H24info avec AFP ,4/3/2014
Plus de 1.600 migrants ont essayé d'escalader les barrières grillagées de Sebta ce mardi matin. © photo d'archive DR
Plus de 1.600 migrants ont tenté, ce mardi matin, de pénétrer dans l'enclave espagnole de Sebta, en quatre groupes différents.
A
l'aube ce mardi matin, environ 1.200 migrants se sont approchés de la
frontière, un premier groupe tentant de pénétrer sur le sol espagnol par
le poste-frontière de Tarajal, un autre un kilomètre plus loin tandis
qu'un troisième groupe rebroussait chemin, a annoncé un porte-parole de
la préfecture de Sebta.
"Aucun n'a réussi à passer", a-t-il précisé.
Un peu plus tard, un quatrième groupe, d'environ 450 migrants, a à son
tour essayé de passer en force par le poste-frontière, en vain. "Les
forces de sécurité marocaines et la Garde civile espagnole se sont
coordonnées pour éviter qu'ils n'entrent", a expliqué le porte-parole.
Le 6 février, au
moins 14 migrants venus d'Afrique subsaharienne étaient morts noyés en
tentant d'entrer à Sebta lors d'un assaut massif mené par plusieurs
centaines de personnes. La riposte de la Garde civile ce jour-là a
soulevé une vive polémique en Espagne, des récits de migrants témoins de
la scène, relayés par les médias et des défenseurs des droits de
l'Homme, ayant affirmé que les forces de l'ordre avaient fait usage de
balles en caoutchouc contre les clandestins.
Du coup, la Garde civile a reçu pour consigne de ne plus utiliser de
balles en caoutchouc pour repousser les assauts de migrants, à Sebta
comme dans l'autre enclave de Melilia, dans le nord du Maroc. Et depuis
plusieurs semaines, parallèlement à cet assouplissement des consignes,
les deux villes subissent un très fort regain de pression migratoire.
Rappelé à l'ordre par l'Union européenne pour l'attitude de ses forces
de l'ordre à la frontière, le gouvernement espagnol s'est défendu en
affirmant recevoir une aise insuffisante de ses partenaires. Le ministre
de l'Intérieur, Jorge Fernandez Diaz, lors d'une rencontre lundi à
Bruxelles avec la commissaire européenne à l'Intérieur, Cecilia
Malmström, s'est dit "contrarié" par ces critiques.
Il a affirmé que l'Espagne avait besoin d'une aide immédiate de 45
millions d'euros pour faire face à la situation d'urgence dans ses deux
enclaves, seules frontières terrestres entre l'Afrique et l'Europe.
"Il ne s'agit pas de faire de l'Union européenne une forteresse",
affirmait le 28 février le chef du gouvernement espagnol, Mariano Rajoy.
Mais, ajoutait-il, l'Union européenne a besoin "d'une véritable
politique d'immigration, plus efficace et plus solidaire avec les pays
qui forment ses frontières".
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