Par Daniel Fontaine
Le fond PGGM est l'un des plus grands des Pays-Bas: il affirme gérer 153 milliards d'euros. Il a annoncé cette semaine
mettre fin à ses investissements dans les produits de cinq banques
israéliennes car elles financent la construction des colonies dans les
Territoires occupés. Ces colonies sont illégales au regard du droit
international, parce que bâties sur des terres qui ne font pas partie de
l'Etat israélien."Étant donné qu'il n'y a aucune perspective de changement dans un futur proche", PGGM a arrêté d'investir dans ces cinq banques à partir du 1er janvier 2014.
Cette décision illustre l'ampleur prise par le mouvement BDS, pour
Boycott Désinvestissement Sanctions, qui appelle à faire pression Israël
en raison de sa politique envers les Palestiniens. Les exemples se
multiplient.
- Il y a un mois, un autre géant néerlandais, la société d'eau Vitens, a mis fin à sa collaboration avec son homologue israélien Mekorot, accusée de discriminer les Palestiniens dans leur accès à l'eau.
- Auparavant, un des principaux syndicats américains de chercheurs et d'enseignants a appelé à un boycott académique d'Israël.
- La plus grande Église protestante du Canada a appelé ses fidèles à boycotter trois entreprises israéliennes installées dans des colonies (Ahava, Keter Plastic et SodaStream) et à faire pression sur les distributeurs qui vendent leurs produits au Canada.
- Le gouvernement roumain refuse d'envoyer des davantage d'ouvriers du bâtiment, en l'absence d'engagement israélien garantissant que les travailleurs roumains ne seraient pas employés à la construction de logements dans les colonies illégales au regard du droit international.
En Israël, ce mouvement a longtemps été ignoré. Ce n'est plus le cas
aujourd'hui. La diplomatie israélienne proteste donc auprès des Pays-Bas
contre le désinvestissement annoncé par le fonds de pension PGGM. Mais
peut-être est-il trop tard. La politique d’expansion israélienne dans
les Territoires palestiniens occupés a fini par excéder les principaux
partenaires d'Israël. La ministre de la justice Tsipi Livni s'alarmait récemment qu'Israël vit dans une bulle et est déconnecté de la réalité internationale. "Le boycott progresse de façon exponentielle", prévient l'ancienne ministre des Affaires étrangères. "Et il ne s'arrêtera pas là."
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