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jeudi 9 janvier 2014

Communiqué RESF : POUR QUE 2014 NE SOIT PAS LA SUITE DE DIX ANNEES DE SARKOZYSME


Par RESF, 10/1/2014

En novembre, Manuel Valls avait donné aux préfets la consigne orale de suspendre les expulsions d’enfants scolarisés. C’était la  suite de l’émotion et des manifestations lycéennes provoquées par l’expulsion d’un lycéen, Katchik, l’arrestation en pleine sortie scolaire de Léonarda, puis l’expulsion de toute la famille par avion spécial. 
 Mais, chassez le naturel, il revient au galop : à l’approche des fêtes, il leur demandait de « mener à bien (!!) tous les éloignements de familles avec enfants scolarisés ou de jeunes majeurs ».

Profitant des vacances de Noël, le préfet de la Creuse, un certain Christian Choquet, a donc fait arrêter le 30 décembre à 6 heures du matin une famille arménienne avec trois enfants scolarisés, dont un petit handicapé. La classe ! Ils ont été sur le champ expulsés en Russie.

De tels faits, que la gauche considérait comme intolérables sous Sarkozy, le sont tout autant sous Hollande. Ils accréditent, une fois de plus, le constat qu’en matière d’immigration, ce gouvernement mène une politique qui, ne présente aucune rupture majeure avec celle de la droite qui l’a précédé.

Du Sarkozy aménagé à la marge
Le gouvernement ne veut pas prendre de décisions claires sur l'immigration, il laisse Manuel Valls proférer des propos racistes sur les Roms sans que le chef de l’Etat ou celui du gouvernement les condamnent.
Le gouvernement se targue d’avoir abrogé la circulaire Guéant interdisant aux étudiants étrangers diplômés de travailler, d’avoir réduit le nombre d’enfants placés en rétention… sans toutefois en interdire le principe contrairement aux engagements du candidat Hollande, d’avoir augmenté de 10% le nombre des naturalisations… qui avait diminué de 40% sous Sarkozy ..
Le ministre affiche 16 000 régularisations de plus, pour l’essentiel, des parents d’enfants scolarisés. Mais la circulaire Valls du 28 novembre 2012 n’a ouvert pour la majorité des travailleurs sans papiers et des jeunes scolarisés, presque aucune possibilité d’obtenir un titre de séjour, ni maintenant, ni jamais.
Rien n’indique de la part de François Hollande une volonté de réformer en profondeur le code du séjour des étrangers et des demandeurs d’asile (CESEDA) pour permettre de régulariser ceux qui vivent parmi nous, diminuer la précarité des titres de séjour, améliorer l’accès aux droits, élargir le droit d’asile, garantir les possibilités de recours… Des réformes qui risquent de passer aux oubliettes comme le droit de vote des étrangers aux élections locales ou la délivrance d’un récépissé lors des contrôles d’identité.
Il ne s’agit pas que de chiffres. En l’absence de tout discours et projet novateur sur l’immigration,  la gauche au pouvoir aboutit à ancrer dans l’opinion l’idée qu’il n’y a qu’une politique possible : celle mise en place par Sarkozy et Guéant, poursuivie par Hollande et Valls. Si les mots peuvent changer, si des aménagements à la marge se font, le cœur de la politique du pays, les procédures, les objectifs, demeurent, que le gouvernement soit de droite ou de gauche.

Manuel Valls injurie l’avenir.
La faute politique  de ce gouvernement va en outre bien au-delà des drames qu’il inflige et des désillusions qu’il occasionne :
- Il fait le choix du repli sur soi, de la méfiance vis-à-vis de l’autre, dans 
un monde qui exigerait ouverture et promotion des droits, circulation des
 hommes et des idées.
- il offre par avance une justification imparable à toutes les mesures, y compris les pires, que prendra la droite revenue au pouvoir. Des années durant, les politiciens de droite ont utilisé, en la tronquant, la fameuse phrase de Michel Rocard « La France ne peut pas accueillir toute la misère du monde « .  Ceux de demain ne manqueront pas de ressasser « Comme le disait très justement Manuel Valls, les Roms ne sont pas intégrables » ou « comme l’affirmait à juste titre Manuel Valls, le regroupement familial n’est pas un tabou », etc.
C’est dire combien il est urgent et important que se produise la rupture, souhaitée par nombre de ceux qui ont voté François Hollande, avec la politique de Sarkozy.


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