Il est dix heures à Casablanca. Une pluie faible arrosait la Place Lhmam (Pigeons). Photographes, touristes et badauds ont déserté ce lieu mythique de la capitale économique. Et pour cause, une nouvelle entité dite « révolutionnaire » a appelé, depuis plusieurs jours, à y manifester. Les meneurs de cette initiative ne sont pas connus ou plutôt ont refusé de révéler leur identité. Ils ont, uniquement, lancé des pages sur facebook et une vidéo sur internet. Résultat : la « révolution » n’a eu lieu que sur le web et les réseaux sociaux.
Pendant plus de deux heures, médias et un fort déploiement des forces de l’ordre attendaient que des membres du Mouvement des jeunes du 13 janvier pointent leur nez à la place Lahmam, en vain. Finalement, tout ce beau monde est retourné chez lui
Qui est derrière ce mouvement ?
Hier matin, Casablanca n’a pas constitué l’exception. Loin de là. A Rabat, Fès, Marrakech, et dans d’autres villes, c’est le même constat. Les auteurs de l’appel ont boudé les lieux où ils devaient manifester. Sur leur page facebook, les partisans de ce mouvement n’ont fourni la moindre explication sur ce lapin posé à la police et aux médias. En revanche, ils estiment le coût de la présence des forces de l’ordre à 30 millions de dh. Comment ont-ils pu conclure à ce chiffre ? Là aussi, ils se sont montrés avares en informations. C’est le silence absolu.
Force est de constater que les similitudes entre ce mouvement et celui des républicains marocains, lancé en mai dernier, sont craintes, les deux sont faits dans le même moule. Les deux appellent au « changement de régime ». Sur sa page facebook, le MRM a appelé à soutenir les marches virtuelles du dimanche.
La balle est dans le camp du 20 février
Contrairement au Mouvement février, cette action des « jeunes du 13 janvier » n’a pas bénéficié du soutien des forces politiques contestataires : Les islamistes d’Al Adl wal Ihssane, le PSU (parti socialiste unifié) et le PADS (parti d’avant-garde démocratique socialiste) ont tous pris leurs distances d’une initiative trop virtuelle. Abderrahman Ben Ameur, le secrétaire général de cette formation était présent à la marche du Mouvement du 20 février organisée l’après-midi à Casablanca. Un signal fort à l'adresse des promoteurs du 13 janvier
Un mois et une semaine nous sépare du second anniversaire du lancement par des jeunes à visages découverts du M20F. Même affaibli et en perte de vitesse, il continue de drainer du monde lors de ces marches. Certes, ce n’est plus comme avant, la défection des disciples d’Al Adl wal Ihssane et les revirements de certaines têtes d’affiches de ce mouvement ont nettement réduit le nombre des participants aux manifestations.
Reste, ce coup d’épée dans l’eau des "jeunes du 13 janvier" permettra-t-il une résurrection de leurs ainés du Mouvement du 20 février ?
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NDLR / Lire le compte rendu de la suite de la journée du 13
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