Après l’âpre bataille de l’accord de pêche au parlement européen, voilà que se profile celle du pétrole, mais cette fois au siège l’ONU. Dans une lettre adressée au secrétaire général des Nations Unies, le chef du Polisario s’est dit inquiet des prospections menées par des compagnies pétrolières internationales au Sahara occidental. Mohamed Abdelaziz cite les exemples des américains de Kosmos Energy et des écossais de Cairn Energ qui ont conclu des partenariats avec l’ONYHM.
Il a oublié la compagnie française Total qui revient dans la région après douze années d’absence. La firme mène des recherches dans le plus grand bloc du Sahara, Anzarane Offshore, d’une superficie de 100 000 km2. L’office national des hydrocarbures et des mines a accordé cinq autres licences d’exploitation de blocs dans la région. Il s’agit de Boujdour Offshore d’une superficie de 7 244,40 km2), Zag (14 625,30 km2), Cap Boujdour Offshore (29 740,70 km2), Boujdour Onshore (25 184,90 km2), bloc détenu à 100% par l’ONHYM et Tarfaya Onshore (7 739,50 km2).
Une lettre à quatre mois d’un nouveau rapport de Ban Ki-moon
« Ces activités sont qualifiées d’exploitation illégale et immorale des ressources naturelles du Sahara occidental et constituent une violation flagrante au droit international », écrit Abdelaziz dans sa missive.
A quatre mois de la présentation d’un nouveau rapport par le diplomate sud-coréen aux quinze membres du conseil de sécurité sur la situation au Sahara occidental, cette saisine du SG de l’ONU peut se révéler une tactique payante. La moindre remarque contre ces recherches pourrait se traduire par des retraits des sociétés.
Par ailleurs, cette lettre est parfaitement en phase avec la nouvelle stratégie de la direction du Polisario pour l’année 2014, basée essentiellement sur deux points. Les séparatistes vont insister sur « la dénonciation des pratiques brutales et répressives perpétrées par les autorités marocaines contre les civils sahraouis et le pillage des ressources naturelles sahraouies », a indiqué, la semaine dernière Mohamed Yeslem Beissat, le représentant du Front à Washington, à la presse en marge d’une réunion à Rabouni des fonctionnaires du Polisario à l’étranger.
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