La visite de François Hollande au Maroc
Alifpost-Analyse -
6 يناير، 2014
Dans un monde en mutation, et
où de nouvelles grandes puissances émergent, comme la Chine, l’Inde et
le Brésil, la France tente de rester au sein du club des grands. Elle
trouve dans le monde arabe et en Afrique des occasions pour assouvir
cette ambition, et ce à travers des interventions militaires ou en
tissant de nouvelles relations avec les pays qu’elle considère comme
influents, en particulier l’Arabie saoudite. Le Maroc contribue aux
efforts de la France, en particulier au niveau africain.
Des analyses politiques et
universitaires françaises reconnaissent que la France est entrain de
perdre progressivement sa place dans le club des grands pays de ce
monde, en raison des développements internationaux qui favorisent des
forces et des nouvelles civilisations, la plupart étant situées dans le
nouveau centre du monde, qui s’est déplacé de l’Atlantique au Pacifique.
La France ne trouve pas seulement
en concurrence avec les nouvelles forces telles que le Brésil, l’Inde
et la Chine, mais aussi au sein de l’Union européenne, où l’Allemagne ne
se contente plus d’un leadership économique mais revendique un rôle
politique et diplomatique majeur. C’est ainsi que dans le dossier
Syrien, la France s’est heurtée à la diplomatie Allemande qui ne
partageait pas la même vision.
En 2013, la France a tout fait
pour renforcer sa présence en tant que grande puissance dans plusieurs
dossiers, après avoir échoué en 2012 à tisser une relation stratégique
avec le Brésil. Maintenant, elle essaie de tisser des relations avec un
pays central au sein du monde arabe et islamique, à savoir l’Arabie
saoudite. Cette relation dépasse le volet économique et les ventes
d’armes pour englober aussi la coordination dans les affaires
internationales, y compris le programme nucléaire iranien et la crise
syrienne.
Il s’agit d’un échange
d’intérêts : d’un côté, l’Arabie saoudite qui est en litige profond avec
la Grande-Bretagne et les Etats-Unis, mise sur un allié alternatif qui
dispose du droit de veto au Conseil de Sécurité. De l’autre côté, Paris
est conscience qu’en pariant sur Riyad, elle peut influer
indirectement sur un ensemble de pays qui gravitent dans l’orbite
saoudien : pays du Golfe, Jordanie et certains pays d’Asie.
Le continent africain demeure le
premier théâtre où la France tente de confirmer sa présence en tant que
force qui sauvegarde la stabilité internationale. Elle a commencé
l’année 2013 par une intervention au Mali pour essayer de
neutraliser Al-Qaïda au Maghreb Islamique, ce processus a été
relativement facile et peu coûteux pour Paris, en moyens matériels et
vies humaines. Paris a achevé l’année 2013 par une intervention en
République centrafricaine pour tenter de régler un conflit à
connotation religieuse entre chrétiens et musulmans.
Le Maroc est un allié stratégique
de la France dans sa nouvelle politique, surtout après avoir vu que
Washington l’a un peu abandonné dans le dossier du Sahara, comme cela
s’est produit en avril 2013 avec sa tentative d’imposer la
surveillance des droits de l’homme dans le Sahara par les forces de la
MINURSO.
Le Maroc a accompagné
l’intervention militaire de la France au Mali. En plus de l’accord du
survol du sol marocain par les avions militaires français, il semblerait
que le Maroc participe par des unités commandos actives et par un appui
fort des services de renseignement marocain.
En République centrafricaine, le
Maroc prête également main-forte à la France, qui commande les forces
onusiennes dans ce pays, en y envoyant un contingent militaire dont
l’effectif n’a pas été révélé.
Le Maroc dispose de bonnes marges
de manœuvre en Afrique pour appuyer la France. En effet, il désire
revenir à la gestion des affaires du continent africain après une longue
absence due à l’adhésion du Polisario à l’Organisation de l’Unité
Africaine. A la différence des pays membres de cette organisation, le
Maroc a l’avantage de ne pas être obligé de revenir aux instances de
cette dernière avant de prendre ses propres décisions. Par conséquent,
il reste libre de ses initiatives.
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