France Inter a choisi d’installer son antenne à
Rabat pour donner la parole aux femmes et aux hommes du monde musulman
qui militent et agissent pour l’égalité des droits. Selon les
pays, les situations sont diverses, ici encourageantes, ailleurs
décevantes voire tragiques. Inutile de parler des révolutions arabes si
l’on ne soulève pas la question cruciale de la condition des femmes.
France Inter en direct et en public avec :
- le jeudi 6 mars, 11h-12h30, On va tous y passer, A.Manoukian
- le vendredi 7 mars, 9h-10h Comme on nous parle, P.Clarck
- le vendredi 7 mars, 11h-12h30, On va tous y passer, A.Manoukian
- le vendredi 7 mars, 17h-18h, les femmes toute une histoire, S.Duncan
- le samedi 8 mars, 12h-14h, Le printemps des femmes, D.André + S.Duncan
Maïssa Bey
© Esby - wikimedia Commons - 2014
Une édition d’Étonnants Voyageurs au Maroc, parce
que nous sentons tous qu’en cette Méditerranée qui fut à la naissance
de tant de civilisations, dans un face à face, souvent, et un dialogue, parfois, entre Orient et Occident, se joue une part de notre avenir à tous.
Parce qu’il se pourrait bien, face au malheur, à la montée des fanatismes, qu’une Méditerranée nouvelle soit en train de naître, diverse, colorée, foisonnante et pourtant une – dont les écrivains et les artistes, aujourd’hui, tissent patiemment le visage, dans une tension créatrice qui n’oublie rien de l’histoire.
Une édition au Maroc, à Rabat et Salé, dans un pays aujourd’hui en pleine effervescence culturelle, comme le montre un récent numéro de la revue Europe dont on mesure mal à quel point il se trouve au carrefour de plusieurs mondes – ce qui en fait l’originalité, et aussi la force…
On le range un peu vite dans le « monde arabe », en ignorant que sa culture est largement berbère. À bien des égards le plus proche de l’Europe (et d’abord géographiquement) il est également au plus près de l’Afrique noire.
Extrémité de l’arc du Sud de la Méditerranée, il s’ouvre aussi sur le monde Atlantique. De là sans doute qu’il n’est pas de meilleur lieu, aujourd’hui, pour apprécier en cette zone éminemment sensible, les figures du « monde qui vient ».
Parce qu’il se pourrait bien, face au malheur, à la montée des fanatismes, qu’une Méditerranée nouvelle soit en train de naître, diverse, colorée, foisonnante et pourtant une – dont les écrivains et les artistes, aujourd’hui, tissent patiemment le visage, dans une tension créatrice qui n’oublie rien de l’histoire.
Une édition au Maroc, à Rabat et Salé, dans un pays aujourd’hui en pleine effervescence culturelle, comme le montre un récent numéro de la revue Europe dont on mesure mal à quel point il se trouve au carrefour de plusieurs mondes – ce qui en fait l’originalité, et aussi la force…
On le range un peu vite dans le « monde arabe », en ignorant que sa culture est largement berbère. À bien des égards le plus proche de l’Europe (et d’abord géographiquement) il est également au plus près de l’Afrique noire.
Extrémité de l’arc du Sud de la Méditerranée, il s’ouvre aussi sur le monde Atlantique. De là sans doute qu’il n’est pas de meilleur lieu, aujourd’hui, pour apprécier en cette zone éminemment sensible, les figures du « monde qui vient ».
Tahar Ben Jelloun
© Maxppp - 2014
De n’avoir pas suffisamment pris conscience de cette
diversité vient sans doute que nous connaissons mal le Maroc en France –
et la littérature marocaine aujourd’hui. Alors qu’elle est
extraordinairement vivante, cette littérature, dans ses langues
principales, français, arabe, darija et amazigh, « vivante, diversifiée,
audacieuse » comme le souligne le dossier tout juste paru de la revue
Europe, soucieuse de dire au plus près la réalité marocaine, assumant
désormais l’expression du « je », abordant des thématiques jusque là
taboues ou rarement abordées (corps, sexualité, passé carcéral, drames
de l’immigration) déployant, pour cela, toute la gamme des moyens
d’expression.
Printemps arabe, le rendez-vous nécessaire
Invitation
d’auteurs et d’acteurs du « printemps arabe » à Saint-Malo, lectures,
expositions, projections de films : dès les premiers jours nous y avons
extrêmement attentifs, en nous attachant à en déployer la complexité.
Les trois années écoulées auront eu la violence d’un séisme, traversées d’immenses espérances, et d’immenses tragédies, où l’on dirait que tout ce qui fonde « l’être ensemble », se trouve mis en question, bousculé, contesté. Nul ne peut prédire ce qu’il en adviendra, mais il est par contre certain que le monde arabe s’est mis en marche.
Les trois années écoulées auront eu la violence d’un séisme, traversées d’immenses espérances, et d’immenses tragédies, où l’on dirait que tout ce qui fonde « l’être ensemble », se trouve mis en question, bousculé, contesté. Nul ne peut prédire ce qu’il en adviendra, mais il est par contre certain que le monde arabe s’est mis en marche.
Jean_Marie Le Clézio
© Maxppp - 2014
Une révolution culturelle : le surgissement
inattendu d’une jeunesse entendant prendre toute sa place sur la scène
de l’histoire, à travers des moyens d’expression nouveaux. Et
si, comme toujours en ces moments de rupture, où les modes de
représentation se retrouvent mis à mal (songez à ce que mai 68 fut en
France, en Europe, aux États-Unis) la question de sa traduction
politique reste posée, il est au moins sûr que ce qui la porte et
nourrit est bien une révolution culturelle, autrement dit une révolution
de la perception de soi dans son rapport au monde et une révolution
dans la manière de l’exprimer. Cette effervescence était-elle
perceptible dans les productions artistiques du monde arabe avant
qu’elle n’éclate au grand jour ? Sous quelles formes ? Quels liens avec
les cultures urbaines qui s’imposent de par le monde ? Quels liens sont à
trouver avec les modes d’expression des générations précédentes ?
Autant de questions dont il s’agit de débattre…
Nul pays ne pouvait mieux convenir à ces débats nécessaires, ardemment souhaités par tous les écrivains amis du festival, de Boualem Sansal à Alaa Al Aswany, d’Adellatif Laabi à J.M.G. Le Clézio ou Tahar Ben Jelloun, que le Maroc aujourd’hui. En nous attachant à leur donner la profondeur historique, philosophique, nécessaire – et c’est pourquoi ils nous paraissent nécessairement liés à une interrogation sur les enjeux méditerranéens : non seulement sur les enjeux des temps présents, mais aussi sur ce qui fonde l’identité paradoxale de notre « mère Méditerranée » tout à la fois berceau de civilisation et lieu tragique par excellence.
Nul pays ne pouvait mieux convenir à ces débats nécessaires, ardemment souhaités par tous les écrivains amis du festival, de Boualem Sansal à Alaa Al Aswany, d’Adellatif Laabi à J.M.G. Le Clézio ou Tahar Ben Jelloun, que le Maroc aujourd’hui. En nous attachant à leur donner la profondeur historique, philosophique, nécessaire – et c’est pourquoi ils nous paraissent nécessairement liés à une interrogation sur les enjeux méditerranéens : non seulement sur les enjeux des temps présents, mais aussi sur ce qui fonde l’identité paradoxale de notre « mère Méditerranée » tout à la fois berceau de civilisation et lieu tragique par excellence.
Lieux et acteurs du festival
Il
n’était pas pensable pour nous de monter un tel événement autrement
qu’en complicité avec les acteurs culturels, écrivains, artistes de
Rabat-Salé, et, au delà du Maroc, pour en restituer le plus justement
l’effervescence créatrice.
Seront donc de l’aventure : Kébir Ammi qui nous a accompagné tout au long de la préparation, Naïma Zitan et la troupe du théâtre de l’Aquarium, l'APELL (Association pour la Promotion de l’Édition du Livre et de la Lecture), Mohamed El Hassouni et la troupe de Théâtre Nomade de Salé (théâtre de rue), Alain Laëron et Touraya Bouabid, avec les élèves de l’Ecole Nationale du Cirque et celle des Arts Culinaires Shems’y, Yasmina Filali et la Fondation Orient-Occident (accueil et insertion des migrants subsahariens),
Seront donc de l’aventure : Kébir Ammi qui nous a accompagné tout au long de la préparation, Naïma Zitan et la troupe du théâtre de l’Aquarium, l'APELL (Association pour la Promotion de l’Édition du Livre et de la Lecture), Mohamed El Hassouni et la troupe de Théâtre Nomade de Salé (théâtre de rue), Alain Laëron et Touraya Bouabid, avec les élèves de l’Ecole Nationale du Cirque et celle des Arts Culinaires Shems’y, Yasmina Filali et la Fondation Orient-Occident (accueil et insertion des migrants subsahariens),
l’Association EAC-L’Boulevard de Casablanca (promotion et développement de la culture, particulièrement active dans le soutien aux musiques actuelles) Abdellatif Laâbi (poète), Driss El Maloumi (musicien) et Naziha Meftah (chanteuse), Aadel Essaadani, exprésident du collectif des Abattoirs de Casablanca, président des associations culturelles Racines et Arterial Network, oeuvrant pour le développement culturel au Maroc et en Afrique, Dounia Benslimane, « activiste culturelle », Amal Khizioua (conteuse, chercheuse en littératures orales et fondatrice de la Maison du Conte de Rabat), Mustapha (slameur), Moby Dick (rappeur), les membres du collectif Cinéma Guérilla, Mohamed Bariz (conteur de la place Jamâa El Fna de Marrakech), Fedwa Misk (Magazine collaboratif féminin Qandisha), Nadia Essalmi (fondatrice de la première maison d’édition jeunesse au Maroc), l’association Bouregreg, et l’association du festival du film de femmes de Salé ! Sans compter les écrivains et cinéastes dont la liste se trouve en fin de ce document.
L’événement exigeait également que les deux villes soient pleinement impliquées dans la diversité de leurs lieux de vie culturelle : espaces publics et privés, universités, établissements scolaires.
En même temps, il fallait éviter une trop grande dispersion, trouver un principe de lisibilité dans l’espace urbain : notre choix a été de privilégier les lieux situés pour l’essentiel tout au long de la ligne de tram n°1 qui relie Rabat et Salé et de faire de cette ligne elle-même un lieu d’animation, trait d’union entre les deux villes.
L’événement exigeait également que les deux villes soient pleinement impliquées dans la diversité de leurs lieux de vie culturelle : espaces publics et privés, universités, établissements scolaires.
En même temps, il fallait éviter une trop grande dispersion, trouver un principe de lisibilité dans l’espace urbain : notre choix a été de privilégier les lieux situés pour l’essentiel tout au long de la ligne de tram n°1 qui relie Rabat et Salé et de faire de cette ligne elle-même un lieu d’animation, trait d’union entre les deux villes.
Le progamme du festival :
Ce festival est en partenariat avec :
émissions liéesOn va tous y passer
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a
A voir ou revoir, la remarquable émission sur le Printemps des femmes arabes.
Je pouvais en rajouter, mais c'est déjà bien dit !
#RYADI sur France Inter (Rabat 08-03-2014, "essai de transcription") :
"Il n'aura pas de démocratie au Maroc sans laïcité (condition nécessaire mais pas suffisante)...Il y a une diabolisation des laïcs. Il faut un débat pour que les citoyens la comprennent, car les intégristes la présentent toujours sous la forme d'un athéisme...Alors que la séparation est un moyen pour que les politiques n'instrumentalisent pas la religion à des fins partisanes".
"Il n'aura pas de démocratie au Maroc sans laïcité (condition nécessaire mais pas suffisante)...Il y a une diabolisation des laïcs. Il faut un débat pour que les citoyens la comprennent, car les intégristes la présentent toujours sous la forme d'un athéisme...Alors que la séparation est un moyen pour que les politiques n'instrumentalisent pas la religion à des fins partisanes".
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