Par blandine philippon, Gers, 18/5/2013
Leur florissante entreprise a suscité la convoitise d’un fonctionnaire corrompu. Depuis, c’est la descente aux enfers.
Sacha Doligé et Pascal Gaillères, au Maroc, avant qu’un haut fonctionnaire corrompu n’exerce un odieux chantage sur eux. (photo dr)
Ce pourrait être une success story de petits frenchies partis tenter
l’aventure à l’étranger. Mais c’est finalement un cauchemar pour Sacha
Doligé et Pascal Gaillères. Le premier est un neveu de Michel Doligé, le
président de la Chambre de commerce et d’industrie du Gers, et le fils
du sénateur du Loiret Éric Doligé. Le second, Pascal Gaillères, est un
Nogarolien. En 2006, après avoir vendu leur snack-restaurant, ils
quittent la France et partent avec leurs économies au Maroc pour y créer
une maison d’hôtes dans la région de Taroudant.
Après plusieurs mois de travaux, les deux amis ouvrent leur riad, les clients affluent. En 2009, deux d’entre eux demandent à Sacha Doligé et Pascal Gaillères de les aider à trouver un bien sur place, et à le rénover. « Quelques mois plus tard, un second couple nous demandant la même chose, nous avons décidé de créer une structure indépendante pour cela, raconte Sacha Doligé. Nous avons ainsi aidé plusieurs clients à trouver un bien immobilier, que nous rénovions avec nos employés. Très vite, notre entreprise a employé plus d’une soixantaine d’ouvriers ».
En parallèle, les deux Français créent plusieurs écoles et même une salle de sport associative. « Cela faisait partie de notre façon de travailler, explique Pascal Gaillères. Pour chaque rénovation ou construction, nous construisions une école ou financions l’équipement des élèves ».
La petite notoriété de Sacha Doligé et Pascal Gaillères séduit jusqu’à un haut fonctionnaire de la police locale de Taroudant qui veut faire restaurer le riad de son fils. Les deux associés s’attellent à la tâche.
Mais lorsqu’il s’agit de s’acquitter de la facture, le policier n’en paie que la moitié et exige 150 000 euros de travaux supplémentaires pour que les deux Français puissent continuer leur activité au Maroc. Tentative de corruption ordinaire, pensent Sacha Doligé et Pascal Gaillères qui refusent tout net.
Dégringolade
Mais très vite, les ennuis commencent, s’accumulent et s’amoncellent. Des chantiers leur échappent, des autorisations de travaux leur sont refusées. Sacha Doligé et Pascal Gaillères sont menacés physiquement, ainsi que leurs salariés, si bien que les deux quadragénaires sont obligés de quitter la ville, en y laissant tous leurs investissements, ainsi que leur magnifique maison d’hôtes, aujourd’hui à l’abandon.
Devant le silence du consulat auquel ils ont pourtant demandé de l’aide, Sacha Doligé et Pascal se retrouvent démunis. Des clients s’impatientent et sont poussés à porter plainte contre les Français par le haut fonctionnaire qui a manifestement juré leur perte.
Six mois plus tard, tardivement informé des mésaventures de Sacha et Pascal, le ministère marocain de l’Intérieur, diligente une enquête dont les conclusions innocentent les Français. Le haut fonctionnaire est connu pour ses tentatives de chantage et d’intimidation. Sacha Doligé et Pascal Gaillères se sont fait avoir…
Il n’empêche que leur dossier est parti au pénal, notamment à cause d’une plainte farfelue déposée contre eux et selon laquelle ils auraient vendu un terrain non constructible. S’ensuit un procès qui les condamne à cinq ans d’emprisonnement et plus de 300 000 euros d’amende.
Spoliés de tous leurs biens Assommés, Sacha Doligé et Pascal Gaillères font appel. Il n’y aura pas moins de onze reports avant qu’ils ne soient finalement condamnés en avril dernier à deux mois et demi de prison et 1 000 euros d’amende.
Une peine certes dérisoire au regard des premières réquisitions, mais qui plonge aujourd’hui le Gersois et son associé dans une situation impossible. Obligés de licencier leurs 60 employés, privés de leur passeport, sans ressource, toujours menacés, Sacha Doligé et Pascal Gaillères sont coincés au Maroc.
Spoliés de tous leurs biens, très déprimés, les deux associés ont fait appel, mais redoutent d’aller en prison. Ce matin, à Nogaro, le comité de soutien qui s’est monté fera signer une pétition (1) sur le marché. Alertés, les députés du Gers, Gisèle Biémouret et Philippe Martin, ont promis de se rendre au cabinet de Laurent Fabius pour essayer de trouver une solution à ce cauchemar.
(1) Il est possible de signer cette pétition sur Internet : www.petitions24.net/mes_amis_sont_en_danger_au_maroc
Après plusieurs mois de travaux, les deux amis ouvrent leur riad, les clients affluent. En 2009, deux d’entre eux demandent à Sacha Doligé et Pascal Gaillères de les aider à trouver un bien sur place, et à le rénover. « Quelques mois plus tard, un second couple nous demandant la même chose, nous avons décidé de créer une structure indépendante pour cela, raconte Sacha Doligé. Nous avons ainsi aidé plusieurs clients à trouver un bien immobilier, que nous rénovions avec nos employés. Très vite, notre entreprise a employé plus d’une soixantaine d’ouvriers ».
En parallèle, les deux Français créent plusieurs écoles et même une salle de sport associative. « Cela faisait partie de notre façon de travailler, explique Pascal Gaillères. Pour chaque rénovation ou construction, nous construisions une école ou financions l’équipement des élèves ».
La petite notoriété de Sacha Doligé et Pascal Gaillères séduit jusqu’à un haut fonctionnaire de la police locale de Taroudant qui veut faire restaurer le riad de son fils. Les deux associés s’attellent à la tâche.
Mais lorsqu’il s’agit de s’acquitter de la facture, le policier n’en paie que la moitié et exige 150 000 euros de travaux supplémentaires pour que les deux Français puissent continuer leur activité au Maroc. Tentative de corruption ordinaire, pensent Sacha Doligé et Pascal Gaillères qui refusent tout net.
Dégringolade
Mais très vite, les ennuis commencent, s’accumulent et s’amoncellent. Des chantiers leur échappent, des autorisations de travaux leur sont refusées. Sacha Doligé et Pascal Gaillères sont menacés physiquement, ainsi que leurs salariés, si bien que les deux quadragénaires sont obligés de quitter la ville, en y laissant tous leurs investissements, ainsi que leur magnifique maison d’hôtes, aujourd’hui à l’abandon.
Devant le silence du consulat auquel ils ont pourtant demandé de l’aide, Sacha Doligé et Pascal se retrouvent démunis. Des clients s’impatientent et sont poussés à porter plainte contre les Français par le haut fonctionnaire qui a manifestement juré leur perte.
Six mois plus tard, tardivement informé des mésaventures de Sacha et Pascal, le ministère marocain de l’Intérieur, diligente une enquête dont les conclusions innocentent les Français. Le haut fonctionnaire est connu pour ses tentatives de chantage et d’intimidation. Sacha Doligé et Pascal Gaillères se sont fait avoir…
Il n’empêche que leur dossier est parti au pénal, notamment à cause d’une plainte farfelue déposée contre eux et selon laquelle ils auraient vendu un terrain non constructible. S’ensuit un procès qui les condamne à cinq ans d’emprisonnement et plus de 300 000 euros d’amende.
Spoliés de tous leurs biens Assommés, Sacha Doligé et Pascal Gaillères font appel. Il n’y aura pas moins de onze reports avant qu’ils ne soient finalement condamnés en avril dernier à deux mois et demi de prison et 1 000 euros d’amende.
Une peine certes dérisoire au regard des premières réquisitions, mais qui plonge aujourd’hui le Gersois et son associé dans une situation impossible. Obligés de licencier leurs 60 employés, privés de leur passeport, sans ressource, toujours menacés, Sacha Doligé et Pascal Gaillères sont coincés au Maroc.
Spoliés de tous leurs biens, très déprimés, les deux associés ont fait appel, mais redoutent d’aller en prison. Ce matin, à Nogaro, le comité de soutien qui s’est monté fera signer une pétition (1) sur le marché. Alertés, les députés du Gers, Gisèle Biémouret et Philippe Martin, ont promis de se rendre au cabinet de Laurent Fabius pour essayer de trouver une solution à ce cauchemar.
(1) Il est possible de signer cette pétition sur Internet : www.petitions24.net/mes_amis_sont_en_danger_au_maroc
http://www.sudouest.fr/2013/05/18/victimes-de-chantage-au-maroc-1057500-2536.php
ces 2 personnes que je connais très bien onr effectivement obtenu des facilités de la municipalité d'AIT IAZZA pour obtenir des autorisations de construire sur des terrains non constructibles. ils ont pu ainsi attirer pas mal de clients qui n'étaient pas au fait de ces manoeuvres délictueuses. les autorisations ont cessé après les élections avec l'arrivée à la tête de la municipalité d'un type moins pourri que les autres et ils ont du rembourser les avances de 40 % versees par leurs clients. Certains ont porté plainte, quoi d eplus normal.
RépondreSupprimerils sont maintenant condamné par la justice marocaine, quoi de plus normale?