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vendredi 3 mai 2013

Maroc : Un jeune apostat fuit la police


Yabiladi, 2/5/2013 
 
Depuis mardi, Imad Iddine Habib, fondateur du Council of ex-musulims of Morocco, est en fuite. Militant pour le droit des Marocains à abandonner leur religion s’ils le souhaitent, la police souhaite l’interroger, mais lui craint d’être interpelé et emprisonné.

« Cela fait trois jours que je me cache. Je passe une nuit ici, une nuit là bas, j’essaie de ne pas rester au même endroit trop longtemps », raconte Imad Iddine Habib. Le jeune homme de 23 ans est un militant actif du mouvement du 20 Février, du MALI (Mouvement Alternatif pour les Libertés Individuelles), co-fondateur du mouvement Masayminch et, plus récemment, fondateur du Council of ex-musulims of Morocco. Il a notamment écrit : « il n’y a d’autre dieu que … Mickey Mouse ». Ses prises de positions politiques lui ont valu plusieurs arrestations et interrogatoires de la part de la police. Il craint que cette fois les choses aillent plus loin. « C’est très fréquent au Maroc, la police vous convoque pour un interrogatoire, puis elle vous garde en état d’arrestation », explique Imad Iddine Habib.

Un policier sermonne son père
Il y a près de 13 jours un membre des forces de sécurité nationale s’est rendu chez ses parents pour interroger son père. « Il voulait savoir si j’avais des contacts avec l’étranger. Si mon père m’entendait parler dans d’autres langues au téléphone, si je recevais des étrangers chez moi. Il voulait également savoir quelle était son attitude, vis-à-vis de moi, s’il me soutenait », raconte le jeune homme. Il n’était pas présent ce jour là, mais son père lui a raconté ce qu’il s’était passé.
L’objectif du policier ou du membre des renseignements marocains ne laisse aucun doute. « Il a dit à mon père que je donnais une mauvaise image du Maroc que j’œuvrais contre le développement de mon pays. Il lui a aussi dit qu’il devait faire en sorte que j’arrête mes activités », rapporte Imad Iddine Habib. Si l’intimidation policière en était restée là, le jeune homme n’aurait pas pris la fuite, mais quelques jours plus tard, mardi 30 avril, un autre policier se rend à son adresse. « J’étais absent, il y avait seulement un membre de ma famille. Le policier lui a dit qu’il voulait m’interroger suite à la publication d’un article de Hespress sur moi », raconte Imad Iddine Habib.

Fatwa anti-apostats
Le lendemain, le jeune homme disparaît. Encore joignable pas ses amis, ou via Facebook, il tente depuis deux jours d’échapper à l’interrogatoire policier. « Je n’ai pas l’intention de prendre de risque. Je suis en train de prendre conseil auprès de gens qui ont beaucoup d’expérience pour prendre la meilleure décision », explique-t-il.
Cette affaire intervient dans un contexte particulièrement hostile aux athées au Maroc. Il y a quelques semaines une fatwa émise pas le Conseil supérieur des oulémas marocain, en avril 2012, a été rendue publique. Elle requiert la peine de mort contre les musulmans qui abjurent leur religion. « Quelques semaines avant [le 23 mars, ndlr] on avait lancé le Council of ex-musulims of Morocco », indique Imad Iddine Habib.

Mouvement ultra-minoritaire
Le jeune homme a conscience que son pays reste très majoritairement opposé à lui donner le droit qu’il demande : abandonner la religion musulmane. « Nous sommes une petite minorité », reconnaît-il sur le journal néerlandophone frontaalnaakt.nl. La page facebook du MALI compte 570 membres et celle du Conseil nouvellement créé 486 likes. Selon l’étude « The World’s Muslims: Religion, Politics and Society», publiée mardi 30 avril par le Pew Resarch Center, seulement 79% des Marocains estiment qu’il est bon que les autres soient tout à fait libres de pratiquer leur foi. Le pourcentage peut sembler très élevé, mais sur 38 nationalités étudiées, seuls les Egyptiens et les Nigériens sont encore moins nombreux à se prononcer pour la liberté de croyance.
Par ce Conseil des anciens musulmans du Maroc, Imad Iddine Habib ne craint-il pas de prendre la société marocaine à rebrousse-poil plutôt que de l’inviter à tolérer l’apostasie ? « On ne cherche pas à avoir un discours audible, on essaie de faire un grand réseau. Il ne s’agit pas de faire du prosélytisme, mais simplement de se rassembler sous forme d’un club pour des gens qui partagent les mêmes perspectives », répond-t-il.

Source : yabiladi.com

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