Jean-Claude Lefort
Ne m’appelez plus jamais France…
L’attitude des autorités
françaises – le mot « autorité » étant à prendre ici au sens premier –
relativement au drame de Gaza restera une des pages les plus sombres de
notre histoire récente.
Après avoir, sans coup férir, donné son feu vert à Netanyahu pour
frapper Gaza et y semer mort et destruction, le Président – à prendre au
sens premier du terme – Hollande a procédé à un virage verbal d’autant
plus inefficace qu’il n’a pas été suivi du moindre acte concret.
« Comment peut-on rester neutre » s’est-il exclamé en Belgique !
Il devait se poser la question à lui même sans doute. Car pour le
reste son action est égale à zéro. Et elle reste égale à zéro.
Les frappes israéliennes ont repris aujourd’hui, vendredi 6 août, et
sa voix est éteinte. Pourtant chacun sait, et lui qui devrait être
informé plus que tout autre, que la situation qui prévaut aujourd’hui
résulte de l’intransigeance israélienne. C’est établi.
Aucun mot ne sort plus de sa bouche et encore moins des actes ne sont décidés.
Les conséquences sont terribles pour les populations mais encore pour
notre image, et donc notre rôle, dans le monde. Lui qui a multiplié les
interventions militaires couteuses à l’étranger, qui a prononcé le mot
« sanctions » avec plus de force que quiconque concernant aussi bien
pour la Russie que pour l’Iran, lui qui se faisait fort de redonner du
lustre à la France après les épouvantables années Sarkozy, lui président
a rabaissé la France comme jamais.
Et cela va loin.
Il a poussé en France a une véritable confrontation entre
communautés, il a brandi « l’antisémitisme » comme une arme pour
disqualifier quiconque se levait au nom du droit et de la justice. Et
puis il a laissé une organisation d’extrême droite particulièrement
dangereuse accomplir ses exactions, la LDJ. On a parlé de sa
dissolution, une fois, et puis quoi ? Le CRIF s’est dit « surpris » de
cette éventualité et depuis le dossier reste en l’état. On n’en parle
plus.
Non seulement mais il a fait la chasse aux « djihadistes » partis en
Syrie – ce qui n’est pas à déplorer – mais il ne dit ni n’envisage rien
contre des milliers de Français engagés dans une force d’occupation,
Tsahal. Rien. Silence.
C’est une France défigurée qu’il modèle sous nos yeux. Une France
déclinante à l’extérieur et déchirante à l’intérieur. On pensait avoir
touché le fond avec Sarkozy. On s’est trompé.
J’ai mal à ma France… Je ne suis pas seul à refuser ce sinistre destin. Nous n’avons pas le choix. Et la résistance fut…
Ivry, le 6 août 2014
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire