par Salaheddine Lemaizi, journaliste, 14/1/2013
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Je
reviens d’un voyage dans le Haut de l’Atlas, précisément dans la
Commune rurale de Toubkal. J’ai visité les villages de Takatert,
Iberwayne, Tiwsgan, Ait Igran, Imlil et Imhilne (fort probablement le
douar le plus haut au Maroc). Des zones montagneuses, très difficiles
d’accès. La neige et la pluie coupent ces régions du monde. Pour y
arriver, il faut passer par le col de Tichka. Après 130 km depuis
Marrakech, arrivée à Agouim, village loin d’Ouarzazate de 67 km. A
partir de ce point commence, un autre voyage et un autre pays. Il faut
faire 2 heures de route sur une piste rocailleuses faite de col et de
descente pour atteindre ces douars.
J’ai assisté et couvert l’action solidaire d’un groupe de bénévoles qui ont apporté vêtements chauds, couvertures et denrées alimentaires à plus de 1000 habitants. Une goute d’espoir dans un verre de dénuement. Le temps de l’action, ces jeunes ont sortie ces douars de l’enclavement. C’est la deuxième édition et c’est un franc succès.
A chaque fois que j’ai eu à visiter ce Maroc profond – quel euphémisme !-, j’ai honte d’être dirigé par un État qui a laissé à l’abandon des citoyens durant 50 ans. J’ai honte de ma situation de citadin gâté, soucieux par des choses superflues vues de ces coins du Maroc. J’ai honte car je ne parle pas Amazigh, la langue de plus de la moitié des Marocains. J’ai honte de la condition de la fille et la femme rurale, réduite à un objet à faire des enfants et une bonne à tout faire. J’ai honte de la pitié et la charité que nous affichons face à la condition de ces concitoyens. Et pourtant…
Ces Marocains qui manquent –presque- de tout gardent le sourire. Un large sourire. Un vrai sourire. Une joie sincère et un accueil chaleureux. Entourée par une nature magnifique, ces habitants tiennent à leur mode de vie. Dur, rustique et austère. Ils ne demandent rien…ou quasiment rien. Même la route, ils n’en veulent pas. Ils veulent juste une école et une maison d’accouchement qui marchent. Est-ce trop demander pour les Marocains ? Ah pardon, priorité au TGV.
J’ai honte pour ceux qui ont conçu ce projet.
J’ai assisté et couvert l’action solidaire d’un groupe de bénévoles qui ont apporté vêtements chauds, couvertures et denrées alimentaires à plus de 1000 habitants. Une goute d’espoir dans un verre de dénuement. Le temps de l’action, ces jeunes ont sortie ces douars de l’enclavement. C’est la deuxième édition et c’est un franc succès.
A chaque fois que j’ai eu à visiter ce Maroc profond – quel euphémisme !-, j’ai honte d’être dirigé par un État qui a laissé à l’abandon des citoyens durant 50 ans. J’ai honte de ma situation de citadin gâté, soucieux par des choses superflues vues de ces coins du Maroc. J’ai honte car je ne parle pas Amazigh, la langue de plus de la moitié des Marocains. J’ai honte de la condition de la fille et la femme rurale, réduite à un objet à faire des enfants et une bonne à tout faire. J’ai honte de la pitié et la charité que nous affichons face à la condition de ces concitoyens. Et pourtant…
Ces Marocains qui manquent –presque- de tout gardent le sourire. Un large sourire. Un vrai sourire. Une joie sincère et un accueil chaleureux. Entourée par une nature magnifique, ces habitants tiennent à leur mode de vie. Dur, rustique et austère. Ils ne demandent rien…ou quasiment rien. Même la route, ils n’en veulent pas. Ils veulent juste une école et une maison d’accouchement qui marchent. Est-ce trop demander pour les Marocains ? Ah pardon, priorité au TGV.
J’ai honte pour ceux qui ont conçu ce projet.
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