Allo Amesys, Bull, Alten, le gouvernement français ? Savez-vous ce que vous avez fait au Maroc ?
A l’heure où le site d’informations Lakome est censuré au Maroc, sans doute sur ordre du pouvoir en place, la question de l’installation d’un Eagle pour surveiller toute la population marocaine nous revient à l’esprit.Un outil de ce type, au Maroc, est un outil rêvé pour filtrer l’information à laquelle les dirigeants laisseront les marocains accéder. Dans les mains d’un pouvoir zélé, un Eagle est une véritable arme d’asservissement. Cet outil, vendu avec la bénédiction des autorités françaises comme du matériel grand public est aujourd’hui actif sur le territoire marocain.Si aucun élément ne nous permet pour le moment d’affirmer qu’il est bien utilisé pour censurer les sites arabophones et francophones de Lakome, il faut conserver à l’esprit qu’il est potentiellement en mesure de traquer et d’identifier tout marocain souhaitant accéder à ces sites. Il représente donc un risque potentiel important pour des personnes désireuses de s’informer, qui pourront alors être taxées arbitrairement, comme Ali Anouzla, le dirigeant de Lakome (privé de liberté depuis le 17 septembre 2013), de faire l’apologie du terrorisme.Peut-on raisonnablement accepter l’idée que les dirigeants d’un pays mettent en place un outil leur permettant d’avoir accès à tous les échanges (mails, chats, consultations Web, téléphonie IP, etc.) de ses citoyens ? Est-ce éthiquement acceptable ?Bull et Amesys ont installé un tel outil au Maroc, plus précisément à Rabat. Nom de code : Pop Corn.Cette installation est sans doute désormais prise en mains par AMESys, (Advanced Middle East Systems), dirigée par Stéphane Salies, lui-même actionnaire de Crescendo, la holding qui détient Bull et Amesys. Les opérations sur place sont toujours, sans doute, sous contrôle de Renaud Roques, responsable des développeurs d’Eagle.Lors de la mise en place de Pop Corn, la SSII Alten a activement participé avec une ribambelle de jours/hommes achetés par Amesys.Nombreux sont ceux qui réclament une réglementation plus contraignante pour encadrer la vente de ces produits. Y compris des dirigeants de sociétés actives dans ce secteur comme Thibault Bechetoille (Qosmos), un moyen de faire du whitewhashing à peu de frais.La question n’est peut-être pas là. Il s’agit simplement d’un problème d’éthique. Celle-ci n’est ni de droite, ni de gauche, ni capitaliste, ni libérale, ni communiste, ni religieuse. Elle touche au bon sens. Doit-on produire de tels outils massifs ? Avec une visée claire qui est de surveiller et d’identifier les utilisateurs d’Internet ?Comment peut-on mettre ce type d’outils sur le marché ? Comment peut-on vendre ce type d’outils à des Etats policiers, des dictatures ? Un petit plus pour la balance commerciale peut-il effacer les ennuis terribles qui vont s’abattre sur les opposants politiques et les militants des Droits de l’Homme dans ces pays ?A toutes ces questions, ni le cabinet de Jean-Marc Ayrault, ni Bull, ni Alten, interrogés ce matin par email, n’ont souhaité répondre. Plus précisément, nous avons demandé au service de presse du premier ministre de fournir l’autorisation ministérielle nécessaire pour la vente d’un Eagle au Maroc. Silence sur toute la ligne.
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Censure folle de l'internet au Maroc : le point au samedi 19 octobre 2013
Écrit par Lakome, 19/10/2013
- Les sites lakome.com et fr.lakome.com sont bloqués depuis le 17 octobre par Maroc Telecom et Inwi sur l'ensemble du territoire marocain.
- Le nouveau site fr.lakome.info (créé le 17 octobre avec un nouveau nom de domaine) est lui aussi bloqué au Maroc depuis le 18 octobre par les deux opérateurs.
- Le site miroir lakome.reflets.info, mis en place par le site français Reflets.info le 17 octobre, est lui aussi bloqué sur l'ensemble du territoire.
- Par ailleurs, Maroc Telecom semble faire du zèle. Le site Reflets.info est inaccessible depuis le 18 octobre pour les internautes utilisant l'ADSL de Maroc Telecom, partout au Maroc.
- Certains services d'Amazon (Instagram, Pinterest, Heroku) ont eux aussi été bloqués sur l'ADSL Maroc Telecom le 19 octobre, uniquement à Rabat pour le moment.
- Heroku héberge le site miroir de lakome.com, lako.me, crée le 17 octobre, et qui est lui aussi bloqué sur l'ensemble du territoire marocain par Maroc Telecom et Inwi.
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Par Ignacio Cembrero
UN COMMENTAIRE DEPUIS LE MAROC:
Censure en masse de plusieurs milliers de sites au Maroc: La censure de Lakome a causé des blocages de plusieurs sites surtout des services d' Amazon
Les sites suivants sont inaccessibles à Rabat pour les utilisateurs de ADSL: Instagram - Pinterest - Quora - Heroku/and Heroku hosted apps pour les utilisateurs de ADSL à Rabat.
La propagation se fera d'une façon progressive ville par ville
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Allo Amesys, Bull, Alten, le gouvernement français ? Savez-vous ce que vous avez fait au Maroc ?
A l’heure où le site d’informations Lakome est censuré au Maroc,
sans doute sur ordre du pouvoir en place, la question de l’installation
d’un Eagle pour surveiller toute la population marocaine nous revient à
l’esprit.
Un outil de ce type, au Maroc, est un outil rêvé pour filtrer
l’information à laquelle les dirigeants laisseront les marocains
accéder. Dans les mains d’un pouvoir zélé, un Eagle est une véritable
arme d’asservissement. Cet outil, vendu avec la bénédiction des
autorités françaises comme du matériel grand public est aujourd’hui actif sur le territoire marocain.
Si aucun élément ne nous permet pour le moment d’affirmer qu’il est
bien utilisé pour censurer les sites arabophones et francophones de
Lakome, il faut conserver à l’esprit qu’il est potentiellement en mesure
de traquer et d’identifier tout marocain souhaitant accéder à ces
sites. Il représente donc un risque potentiel important pour des
personnes désireuses de s’informer, qui pourront alors être taxées
arbitrairement, comme Ali Anouzla, le dirigeant de Lakome (privé de liberté depuis le 17 septembre 2013), de faire l’apologie du terrorisme.
Peut-on raisonnablement accepter l’idée que les
dirigeants d’un pays mettent en place un outil leur permettant d’avoir
accès à tous les échanges (mails, chats, consultations Web, téléphonie
IP, etc.) de ses citoyens ? Est-ce éthiquement acceptable ?
Bull et Amesys ont installé un tel outil au Maroc, plus précisément à Rabat. Nom de code : Pop Corn.
Cette installation est sans doute désormais prise
en mains par AMESys, (Advanced Middle East Systems), dirigée par
Stéphane Salies, lui-même actionnaire de Crescendo, la holding qui
détient Bull et Amesys. Les opérations sur place sont toujours, sans
doute, sous contrôle de Renaud Roques, responsable des développeurs
d’Eagle.
Lors de la mise en place de Pop Corn, la SSII
Alten a activement participé avec une ribambelle de jours/hommes achetés
par Amesys.
Nombreux sont ceux qui réclament une
réglementation plus contraignante pour encadrer la vente de ces
produits. Y compris des dirigeants de sociétés actives dans ce secteur
comme Thibault Bechetoille (Qosmos), un moyen de faire du whitewhashing à
peu de frais.
La question n’est peut-être pas là. Il s’agit
simplement d’un problème d’éthique. Celle-ci n’est ni de droite, ni de
gauche, ni capitaliste, ni libérale, ni communiste, ni religieuse. Elle
touche au bon sens. Doit-on produire de tels outils massifs ? Avec une visée claire qui est de surveiller et d’identifier les utilisateurs d’Internet ?
Comment peut-on mettre ce type d’outils sur le
marché ? Comment peut-on vendre ce type d’outils à des Etats policiers,
des dictatures ? Un petit plus pour la balance commerciale peut-il
effacer les ennuis terribles qui vont s’abattre sur les opposants
politiques et les militants des Droits de l’Homme dans ces pays ?
A toutes ces questions, ni le cabinet de Jean-Marc Ayrault, ni
Bull, ni Alten, interrogés ce matin par email, n’ont souhaité répondre.
Plus précisément, nous avons demandé au service de presse du premier
ministre de fournir l’autorisation ministérielle nécessaire pour la vente d’un Eagle au Maroc. Silence sur toute la ligne.
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