Aufait,
Auteur d'une plainte à l'origine d'une crise diplomatique
entre le Maroc et la France, Zakaria Moumni, le boxeur qui a porté
plainte en France pour torture, contre le patron du contre-espionnage
marocain, Abdellatif Hammouchi, s'est adressé au Roi Mohammed VI.
Dans une lettre relayée par l'agence AFP, Zakaria Moumni a appelé le Souverain à “faire toute la lumière” sur des sévices dont il dit avoir été victime.
“Aujourd'hui,
il est de votre responsabilité en qualité de chef d'État, de faire
toute la lumière et expliquer aux Français et aux Marocains qui est
derrière tout cela”, écrit Zakaria Moumni, qui détient la nationalité
française.
Il avait été arrêté, rappelle-t-on, en novembre
2010 et condamné à 30 mois de prison. Il affirme avoir signé sous la
torture, les aveux selon lesquels il aurait soutiré à deux Marocains
1.200 euros, contre la promesse de leur trouver du travail en Europe. Il
a finalement été gracié en février 2012.
Détaillant les
tortures qu'il explique avoir subies, Zakaria Moumni, ancien champion du
monde de boxe thaï, indique dans sa lettre avoir renoncé à sa
nationalité marocaine car il ne se considère pas comme “un sujet”.
Il
affirme également ne pas vouloir “être associé à ce pays qui torture
ses propres citoyens en votre nom et dans vos abattoirs, comme m'ont
expliqué les bourreaux de la DGST (Direction générale de la surveillance
du territoire) marocaine, lors de mon séjour chez eux à Temara”.
Une plainte qui
avait suscité en février, une crise diplomatique entre Paris et Rabat,
quand des policiers s'étaient rendus à la résidence de l'ambassadeur au
Maroc à Paris, Chakib Benmoussa, pour notifier à Abdellatif Hammouchi,
en visite en France, une convocation d'un juge d'instruction.
Selon
Zakaria Moumni, “le Maroc, que j'aime beaucoup, a montré qu'il n'est
pas capable de rendre justice à ses citoyens innocents, et que, au
contraire, tous les moyens de l'État sont utilisés pour protéger ces
tortionnaires”.
“Je m'adresse à vous en tant que chef de
l'État marocain afin que vous preniez toutes les mesures nécessaires
pour que justice me soit rendue”, conclut l'ancien boxeur dans sa
lettre.
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