Par Yabiladi, 25/10/2013
Le
doctorant en sociologie Stéphane Beck, propose une théorie : les murs
des écoles françaises au Maroc, en particulier Casablanca et Rabat
expriment une frontière entre le « peuple », dehors, et les « bourgeois
», à l’intérieur.
Protéïforme, elle prend racine dans leur capacité à
ouvrir sur l’enseignement supérieur en France. « L'enseignement
francophone [représente] bel et bien un "passeport pour l'Europe" »,
estime Sylvain Beck, doctorant au laboratoire Groupe d'Etude des
Méthodes de l'Analyse Sociologique de la Sorbonne, dans un article
publié sur le site de Sciences Po Paris et intitulé « Un déplacement de
frontière. Le cas des établissements scolaires français à Casablanca ».
Il regarde les murs hérissés de pics des écoles françaises au Maroc
comme une nouvelle frontière, érigée par la France, et parallèle à celle
maintenue, à l’intérieur de la France elle-même qui sépare les
franco-français des populations étrangères ou d’origine étrangère. «
Tout se passe comme si la France, en exportant son institution scolaire à
Casablanca, reproduisait une distance sociale qui symbolise une
frontière intérieure dans la ville », explique Sylvain Beck. Le
chercheur a choisi le mot de frontière, parce qu’il voit dans ces écoles
une façon pour la France de sélectionner ses futurs immigrés. « Cette
frontière par l'enseignement scolaire ne forme-t-elle pas implicitement
une "immigration choisie" ? », interroge l’auteur.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire