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dimanche 3 août 2014

Gaza : appel signé par plus de 300 juristes de droit international et experts en droits de l’homme



Au mépris du droit des conflits armes et des droits humains fondamentaux - Plus de 300 juristes de droit international et experts en droits de l’homme ont signé cet appel

Gaza, 24eme jour, La Fondation Frantz Fanon a signé l’appel des Juristes pour le respect du droit international et du droit humanitaire.

Plus de 300 professeurs de droit international, juristes et experts en droits de l’homme appellent la communauté internationale à agir pour mettre fin à la punition collective de la population civile dans la bande de Gaza par Israël

Alors que les bombes continuent de tomber sur Gaza, des professeurs de droit international et des experts en droits de l’homme demandent des actions immédiates pour faire cesser la violence et pour établir les responsabilités de tous ceux impliqués dans les violations du droit international
Aujourd’hui, plus de deux cents spécialistes en droit international et défenseurs de droits de l’homme du monde entier, parmi lesquels d’anciens experts indépendants auprès de l’ONU et d’éminents professeurs de droit, ont publié une déclaration commune qui dénonce les graves violations et « le non respect des principes élémentaires du droit des conflits armés et des droits fondamentaux de l’ensemble de la population palestinienne » dans l’offensive israélienne en cours dans la bande de Gaza. La Déclaration appelle la communauté internationale, notamment l’ONU, la Ligue arabe, l’Union européenne et les États-Unis, à mettre en place un mécanisme clair afin d’établir les responsabilités pour ces violations du droit international. « La responsabilité ne peut pas être encore négligée et rejetée pour servir des intérêts politiques, notre intérêt doit être la protection des civils et la paix », affirme le professeur John Dugard, ancien Rapporteur spécial de l’ONU sur la situation des droits de l’homme dans les Territoires palestiniens occupés depuis 1967.
« Encore une fois, c’est la population civile non armée, ce sont les “personnes protégées” par le droit international humanitaire (DIH) qui sont dans l’œil du cyclone et qui sont victimes de représailles au nom d’un droit de légitime défense faussement interprété, invoqué après une escalade de la violence provoquée sous les yeux de toute la communauté internationale », affirme la Déclaration commune.
La Déclaration dénonce le mépris des principes fondamentaux du DIH, notamment le principe de distinction en vertu duquel seuls des combattants et des objectifs militaires peuvent être pris pour cible, ainsi que le principe de proportionnalité. Quelle que soit l’identité des auteurs, les attaques indiscriminées contre des civils sont non seulement illégales au regard du droit international, mais aussi moralement intolérables.
La Déclaration commune condamne les attaques contre des civils. « Des familles entières ont été assassinées. Des hôpitaux, des cliniques et des centres de réhabilitation pour des personnes handicapées ont été pris pour cible et ont subi de lourds dégâts. » Plus de 100 000 civils ont été déplacés. Comme nous avons pu le voir hier à Beit Hanoun, lors du bombardement d’une école de l’UNRWA (Office de secours et de travaux pour les réfugiés de Palestine dans le Proche-Orient) abritant des personnes déplacées – qui a provoqué la mort d’au moins quinze personnes, tandis qu’un grand nombre de femmes et d’enfants ont été blessés, il n’y a pas d’endroits sûrs à Gaza.
La Déclaration rejette par ailleurs les allégations d’Israël qui affirme prendre des mesures adéquates pour éviter des victimes civiles dans la zone densément peuplée de Gaza : « Adresser un “avertissement” – comme la technique dite du “toquer au toit”, ou envoyer un SMS 5 minutes avant l’attaque –, cela ne change pas le fait qu’il est illégal de lancer sciemment une attaque contre une habitation civile sans démontrer sa nécessité militaire et au mépris du principe de proportionnalité. »
La Déclaration commune rappelle le verdict de la Mission d’établissement des faits des Nations unies constituée en 2009 après l’offensive israélienne “Plomb durci”, qui avait causé la mort de plus de 1 400 Palestiniens, en majorité des civils, dont plus de 300 enfants :
« “Selon le Gouvernement israélien, les opérations militaires de Gaza avaient été programmées dans toute leur ampleur et dans tous les détails. Il a beau avoir cherché à les présenter essentiellement comme une réaction aux attaques à la roquette dans l’exercice de son droit de légitime défense, la Mission considère que son plan visait, au moins en partie, une cible différente, la population de Gaza dans son ensemble. » (A/HRC/12/48, par. 1883).”
C’est également ce que l’on peut dire sur l’actuelle offensive israélienne. » Selon le professeur Richard Falk, « il est inacceptable que la communauté internationale ne prenne aucune mesure alors que la population civile de Gaza est bloquée dans une région en guerre, surpeuplée, sans lieux ni voie de refuge face à de terribles dangers ».
La Déclaration commune replace l’actuelle offensive israélienne dans le contexte plus large des souffrances auxquelles se confrontent les Palestiniens de Gaza et rappelle que « l’ensemble de la population de la bande de Gaza, durant plus de 7 ans, a été virtuellement emprisonnée par le régime de bouclages imposés par Israël. » L’impunité, stipule la Déclaration, doit cesser.
Enfin, la Déclaration commune appelle la Palestine à saisir la Cour pénale internationale (CPI) « afin d’investiguer et de lancer des poursuites au vu des graves crimes contre le droit international commis dans les Territoires palestiniens par toutes les parties au conflit » et dénonce « les scandaleuses pressions exercées par plusieurs États et par les Nations unies sur le Président Mahmoud Abbas dans le but de décourager le recours à la CPI. »

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