Les ventes de logements sociaux baissent drastiquement. Tout le
monde sait que le problème des bidonvilles est quasiment insoluble, que
des milliers de marocains sont mal logés, même quand ils habitent une
vraie maison ou un vrai appartement, les effondrements se multiplient
dans les médinas…
Dans ce contexte, figurez-vous qu'on apprend que le logement social
est en crise. Non de n'être pas assez
nombreux, ou assez vite construit pour répondre aux besoins, dans de
nombreuses régions, au contraire, on ne parvient plus à vendre le
logement social. Les gens sont toujours mal logés, mais ils n'achètent
plus. Pourtant l'attachement à la maison, à la propriété n'a pas baissé.
«Globalement, il y a un ralentissement de l’activité, tous segments
confondus », explique ainsi Youssef Ibn Mansour, président de la
Fédération Nationale des Promoteurs Immobiliers ou FNPI, et ce, même
dans le logement social. Mais, continue notre président, l’axe
Kenitra-El Jadida est moins touché, car tout ce qu'on y produit finit
par s'y vendre, même si c'est moins vite qu'avant. Tandis que dans
d'autres villes, comme Fès, Meknès, Oujda, Marrakech, Agadir, Béni
Mellal, Khouribga, etc… des logements restent sur les bras, malgré les
baisses successives des prix et/ou de l'apport minimum pour acheter.
Alors
vous me direz, sans doute que c'est parce que les gens ne sont pas si
mal logés dans ces régions, alors qu'à Casablanca, forcément...
D'ailleurs, ça serait cohérent avec la situation des bidonvilles, non?
Mais quand on écoute les professionnels du secteur, la raison en est
également dans les conditions d'accession à la propriété. Ainsi, selon
l’inspection régionale de l’habitat de Fès : « La difficulté de la
commercialisation pour le logement social est liée à la faible capacité
de financement des ménages désireux d’acquérir un logement social ». Les
banques demandent à ce que les acheteurs aient environ 30% du prix du
bien pour accorder un prêt, qu'ils font payer généralement très cher,
6,1% d'intérêts en moyenne en 2012, nous dit-on, sur une durée moyenne
de prêt de 15 ans. Et cela, tout le monde ne peut pas le faire.
Résultat, les professionnels du secteur envisagent de faire des offres à
destination des MRE, pour l'été, avec financement inclus, sans apport
du tout! Mais, dites-moi, les MRE, c'est normal, qu'ils constituent,
désormais, les clients des logements sociaux? Les logements sociaux, ce
n’est pas censé être du pas cher pour les défavorisés? Chuuuut... Il ne
faut pas le dire !
Ces derniers temps, plus rien ne marche dans
l'immobilier. En ce seul premier semestre de 2013, le secteur du BTP
aurait perdu pas moins de 56.000 emplois et les cimentiers sont en
récession, après avoir explosé leurs chiffres durant presque 10 ans.
Alors on ne va pas taper sur les rares clients qui sont prêts à acheter,
n'est-ce pas?
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire