Chers amis lecteurs de solidmar,

Solidmar est fatigué ! Trop nourri ! En 8 ans d’existence il s’est goinfré de près de 14 000 articles et n’arrive plus à publier correctement les actualités. RDV sur son jumeau solidmar !

Pages

jeudi 17 janvier 2013

La Française, le Sahara et le Roi


avec Claude Mangin au Sahara occidental 

J'ai commencé l'année 2013 derrière le miroir. Un peu comme dans le film Matrix, lorsque Néo sort de la matrice et qu'il découvre les coulisses de sa réalité. Cela m'a fait la même chose avec le Maroc. J'en étais restée au côté face de la monarchie chérifienne : ses riyads,  ses villes magnifiques. Et j'en ai vu les bas-fonds pas ragoûtants  : sa police et son armée, ses prisons où la torture est courante. Pour entrer dans cet autre monde, il y a un mot de passe : dites juste « Sahara occidental ». Cela agit comme une sorte de révélateur appliqué sur une photo et qui tout à coup laisse voir les coins sombres d'un paysage trop joli.
C'est la drôle d'expérience que j'ai faite la première semaine de l'année alors que je suivais au Maroc et au Sahara occidental Claude Mangin, une française dont le mari Naama Asfari, un militant sahraoui est emprisonné à Rabat depuis 2 ans. Professeure d'histoire géographie, cette femme de 56 ans se bat depuis des années pour faire connaître la situation des droits humains au Sahara occidental.
Ancienne colonie espagnole, le Sahara occidental fut l'enjeu d'une guerre entre le Maroc et le Front Polisario qui s'est terminé par un cessez-le-feu en 1991 et la promesse d'un référendum sur l'autodétermination du peuple sahraoui qui n'a toujours pas eu lieu. Mais le royaume s'obstine à considérer comme sien ce territoire grand comme la moitié de la France, bande de désert qui plonge dans l'océan atlantique.
Destruction de Gdeim Izik

Une résistance pacifique sahraouie s'est organisée. Le 10 octobre 2010, 20 000 sahraouis se rassemblent ainsi à Gdeim Izik, à 16 km de Laayoune, la capitale du Sahara occidental, dans un campement de "Khaïma", les tentes traditionnelles de ce peuple nomade. Ils protestent contre les discriminations dont ils sont victimes et réaffirment le droit des Sahraouis à l'autodétermination. Le mari de Claude Mangin, Naama Asfari en est l'un des leaders. Mais le 8 novembre 2010, le campement est violemment démantelé par l'armée et la police marocaine. Les sahraouis se défendent. Difficile de savoir ce qui s'est réellement passé. Il y aurait eu 11 ou 12 morts, selon les sources, chez les militaires et les policiers marocains. Naama Asfari a été arrêté la veille, le 7 novembre. Qu'importe, il est accusé des meurtres et risque la perpétuité ou même la peine capitale, avec 22 autres prévenus. Depuis, il attend un procès qui a déjà été reporté deux fois. Lorsque nous rencontrons Claude Mangin, elle vient d'apprendre que celui-ci pourrait avoir lieu le 1er février.

Retrouvez le portrait de Claude Mangin dans le numéro de La Vie, qui paraîtra jeudi.  

Avant le démantèlement par les forces d'occupation

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire