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dimanche 13 janvier 2013

Intervention militaire française au Mali : des avis très différents...


La France intervient au Mali et réaffirme son rôle de gendarme en Afrique

Par Association Survie Communiqué, le 14 janvier 2013

C’est finalement le 10 janvier 2013 que la France est entrée en guerre au Mali. La communication du gouvernement français, reprise sans questionnement par les principaux médias, tend aujourd’hui à légitimer par tous les moyens et tous les arguments cette nouvelle intervention militaire française sur le sol africain et son rôle de "gendarme de l’Afrique". Pour Survie, association qui dénonce depuis longtemps l’ingérence et la domination de la France envers ses anciennes colonies africaines, il est important de rappeler quelques éléments de contexte et d’analyse critique sur cette intervention française, sans minimiser l’ampleur de la crise que connait le Mali.
La menace que font peser ces groupes armés sur la population et l’intégrité du Mali est indéniable. Leurs exactions sont connues et ont provoqué la fuite de centaines de milliers de personnes. Après le calvaire vécu par les populations dans le Nord, le soulagement des Maliens en ce moment est compréhensible. Si l’intervention française semble effectivement avoir mis un coup d’arrêt à l’offensive vers le sud du pays de mouvements armés qui se revendiquent d’un islam radical, il existe cependant d’autres motifs, militaires et politiques, à l’opération Serval rendant la conduite française des opérations critiquable.  

Le camouflage multilatéral d’une opération française

Cette intervention ne s’inscrit pas dans le cadre des résolutions de l’ONU. Des mois de négociations ont permis de faire voter trois résolutions du Conseil de Sécurité, ouvrant la voie à une intervention internationale sous responsabilité africaine et pouvant faire usage de la force, mais officiellement sans implication directe des militaires français. En informant simplement le Conseil de Sécurité sur le fait que son intervention urgente "s’inscrit dans le cadre de la légalité internationale" eu égard aux dispositions de la Charte de l’ONU, elle a finalement pu justifier une décision bilatérale. Ce changement majeur, qui met ses « partenaires » devant le fait accompli, est complaisamment occulté afin de laisser à nouveau croire que la France met en œuvre une volonté multilatérale actée au sein de l’ONU. Il est donc nécessaire qu’elle respecte au plus vite les résolutions de l’ONU.  

Une fois de plus, la France joue le rôle de gendarme de l’Afrique, en appuyant sa stratégie sur ses relations bilatérales avec des "régimes amis" africains, sur la présence permanente de son armée dans la région et sur sa capacité de projection de forces. Ainsi, les hélicoptères utilisés pour stopper l’offensive adverse sont ceux des forces spéciales françaises de l’opération Sabre, présentes au Burkina Faso voisin (et en Mauritanie) depuis deux ans et renforcées au mois de septembre. C’est surtout le dispositif Epervier, en place au Tchad depuis 1986 alors qu’il était supposé provisoire, qui est mobilisé. À travers l’opération baptisée Serval, ce sont donc les liens que Paris entretient avec des régimes totalement infréquentables, ceux d’Idriss Déby et de Blaise Compaoré, qui se trouvent une nouvelle fois renforcés. Le rôle phare de la France est reconnu par la plupart de ses partenaires occidentaux qui lui emboitent le pas timidement dans cette intervention (Royaume-Uni, Etats-Unis, Allemagne) sans pour autant engager de troupes combattantes, tandis que d’autres restent en retrait.  

Une intervention directe décidée dans l’ombre

Ce scénario rentre dans la logique développée par le nouvel exécutif français, prônant l’intervention militaire comme un "préalable" à la restauration de la paix dans le pays (également en proie à une crise institutionnelle grave). Ces derniers mois, la France n’avait en rien contribué à l’émergence d’une solution collective discutée par l’ensemble des Maliens et de nature à favoriser un consensus politique, préalable à une réorganisation rapide des forces de sécurité. Aujourd’hui, la présence de soldats français jusque dans Bamako - sous couvert de protection des ressortissants - représente une pression importante sur les autorités maliennes en état de grande faiblesse.
L’option d’une intervention directe et rapide des forces françaises était déjà prévue, au vu de la rapidité de mise en œuvre, et ce bien avant que l’offensive ne se rapproche de Sévaré-Mopti. L’aval du Parlement n’est pas nécessaire à l’Élysée pour déclencher une opération extérieure, ce qui marque l’insuffisance de la modification constitutionnelle de juillet 2008 relative au contrôle parlementaire des opérations extérieures. De rares réactions critiques dans la classe politique soulignent cette absence de concertation. La nature préméditée de cette intervention armée aurait indiscutablement dû susciter une prise de décision parlementaire.
Dans l’immédiat, l’opération Serval a déjà basculé dans une phase offensive et semble devoir se prolonger dans la durée. Cette logique occulte délibérément les risques pour la population malienne et les Etats de la région, de même que les perspectives politiques et la période post-conflit. Le bilan accablant des récents antécédents français en Afrique montre pourtant que ces risques sont bien réels. Les interventions de 2011 en Côte d’Ivoire et en Libye ont en effet débouché sur des situations internes explosives, passées sous silence.

En conclusion, la crise malienne et cette nouvelle intervention militaire française en Afrique révèlent l’échec de 50 années de "coopération" avec l’Afrique : armées incapables de protéger leurs populations, chefs d’Etat médiateurs de crises eux-mêmes putschistes, accords de défense et bases militaires qui ont perpétué le rôle de gendarme de l’Afrique que la France s’est historiquement octroyé. 
On ne peut que constater l’incapacité des institutions africaines et multilatérales à organiser la moindre opération de sécurisation dans la région sans avoir recours au poids lourd français, qui a tout fait pour se rendre incontournable. Ces événements appellent une fois de plus à une remise en cause de l’ensemble du cadre des relations franco-africaines.         contact@survie.org>;
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Contact presse :
Association Survie
107, Boulevard de Magenta
75010 Paris
Tél : 01 44 61 03 25
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COMMUNIQUÉ DE PRESSE DU MOUVEMENT DE LA PAIX
13/1/2013

 


Condamnons l’état de guerre, exigeons l’état de Paix !



Le gouvernement français a décidé une intervention militaire au Mali ce vendredi 10 janvier, sans consultation du Parlement.


Le Mouvement de la Paix refuse l’argumentaire permanent du caractère inéluctable des interventions militaires. Celui-ci place les citoyens devant une politique du fait accompli, induit par l’urgence d’une situation pour laquelle la communauté internationale ne s’est pas dotée des moyens de préventions nécessaires.

Le Mouvement de la Paix exprime toute sa solidarité avec le peuple malien qui souffre depuis plusieurs mois d’inacceptables violences perpétrées par des groupes armés se réclamant de l’islam radical.

L’histoire récente démontre clairement que rajouter la guerre à la guerre n’apporte aucune solution à un quelconque conflit. L’exemple libyen, grandement responsable de l’actuelle situation au Mali, oblige la France et la communauté internationale à repenser leurs stratégies, en vue de réellement protéger les populations.

Les interventions militaires extérieures ont des effets directs sur la population française, prise en otage par l’instauration d’un climat de peur permanente de l’ennemi invisible, et donnant lieu au maintien et au renforcement du plan Vigipirate avec le dévoiement continuel de la présence de l’armée sur le territoire impliquant une situation de guerre sans fin.

Pour le Mouvement de la Paix, l’urgence absolue est de permettre le déploiement d’une force d’interposition internationale mandatée par les Nations unies pour mettre fin aux conquêtes des groupes armés et protéger les populations civiles en proie à la terreur des combats.

  
Le Mouvement de la Paix

Saint-Ouen, le 13 janvier 2013
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La guerre vue de Montreuil et de Kayes

Soutenir la guerre au Mali, et donc risquer d'accepter que notre armée parte tuer des civils, ou se dire contre et accepter l'instauration de la charia et de systèmes mafieux, dans des territoires maliens toujours plus étendus ? Cruel dilemme… même si, de ce côté-ci de la Méditerranée il n'est qu'intellectuel (et donc confortable). Témoignages d'amis Maliens, ici et là-bas pour tenter d'éclairer le débat.
Que penser de l'entrée en guerre de la France au Mali ? Entrer en guerre n'est jamais anodin. La guerre n'est jamais “propre” ni “rapide” et ce que l'on nomme désormais les “dégâts collatéraux” ne sont ni plus ni moins que des civils qui meurent – hommes, femmes et enfants sans distinction. La guerre est toujours l'aveu d'un échec, celui de la politique et de la recherche de solutions négociées.
Amie de longue date de camarades maliens, vice-présidente d'une ONG, l'Ader, développant des programmes de coopératives d'habitants au Mali et au Sénégal, j'ai recueilli les témoignages d'amis maliens qui vivent ici (à Montreuil) ou là-bas (région de Kayes). Il n'est pas question ici de revendiquer une quelconque vérité universelle, mais de livrer les réactions à chaud de vrais démocrates Maliens, engagés de part et d'autre du Sahara et de la Méditerranée, depuis plusieurs décennies, dans des projets où le sens de l'intérêt collectif prime sur tout le reste.

L'urgence d'agir
Moussa*, à Montreuil : « L'engagement de la France aux côtés de l'État malien était nécessaire ! L'armée malienne ne parvenait pas à empêcher seule la progression d'Aqmi, du Mujao et d'Ansar Eddine vers le sud. La chute de Konna ouvrait la voie à l'entrée dans Mopti et juste après c'était une autoroute vers Bamako. Si la communauté internationale avait encore attendu longtemps, nous avions la Charia chez nous ! L'islam, ce n'est pas çà ! Lapider les femmes, couper les mains des voleurs, enrôler de forces de jeunes garçons dans la guerre et violer les jeunes filles, ce n'est pas çà la religion de nos pères. »

Deux pays amis qui se retrouvent
Demba, à Montreuil : « Depuis un an, nous avons vécu l'incapacité de notre gouvernement à répondre aux appels au secours des militaires d'Aguelhok, finalement massacrés en janvier 2012, puis le coup d'État de Sanogo, l'incapacité de l'État malien à empêcher les prises de Kidal, de Gao, de Tombouctou, les horreurs des lapidations et des amputations dans le Nord, puis l'éviction du premier ministre Cheick Modibo Diarra en décembre… : nous étions meurtris dans nos cœurs de Maliens et très très inquiets. Les appels de notre Président Dioncounda Traoré avaient été écoutés par la communauté internationale, mais tout çà était très lent.
Le discours du Président François Hollande a été vécu ici comme un véritable soulagement. D'abord parce que grâce à la France, nous allons stopper l'avancée d'Aqmi et du Mujao. Ensuite, parce qu'en disant “Il en va aujourd'hui de l'existence même d'un État ami, le Mali”, François Hollande nous reconnaît et reconnaît la force de nos liens. Ce n'est pas la France qui se bat au Mali, c'est la France et le Mali qui combattent ensemble un ennemi commun. »

Reconstruire ensemble
Karounga, à Kayes : « Il faut dire que ce n'est pas une guerre tribale, ce n'est pas une guerre de Blancs contre Noirs, ou même une guerre de religion. Ce n'est pas, non plus, une guerre civile : les indépendantistes Touaregs du MNLA ont été décimés par les terroristes islamistes et beaucoup nous rejoignent maintenant. C'est la guerre contre un nouvel expansionnisme terroriste, qui cherche à se construire un camp de base pour poursuivre sa conquête.
L'engagement militaire de la France, qui rappelle l'amitié entre nos deux peuples, doit être pour nous tous une opportunité. Si nous nous battons ensemble, alors ensuite, il faudra que nous puissions reconstruire, ensemble. Nous aurons besoin de remettre en marche un État démocratique et des institutions qui fonctionnent bien. Et nous aurons besoin de travailler ensemble pour un nouveau développement de notre pays : équitable, durable et solide. J'espère que juste après la guerre, une nouvelle période va s'ouvrir entre nos deux pays. »
* Les prénoms ont été changés.
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Le conflit du Mali ou l'indigence de la réponse africaine

par Salah Elayoubi, mardi 15 janvier 2013
 
Un Président bien normal
François Hollande a enfin accompli son dessein, de devenir un Président normal.
Il n’aura, en effet, pas tenu une année complète, avant que, comme tous ses prédécesseurs, il n’ait à entreprendre campagne militaire en Afrique, pour y défendre les intérêts français.
On se souvient pourtant de ses paroles : « La France agira différemment quelle n’avait l’habitude de le faire dans le passé ». Le pays qui comptait, en ces temps de crise, faire l’économie d’une guerre lointaine, n’a même pas achevé de lever son dispositif d’Afghanistan, que le rattrape la menace d’un nouvel embourbement en Afrique. Exit donc, le simple appui aérien et logistique aux forces de la CEDEAO.
Officiellement, il s’agissait de répondre à une demande du président malien par intérim,  et protéger les français du Mali. Mais l’ancienne puissance occupante qui avait taillé ses protectorats à coups de serpes, dans l’ignorance de la réalité africaine, faite de tribalisme et d’ ethnies transfontralières, ne pouvait d’autant pas faire l’économie d’une intervention, qu’ elle possède d’énormes intérêts dans cette région du monde, où se trouvent concentrés d’abondantes richesses du sous-sol, particulièrement au Niger voisin, où le conflit menace de s’exporter et mettre en danger l’exploitation des mines de fer, d’argent, de platine, de titane, et de l’uranium tant convoité par le français Areva.

Cinquante ans d'opérations militaires en Afrique
Le Président français était apparu emprunté et crispé, dans son nouveau costume de Chef des armées, dans lequel l’avait précipité le franchissement par les islamistes, le jeudi 10 janvier, de la ligne de démarcation. Une entreprise qualifiée par beaucoup d’observateurs, comme l’erreur que les islamistes devaient éviter, car si jusque là, l’attentisme de la communauté internationale pouvait être mis sur le compte de la lenteur des procédures onusiennes, la menace directe de Bamako et le délitement de l’Etat malien, devenaient proprement insupportable. L’intervention unilatérale de la France aura eu le mérite de la rapidité, pour stopper l’offensive jihadiste.
En cinquante ans d’indépendance des pays africains, la France sera intervenue pas moins de cinquante fois, la dernière en date, étant celle de 2011, en Côte d’Ivoire. L’« Opération Licorne » avait eu pour but, d’extirper du palais présidentiel un Laurent Gbagbo récalcitrant, pour y installer son opposant  Alassane Outtara.

Haro consensuel sur les terroristes 
Si certains n’hésitent pas à argumenter, pour dénoncer un complot visant à justifier l’invasion du Mali et son occupation par la France, il n’en demeure pas moins que la classe politique française semble unanime à considérer que l’opération était devenue  incontournable, face à la déferlante jihadiste, qui, après avoir enveloppé le Nord du pays de ses exactions, promettait d’en faire autant du Sud, avec, à la clé, le risque d’y voir s’établir un état terroriste.  D’autant qu’une simple opération visant à regrouper les ressortissants français en lieu sécurisé, ou organiser leur exfiltration, se serait révélée particulièrement périlleuse avec la proximité immédiate des colonnes jihadistes.
Parmi les soutiens inconditionnels de l’  « Opération Serval », Marine Lepen était montée au créneau lundi, légitimant l’action française et égratignant au passage le traitement par la France des dossiers libyen et syrien. La Présidente du Front National avait déploré  « un paradoxe extrêmement cruel où les armes contres lesquelles nous nous battons aujourd'hui sont peut-être les nôtres, puisque ce sont celles que nous avons parachutées notamment en Libye….. »

Seules quelques voix dissonantes  déplorent l’absence de consultation du parlement, comme celle de Noël Mamère, pour les Verts ou de Jean-Luc Mélenchon, pour le Parti de gauche. Mais c’est à Dominique de Villepin qu’on doit les mots les plus sévères pour exprimer sa désapprobation de l’intervention française. L'ancien ministre français des Affaires Etrangères, qui s’exprimait dans une tribune du « Journal du dimanche », s’en est pris à ce qu’il a appelé « l’unanimisme des va-t-en guerre », rappelant, au passage, que « Jamais ces guerres n’ont bâti un État solide et démocratique. Au contraire, elles favorisent les séparatismes, les États faillis, la loi d’airain des milices armées. Jamais ces guerres n’ont permis de venir à bout de terroristes essaimant dans la région. Au contraire, elles légitiment les plus radicaux. »

L'Algérie, cette grande muette !
C’est à l’Algérie, puissance régionale qui partage plus de mille deux cents (1200) kilomètres avec le Mali que revenait pourtant, la primeur  d’une implication. C’est, en effet, à l’échec des services de sécurité de l’Etat algérien à éradiquer définitivement les groupuscules terroristes et à la porosité de sa frontière, qu’on doit l’exportation et la dissémination de sa menace islamiste, avec le Groupement Salafiste pour la Prédication et le Combat, le GSPC, devenu depuis 24 janvier 2007, AQMI, Al-Qaïda au Maghreb islamique,  sous la férule de son Emir Abdelmalek Droukdel cet Algérien de 42 ans, licencié en chimie et ancien du GIA.
Pourtant,  le pays reste rétif à toute idée d’une intervention militaire et sa classe politique observe un étrange mutisme.  Lors de la visite de François Hollande, le Président Bouteflika avait plaidé pour une solution négociée.  Le fait que l’Algérie ait ouvert son espace aérien aux avions français, n’a nullement valeur de changement d’optique. Ce geste à minima, dans la discrétion absolue, découle d’une crainte légitime, de voir les colonnes jihadistes dispersées par les frappes de l’aviation françaises se replier en territoire algérien, pour y poursuivre la guerre et y faire ainsi, voler en éclat la « drôle de paix », conclue entre l’Etat algérien et les islamistes du GIA.
Alger se garde donc bien, pour le moment, de déclarer ouvertement la guerre aux islamistes du Mali, pour s’éviter un casus belli susceptible de raviver le spectre de la guerre civile, à ses portes,  sans oublier le risque encouru par les installations pétrolifères, à un « jet de pierre » de la frontière malienne.  Et si la diplomatie algérienne plaide si chaudement en faveur de négociations avec les touaregs maliens, c’est qu’elle redoute d’être rattrapée par la contestation des siens, qui lui reprochent sa centralisation excessive, ses parachutages des cadres du FLN et son déni de leur identité. Les milliards injectés par le gouvernement central ne font pas oublier la militarisation du Sud, l’ostracisme politique,  les filières de formation inadaptées au marché du travail, l’interdiction des circuits touristiques, les logements inadaptés aux conditions climatique…………

Le Maroc, aphasique, apathique !
Au Maroc, cette autre puissance régionale, on se tait tout autant qu’à Alger.
C’est que Rabat tient une sorte de revanche objective sur l’OUA, qui l’avait acculée, le 12 novembre 1984 à quitter l’organisation,  pour cause d’admission de la République Arabe Sahraouie Démocratique (RASD). Ces bandes armées jusqu’aux dents, qui sillonnent impunément le désert, renvoient, par le modus operandi de leurs « Rezzous », à ceux du Polisario, qui ont coûté tant de vies et de déconfitures, à l’armée marocaine, avant la construction du mur de défense.
En ces temps où la contestation sociale s’amplifie, une action extérieure aurait pourtant détourné l’attention des uns et des autres, sur les méthodes du régime, très peu conformes à la démocratie dont il se revendique. La diplomatie marocaine, prérogative traditionnelle du roi, apathique depuis le décès de Hassan II, semble, également aphasique, depuis que le palais a imposé une dichotomie paralysante, aux affaires étrangères, suite à la victoire des islamistes aux élections.
Aujourd’ hui donc, plus qu’ hier, hormis quelques déclarations sans conséquence, on préfère laisser la préséance et le droit de parole au voisin algérien, dont on connaît la susceptibilité, lui reconnaissant, de facto, un rôle hégémonique dans la région.
Pourtant, dans la capitale marocaine il y aurait tout lieu de s’inquiéter du bruit de bottes au Mali. Ils pourraient bien en susciter d’autres, au Sahara, face aux échecs des rounds successifs des négociations avec le Polisario. D’autant que si d’aventure,  l’Algérie, protecteur de ce dernier devait s’impliquer dans les opérations militaires en cours, elle en sortirait, à coup sûr, renforcée politiquement au niveau africain et prendrait également un ascendant militaire certain au niveau régional. Il est loin le temps où le Maroc intervenait pour sauver un Mobutu, cantonné qu'il est, aujourd’hui à fournir ici ou là, des casques bleus à l’ONU, pour ses opérations de maintien de l’ordre ou d’observation.

L'Afrique, son insoutenable indigence ! 
L’absence d’images et la censure de l’information ne doit pas nous faire oublier que ce conflit sera coûteux en vies humaines et en destructions. Il va sans doute, se poursuivre plusieurs semaines durant, le temps pour l’aviation française de démanteler, frappe après frappe, les concentrations des jihadistes, d’annihiler leur capacité à riposter et de détruire leurs troupes !  Puis, viendra l’heure de l’offensive terrestre, afin de récupérer les territoires du Nord, arrachés de la souveraineté du mali, par la coalition islamo-touareg. Un moment où l’Afrique se retrouvera de nouveau, face au cruel constat de sa propre indigence à apporter une réponse africano-africaine, aux périls qui menacent le continent. L’appel de l’Organisation de l’Unité Africaine pour une solidarité n’aura pratiquement trouvé aucun écho. Un pur flop. Pour preuve, pas moins de six pays ( Bénin, Burkina Faso, Niger, Nigéria, Sénégal et Togo)  se sont ligués, après avoir traîné les pieds des mois durant,  pour aligner un misérable contingent de trois mille hommes, sous équipés qui s’en remettent à la France miséricordieuse,  pour leur appui aérien, leur logistique et la conduite à tenir, pour la suite des opérations.

Chaque jour que l’ancienne puissance occupante passera à guerroyer sur le terrain, pour sauver le Mali des griffes du terrorisme, sera l’expression la plus éclatante de l’immaturité des régimes africains et de l’incompétence de leurs dirigeants à construire autre chose que des fortunes personnelles colossales, au lieu d’entrer dans l’histoire, en bâtissant des Etats de droit viables. La solution à tout ce gâchis se trouve ailleurs que dans les armes. Lorsque celles-ci se seront tues, il faudra bien que le Mali fasse sa propre introspection, se réconcilie avec lui-même et écoute enfin les siens, les touaregs, ces hommes venus du nord et dont la colère et la révolte, nourries de misère, de désespoir et d'exclusion, ont failli tout emporter.
 https://www.facebook.com/notes/salah-elayoubi/le-conflit-du-mali-ou-lindigence-de-la-r%C3%A9ponse-africaine/480347825345235
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La Françafrique pas morte : la France intervient militairement en Afrique

AFP, 12/1/2013Des militaires français en Afrique (Photo AFP)
Des militaires français en Afrique (Photo AFP)
Les forces françaises se sont engagées vendredi au Mali, en soutien de l’armée malienne et contre les groupes armés islamistes, au lendemain de l’offensive des jihadistes dans le centre du pays, qui a bouleversé les plans de la communauté internationale.
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