Par Ali Fkir, 3 MARS 1973:
pensons aux martyr-es.
Exemples de femmes martyrisées: JMIA (casablanca), Fatima (Khénifra), Fama (Chaoune-Casablanca)
Exemples de femmes martyrisées: JMIA (casablanca), Fatima (Khénifra), Fama (Chaoune-Casablanca)
1 - NOUS NE T'OUBLIERONS JAMAIS JMIA AZGHAR
Mohamed, l’ainé, Zahra, et
Jmia Azghar, ont vu le jour dans une baraque du plus grand bidonville
de l’histoire du Maroc : «les carrières centrales», berceau de la
résistance contre le colonisateur français.
La mère était ouvrière dans
une conserverie de poisson, le père ouvrier à la cimenterie Lafarge. Le
couple s’est engagé tôt dans le mouvement national et a connu la
répression. Le très jeune Mohamed va connaître sa première arrestation
début des années cinquante.
Jmia nous dit qu’ils ont tous les trois « tété la mamelle de la résistance à travers leur mère Aïcha».
Au lendemain de «l’indépendance» de 1956 dont les «accords d’Aix-les-Bains » (août 1955), furent le premier acte de « dépendance dans l’indépendance », première expérience mondiale du néocolonialisme, dont nous souffrons toujours aujourd’hui. Au lendemain de cette «indépendance», Mohamed participa à la création de l’UNFP (58/59), et depuis cette date Mohmed allait connaître les commissariats et les prisons du nouveau Maroc.
Jmia très jeune s’engage dans le militantisme progressiste. Omar Dahkoun, cheville-ouvrière des réseaux révolutionnaires ittihadis, rejoint la clandestinité à partir de 1969. Jmia, sa camarde, va jouer le dangereux rôle de « l’gent de liaison ».
Les 3 enfants (qui ont perdu leurs parents), furent arrêtés au lendemain du soulèvement armé de mars 1973. Ce fut pour eux la descente aux enfers ; Derb Moulay Chérif, le complexe « courfis », la prison de Ghbila pour les filles, de Kénitra pour le garçon, puis un centre clandestin par la suite en compagnie du martyr Omar Benjelloun.
Jmia, va connaître l’enfer terrestre. Un jour, complètement déshabillée, ligotée et suspendue à la « perroquet », on amena son frère, Mohamed, puis Omar Dahkoun,, on lui creva un œil : il fallait qu’elle parle ou on lui creva le deuxième….elle allait voir des détenus mourir devant elle, elle rencontra Saïda Mnebhi…
Jmia nous dit qu’ils ont tous les trois « tété la mamelle de la résistance à travers leur mère Aïcha».
Au lendemain de «l’indépendance» de 1956 dont les «accords d’Aix-les-Bains » (août 1955), furent le premier acte de « dépendance dans l’indépendance », première expérience mondiale du néocolonialisme, dont nous souffrons toujours aujourd’hui. Au lendemain de cette «indépendance», Mohamed participa à la création de l’UNFP (58/59), et depuis cette date Mohmed allait connaître les commissariats et les prisons du nouveau Maroc.
Jmia très jeune s’engage dans le militantisme progressiste. Omar Dahkoun, cheville-ouvrière des réseaux révolutionnaires ittihadis, rejoint la clandestinité à partir de 1969. Jmia, sa camarde, va jouer le dangereux rôle de « l’gent de liaison ».
Les 3 enfants (qui ont perdu leurs parents), furent arrêtés au lendemain du soulèvement armé de mars 1973. Ce fut pour eux la descente aux enfers ; Derb Moulay Chérif, le complexe « courfis », la prison de Ghbila pour les filles, de Kénitra pour le garçon, puis un centre clandestin par la suite en compagnie du martyr Omar Benjelloun.
Jmia, va connaître l’enfer terrestre. Un jour, complètement déshabillée, ligotée et suspendue à la « perroquet », on amena son frère, Mohamed, puis Omar Dahkoun,, on lui creva un œil : il fallait qu’elle parle ou on lui creva le deuxième….elle allait voir des détenus mourir devant elle, elle rencontra Saïda Mnebhi…
C’est indescriptible. C’est trop horrible !
Une fois sortis de cet enfer, les trois Azghar vont retrouver la baraque, plus délabrée que jamais. La solidarité des voisins.les sauva d’une mort de famine certaine. Ils résistent aux provocations policières, aux intimidations et surtout aux offres alléchantes de collaboration. Désemparée, Jmia va voir la direction de l’institution ittihadie (dar annachre, presse…). Elle fut recrutée, elle et sa sœur, par Mohamed El Yazighi : elle va toucher mensuellement 400 dh, sa sœur Zahra, 300 dh.
Elle accueille chez elle les correspondants du Journal «ANNAHJ ADDIMOCRATI» Ali Fkir, et Abdel Malek Oumalek, fin février 2007. Son frère Mohamed, sa sœur Zahra, étaient là. Ils confirment les dires de leur soeur. Ce qu’ils ont enduré était affreux, révoltant. J’avais la gorge serrée, les larmes aux yeux, la colère me suffoquait…
Nous avons évité de publier des détails. Jmia a lu et relu l’entretien, entretien enregistré sur un magnétophone…
Dignement, Jmia nous a quittés dernièrement, tête haute. Elle n’a rien regretté. Ses prolétaires parents ne peuvent qu’être fiers d’elle.
L’Histoire officielle ignorera ces martyrEs du peuple, comme elle ignore Abdel Karim Al Khattabi, la république du Rif, les soulèvements de mars 1965…Nos « historiens » tiennent à ménager les « institutions » (hhhhhh)
Nos féministes des palaces ignorent celles qui ne font pas partie de leur gent , nos partis politiques (y compris les démocratiques) ne font pas mieux. Seul ANNAHJ ADDIMOCRATI commémore chaque année les martyrEs, Même dans ce cas là, il faut reconnaître que nous sommes loin de faire notre devoir comme l’exige l’Histoire.
Ci-joint l’entretien (en arabe) tel qu’il a été publié par le journal « ANNAHJ ADDIMOCRATI ». Témoignage poignant, ça coupe le souffle, mais ça recharge les batteries des révolutionnaires.
POUR NE JAMAIS OUBLIER LA VÉRITABLE NATURE DU RÉGIME MAROCAIN
Ali Fkir, le 1er mars 2013
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