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samedi 4 mai 2013

L'AMDH est favorable à l’inclusion des droits de l’homme dans le mandat de la Minurso.



Khadija Ryadi, présidente de l’Association marocaine des droits de l’homme (AMDH), explique pourquoi son organisation est favorable à l’inclusion des droits de l’homme dans le mandat de la Minurso.

*Comment expliquez-vous que l’AMDH soit la seule organisation marocaine à soutenir le fait d’inclure les droits de l’homme dans la mission de l’ONU au Sahara occidental?

-Khadija Ryadi : Le congrès de l’AMDH, qui vient de se tenir, nous a permis d’approfondir et de clarifier notre position sur cette question. Pour nous, et le congrès l’a réaffirmé à l’unanimité, il s’agit d’une question de principe. Nous sommes pour que l’ONU inclue parmi ses mécanismes de supervision de la situation le respect des droits de l’homme, pas seulement au Sahara occidental mais aussi à Tindouf.

*Donc, il ne s’agit pas d’une position nouvelle, comme l’ont écrit certains médias marocains ?

Khadija Ryadi : Non, elle date de 2008, quand Human Rights Watch et Amnesty International avaient recommandé que l’ONU prenne en charge la question des droits de l’homme au Sahara occidental. Des journaux marocains semblent avoir découvert notre position. Certains ont écrit que l’AMDH avait changé d’avis ! Je rappelle qu’en 2010, lors de l’affaire du camp de Gdeim Izik, l’AMDH a mené sa propre enquête. Le rapport a été présenté à la presse. Nous avions proposé de nouveau que le respect des droits de l’homme soit pris en charge par l’ONU. Et notre dernier congrès a chargé la nouvelle direction de poursuivre dans ce sens.

*Il n’empêche que vous êtes la seule ONG marocaine à aller à contre-courant sur une question aussi sensible ?

-Khadija Ryadi : Notre démarche se réfère aux principes universels de respect des droits de l’homme et des libertés. Et dans ce cadre, l’AMDH s’est toujours retrouvée seule. Les autres ONG marocaines ont un autre point de vue: elles se réfèrent aux spécificités internes marocaines. Nous, c’est clair, nous assumons car nous sommes dans un pays qui ne reconnaît pas les droits de l’homme.

*En assumant seule une telle position,ne craignez-vous pas de vous attirer des ennuis ?

Khadija Ryadi : Des ennuis ? Non. Bien que cinq ONG marocaines aient écrit à Ban Ki-moon contre la position que va adopter l’ONU, nous ne craignons rien. On nous accuse d’être liés à un parti. On nous diabolise. Reste que le Maroc est signataire de conventions internationales en matière de respect des droits de l’homme et des libertés, nous estimons qu’il doit s’y conformer.

*Le Maroc n’est quand même pas le seul pays au Maghreb à ne pas respecter les droits humains ?


-Khadija Ryadi : Sur les droits de l’homme au Maroc, on entend beaucoup de discours. On présente le Maroc comme un modèle unique de progrès dans la région. Mais dans la pratique, on ne voit rien venir. Le Maroc traverse même une phase de régression. Il y a plus d’une centaine de prisonniers politiques, dont certains condamnés à de très lourdes peines. La torture continue d’être pratiquée. La liberté de la presse a régressé au point que le Maroc est classé derrière la Libye. Même concernant l’égalité entre les femmes et les hommes, le Maroc est mal classé. Vous voyez bien !

Entretien réalisé par Hassane Zerrouky, L'Humanité 23 Avril, 2013
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Par Ali Fkir
Comment  se fait-il qu'un État puisse accepter sur un territoire qu'il considère sien des militaires onusiens et refuse un " droit de regard" sur la situation des droits humains dans ce même territoire ? La seule réponse possible, c'est que cet État y piétine les droits humains.
Les marocains disent: كنعرفوا خروب بلادنا . Ceux qui défendent la position du makhzen et qui se déclarent démocrates, doivent avoir honte, car ils savent bien que, ce soit au Maroc ou au Sahara occidental, le respect des droits humains n'était, n'est, ne sera jamais dans l'agenda de l'Etat makhzenien, car par nature c'est un État despotique. Sa seule légitime reste la mosquée et la matraque.
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