine se taisaient. C’est que le Maroc a, pour le Président français, les yeux de Chimène, depuis que celui-ci a été élu, au grand dam du palais qui lui préférait Nicolas Sarkozy. Les liens se sont singulièrement distendues depuis lors, entre la France et le Maroc, à la recherche de soutiens sur la question du Sahara et à l’heure des difficultés économiques liées à la crise et à la gestion des mouvements de grogne sociale qui s’amplifient.
On se souvient que le roi avait fait le forcing, aux premières heures de l’élection du candidat socialiste, pour être le premier chef d’Etat à être reçu à l’Elysée. Un zèle particulier qui pourrait bien pousser le Maroc à franchir le pas et expédier des troupes combattantes, en appui aux deux mille cinq cents soldats français et aux trois mille soldats de la CEDEAO.
Le déclenchement par la France, des opérations et l’attaque du complexe gazier algérien des dernières heures, semblent avoir donc donné un coup de fouet à la coalition qui se mettait en place. Plusieurs pays dont les Etats-Unis, la Belgique, l’Allemagne et la Grande-Bretagne, semblent décidés à apporter leur aide à la libération du mali. Les Etats-Unis n’ont pas encore fait part de la nature du soutien qu’ils comptent apporter à la coalition en place. Mais il n’est pas impossible que la prise récente de ses citoyens en otages, convainque Washington de s’impliquer avec plus de détermination et plus de moyens, dans le conflit.
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