Au Maroc, pour les jeunes en situation précaire
Ce 25 avril, en lançant un plaidoyer sur l’insertion
professionnelle des jeunes en situation précaire au Maroc, trois
associations marocaines et Apprentis d’Auteuil, veulent faire connaître
leurs actions sur le présent et l’avenir de ces 15-30 ans. Karim El
Kerch, directeur de L’Heure Joyeuse, l’une des trois associations
marocaines, présente ce consortium déjà porteur.
Karim El Kerch, directeur de L'Heure Joyeuse
© JPPouteau/Apprentis d'Auteuil
Pourquoi trois associations marocaines - L’Heure Joyeuse, Al Karam, Eclats de Lune - et Apprentis d’Auteuil travaillent-ils, depuis 2006, pour l’insertion professionnelle des jeunes en situation précaire au Maroc ?
Pour répondre à un besoin national voire international de jeunes en situation précaire, délaissés par les dispositifs existants.
Autrement dit, au Maroc, des 15-30 ans en situation socio-économique
précaire issus de quartiers défavorisés, qui ont quitté le cursus
scolaire et rencontrent des problèmes d’orientation et d’insertion dans
un monde du travail qui souffre du "secteur informel" et du sous-emploi.
Quelles actions avez-vous menées à L’Heure Joyeuse ?
Nous avons mis en place un dispositif qui repose sur cinq grands axes : l’accueil, l’orientation, l’accompagnement, le placement et le suivi
des jeunes issus des milieux défavorisés de Casablanca faiblement
qualifiés ou dont la formation ne répond pas aux besoins du marché.
Le temps de l’accueil, nous souhaitons gagner la confiance de ces garçons et de ces filles et connaître leur profil social.
Lors de l’orientation,
nous établissons leur profil professionnel en tenant compte de leur
niveau, des formations et des emplois disponibles. Nous sensibilisons,
impliquons – quand cela est possible – les parents, sur leur projet de
vie.
L’insertion professionnelle commence à L’Heure Joyeuse
même où, durant neuf semaines, le jeune suit des cours de renforcement
en langue française, en informatique, en méthodologie de recherche
d’emploi (cv, lettre de motivation, entretien), participe à des ateliers
dédiés à l’hygiène, au comportement dans le quotidien, par rapport à la
hiérarchie…, à l’épargne, à la création de micro-entreprises.
Un placement ne peut être réussi sans qualification ni diplôme, nous orientons donc les jeunes vers des Centres de formation.
Enfin, les cinq salariés et les bénévoles de L’Heure Joyeuse mettent un point d’honneur à accompagner
les premiers pas de ces garçons et de ces filles dans leur formation et
leur emploi. Des jeunes qui, selon un rapport de la Banque mondiale,
représentent 30% de la population totale au Maroc !
Des 15-30 ans bénéficiaires du dispositif d'insertion professionnelle à l'association L'Heure Joyeuse
Pourquoi avez-vous développé ces actions avec Al Karam, Eclats de Lune et Apprentis d’Auteuil ?
Pour partager nos connaissances et nos expériences sur l’insertion professionnelle de ces jeunes. Chacun avec ses spécificités. Al Karam avec les enfants en situation de rue à Marrakech et à Safi ; Eclats de Lune en privilégiant l’artistique comme moyen d’insertion ; Apprentis d'Auteuil avec son savoir-faire auprès des enfants et des adolescents
en difficultés sociales et familiales. Pour offrir également aux jeunes
la possibilité de désigner des représentants qui, au nom de tous,
donnent leurs avis sur nos actions.
En préparant un guide des
procédures et des bonnes pratiques en français et en arabe, nous avons
expliqué comment créer un dispositif d’insertion professionnelle,
accompagner les jeunes en fonction de leurs origines, de leurs capacités
avant de les placer et de les suivre dans le monde de la formation et
du travail. Avec le plaidoyer que Al Karam et Eclats de Lune lancent ce
25 avril à Marrakech, nous souhaitons informer et alerter les partenaires locaux.
Pouvez-vous nous en dire plus ?
Ce 25 avril, Al Karam et Eclats de Lune invitent à Marrakech leurs
partenaires - pouvoirs publics, entreprises privées, centres de
formation, bailleurs de fonds… - pour leur présenter les actions du
consortium et ouvrir un débat sur l’insertion professionnelle des jeunes
en situation précaire.
Cette présentation et ce débat seront
repris en mai à Casablanca par L’Heure Joyeuse et en juin à Safi par Al
Karam. Ensuite, nous irons à la rencontre de la Confédération générale
des entreprises marocaines, du Haut Commissariat au plan et du Conseil
économique et social pour expliquer notre démarche et obtenir des
informations et des chiffres sur les formations à privilégier, les
secteurs d’emploi porteurs… Autant de renseignements qui nous
permettront de former au mieux les jeunes.
Enfin,
en octobre 2013, nous tiendrons un stand et animerons une conférence
dans le cadre du Forum de l’emploi à Casablanca. Un Forum où nous
tenterons de faire de l’insertion professionnelle des jeunes en
situation précaire, une priorité nationale !
L'Heure Joyeuse
5 rue Abbas El Jiraoui
Belvédère
20300 Casablanca
Réapprendre à vivre
Fondation catholique reconnue d'utilité publique, Apprentis d'Auteuil
éduque et forme plus de 13 000 jeunes en difficulté pour leur permettre
de s'insérer dans la société en adultes libres et responsables tout en accompagnant les familles dans leur rôle éducatif.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire