Par Mohamed Touati journaliste au quotidien l’Expression, (Algérie)11/10/2012
A relire
Naturellement que le peuple sahraoui a le droit à l’indépendance : le Sahara Occidental figure sur la liste des «territoires non autonomes» de l’Organisation des nations unies. Ce qui veut dire qu’il reste à décoloniser. Reste à sa population de se déterminer dans le cadre d’un référendum qui doit être organisé sous l’égide de l’ONU.
Ce que lui garantissent les nombreuses résolutions (1783 en 2007, 1813 en 2008, 1871 en 2009, 1920 en 2010, 1979 en 2011 et 2044 en 2012) adoptées par le conseil de sécurité qui a réaffirmé «sa volonté d’aider les parties à parvenir à une solution politique juste, durable et mutuellement acceptable qui pourvoie à l’autodétermination du peuple du Sahara occidental...». Cela semble très clair. Pourquoi donc se positionner contre la légalité internationale ?
La question des relations entre l’État algérien et le Front Polisario est régulièrement abordée dans ce débat. Revenons donc dessus. Le Front Polisario est un mouvement révolutionnaire qui revendique l’indépendance du peuple sahraoui dont il est le représentant légitime. L’Algérie au même titre que la majorité des pays de l’UA (l’union africaine) reconnaît la république sahraouie (RASD) ainsi que le droit à son peuple de s’exprimer librement quant à son avenir dans le cadre d’un référendum qui reste à mettre en œuvre par les Nations unies. Les relations entre l’Algérie et les représentants d’un peuple opprimé ne peuvent être donc que bonnes, voire même puissantes. C’est une position de principe, eu égard à son propre passé colonial qui s’appuie sur la légalité internationale. Il n’en demeure pas moins que l’Algérie respectera le choix du peuple sahraoui.
Le Front Polisario est-il, pour autant, instrumentalisé par l'Algérie afin de mettre la main sur les réserves naturelles du Sahara occidental et se garantir un débouché sur l'Atlantique ? C’est un scénario fiction qui convient parfaitement aux discours de ceux qui sont pour l’annexion des territoires sahraouis. Piller les richesses des autres peuples n’est pas dans la culture des Algériens, eux qui demeurent un exemple de lutte contre tout type d’envahisseur. Leur histoire en témoigne. Ces arguments sont utilisés par les partisans de la colonisation du Sahara occidental. Par le Maroc. Les richesses provenant de la pêche ou du sous-sol sahraoui sont convoitées ou pillées par le Maroc et non par l’Algérie qui jouit aujourd’hui d’une confortable situation financière que lui envieraient la plupart des pays européens, grâce notamment à ses exportations en hydrocarbures et à des niveaux élevés du prix du baril de pétrole. Ils lui ont permis de constituer un matelas de réserves en devises qui avoisine les 200 milliards de dollars. Tout cela après avoir vécu l’enfer du terrorisme. C’est un pays qui a d’autres chats à fouetter. Entre autres, asseoir la démocratie et assurer son développement à travers des réformes et d’énormes chantiers (construction de logements, infrastructures routières, la lutte contre l’économie informelle, mise en place d’une économie productrice de richesses...) qu’il est en train d’engager. Si l’on part de cette hypothèse, c’est bien le Maroc, étranglé économiquement (les récents soutiens financiers du FMI et de la Banque mondiale le confirment) qui aurait intérêt à puiser dans les richesses du Sahara occidental. D’où son opposition à la tenue d’un référendum d’autodétermination. Les richesses que recèlent les eaux et le sous-sol du Sahara occidental doivent revenir à son peuple pour qu’il puisse construire les infrastructures routières, les écoles, les établissements hospitaliers...dont il est privé ainsi qu’un État moderne et choisir en toute liberté ses dirigeants pour qu’il puisse pleinement s’épanouir.
Quant à la situation des réfugiés sahraouis des camps de Tindouf, ils seraient certainement plus heureux s’ils étaient chez eux. Libres sur leurs terres. Ce que leur interdit le Maroc. L’Algérie qui les a accueillis l’a fait pour des raisons humanitaires. Les camps de réfugiés sont ouverts aux organisations internationales de défense des Droits de l’homme. Le Centre Robert Kennedy pour la justice et les droits de l'homme, dont une délégation a séjourné en toute liberté dans les camps de réfugiés sahraouis de Tindouf et du Sahara occidental entre le 25 et le 31 août 2012 n’a pas mentionné de trafics de drogue, d’armes ou d’êtres humains dans son rapport. Selon mes informations, ce ne sont que de pures allégations qui visent surtout à diaboliser le Front Polisario.
Dernier argument des opposants à l'indépendance : la montée du terrorisme au Sahel et la collusion entre les milices intégristes d'Aqmi et le Front Polisario.
C’est une campagne se désinformation qui tend à décrédibiliser le Front Polisario et à lui trouver à tout prix des poux dans la tête. Il y a tout de même un gros problème du côté du pouvoir marocain qui véhicule une « thèse » de ce type et qui s’assoit en même temps autour de la même table de négociations depuis 2007 avec un mouvement d’indépendance qu’il qualifie de terroriste.
A relire
Naturellement que le peuple sahraoui a le droit à l’indépendance : le Sahara Occidental figure sur la liste des «territoires non autonomes» de l’Organisation des nations unies. Ce qui veut dire qu’il reste à décoloniser. Reste à sa population de se déterminer dans le cadre d’un référendum qui doit être organisé sous l’égide de l’ONU.
Ce que lui garantissent les nombreuses résolutions (1783 en 2007, 1813 en 2008, 1871 en 2009, 1920 en 2010, 1979 en 2011 et 2044 en 2012) adoptées par le conseil de sécurité qui a réaffirmé «sa volonté d’aider les parties à parvenir à une solution politique juste, durable et mutuellement acceptable qui pourvoie à l’autodétermination du peuple du Sahara occidental...». Cela semble très clair. Pourquoi donc se positionner contre la légalité internationale ?
La question des relations entre l’État algérien et le Front Polisario est régulièrement abordée dans ce débat. Revenons donc dessus. Le Front Polisario est un mouvement révolutionnaire qui revendique l’indépendance du peuple sahraoui dont il est le représentant légitime. L’Algérie au même titre que la majorité des pays de l’UA (l’union africaine) reconnaît la république sahraouie (RASD) ainsi que le droit à son peuple de s’exprimer librement quant à son avenir dans le cadre d’un référendum qui reste à mettre en œuvre par les Nations unies. Les relations entre l’Algérie et les représentants d’un peuple opprimé ne peuvent être donc que bonnes, voire même puissantes. C’est une position de principe, eu égard à son propre passé colonial qui s’appuie sur la légalité internationale. Il n’en demeure pas moins que l’Algérie respectera le choix du peuple sahraoui.
Le Front Polisario est-il, pour autant, instrumentalisé par l'Algérie afin de mettre la main sur les réserves naturelles du Sahara occidental et se garantir un débouché sur l'Atlantique ? C’est un scénario fiction qui convient parfaitement aux discours de ceux qui sont pour l’annexion des territoires sahraouis. Piller les richesses des autres peuples n’est pas dans la culture des Algériens, eux qui demeurent un exemple de lutte contre tout type d’envahisseur. Leur histoire en témoigne. Ces arguments sont utilisés par les partisans de la colonisation du Sahara occidental. Par le Maroc. Les richesses provenant de la pêche ou du sous-sol sahraoui sont convoitées ou pillées par le Maroc et non par l’Algérie qui jouit aujourd’hui d’une confortable situation financière que lui envieraient la plupart des pays européens, grâce notamment à ses exportations en hydrocarbures et à des niveaux élevés du prix du baril de pétrole. Ils lui ont permis de constituer un matelas de réserves en devises qui avoisine les 200 milliards de dollars. Tout cela après avoir vécu l’enfer du terrorisme. C’est un pays qui a d’autres chats à fouetter. Entre autres, asseoir la démocratie et assurer son développement à travers des réformes et d’énormes chantiers (construction de logements, infrastructures routières, la lutte contre l’économie informelle, mise en place d’une économie productrice de richesses...) qu’il est en train d’engager. Si l’on part de cette hypothèse, c’est bien le Maroc, étranglé économiquement (les récents soutiens financiers du FMI et de la Banque mondiale le confirment) qui aurait intérêt à puiser dans les richesses du Sahara occidental. D’où son opposition à la tenue d’un référendum d’autodétermination. Les richesses que recèlent les eaux et le sous-sol du Sahara occidental doivent revenir à son peuple pour qu’il puisse construire les infrastructures routières, les écoles, les établissements hospitaliers...dont il est privé ainsi qu’un État moderne et choisir en toute liberté ses dirigeants pour qu’il puisse pleinement s’épanouir.
Quant à la situation des réfugiés sahraouis des camps de Tindouf, ils seraient certainement plus heureux s’ils étaient chez eux. Libres sur leurs terres. Ce que leur interdit le Maroc. L’Algérie qui les a accueillis l’a fait pour des raisons humanitaires. Les camps de réfugiés sont ouverts aux organisations internationales de défense des Droits de l’homme. Le Centre Robert Kennedy pour la justice et les droits de l'homme, dont une délégation a séjourné en toute liberté dans les camps de réfugiés sahraouis de Tindouf et du Sahara occidental entre le 25 et le 31 août 2012 n’a pas mentionné de trafics de drogue, d’armes ou d’êtres humains dans son rapport. Selon mes informations, ce ne sont que de pures allégations qui visent surtout à diaboliser le Front Polisario.
Dernier argument des opposants à l'indépendance : la montée du terrorisme au Sahel et la collusion entre les milices intégristes d'Aqmi et le Front Polisario.
C’est une campagne se désinformation qui tend à décrédibiliser le Front Polisario et à lui trouver à tout prix des poux dans la tête. Il y a tout de même un gros problème du côté du pouvoir marocain qui véhicule une « thèse » de ce type et qui s’assoit en même temps autour de la même table de négociations depuis 2007 avec un mouvement d’indépendance qu’il qualifie de terroriste.
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