Lorsqu'un
autocar avait échoué du haut d'une falaise au Tichka faisant 43 morts
en 2012, M. Rabbah, ministre des transports, s'était exprimé sur #2M
pour dénoncer l'imprudence et l'erreur humaine. ..il ne prononcera pas
un mot sur les routes désastreuses de la région responsables des
carnages routiers.
Aujourd'hui en 2014, alors que nous vivons au rythme d'une agression mortelle par jour, M. Hassad, ministre de l'intérieur, décrypte la situation "chicagesque" de Casablanca à partir de son bureau de l'Agdal à Rabat, en relisant technocratiquement les chiffres froids pondus par les services de police. Je ne reviendrai pas sur les chiffres parce que je fais encore confiance en la police même si elle a perdu toute confiance en elle. M. Hassad trouve la situation non inquiétante balayant d'un mot l'assaut contre le complexe du #Wydad le 23, le droguiste égorgé le 25 et Mme Berrada assassinée sur l'autoroute le 26. Rien d'inquiétant, juste une journée normale...celle de la délinquance.
Manifestement, la police n'a aucun plan de réaction. Les quelques motos-polices circulent en binôme comme des caïds pour consommer leur dotation d'essence en interpellant les jeunes couples lycéens. Les estafettes tourbillonnent autour de la ville, gyrophares allumés et sandwichs collectés de tout fastfood, sur les genoux. Et les motards se pavanent dans les ruelles pour traquer les secondes positions aux sorties des écoles. Je suis séduit par l'efficacité.
Cela, c'est l'état de délinquance que vit Casablanca depuis 10 ans, le soir au nom de la joie et des loisirs. Le soir, l'alcool coule à flot, l'argent douteux et facile est lancé dans les plafonds de cabarets au rythme des danseuses. A aucun moment, le tout puissant État marocain n'a posé la question sur l'origine de ces fonds jetés à la manière des traders de Wall street. Aussi la prostitution juvénile a pris un galon dans l'audace et a largement baissé dans sa moyenne d'âge. La débauche. A 3 heures du matin, ce monde est une belle proie.
Ivresse, abrutissement et déliquescence attirent ceux qui n'ont rien. Ceux qui dorment dehors...les démunis. Les sans domicile fixe, qui le jour sont humiliés par l'indécence d'une société faussement bourgeoise, agaçante, insolente et immorale. Criminalité, vols, viols et accostage deviennent le rythme de vie du soir au su et au vu de notre éternelle estafette, bourrée de flics avalant des sandwichs de toute part depuis 17h00. Cette police experte dans le "اش تتجيك هادي" ou quel lien as tu avec cette fille ? Les prostituées négocient elles mêmes leur arrestation et je vous laisse deviner de quelle manière. A l'heure où j'écris ce mot, je peux interroger une pauvre fille de la nuit pour apprendre les abus de certains agents. Le préfet, n'entend il pas cela ? Comment peut on accepter l'ombre d'un doute dans le corps policier ? Une police qui se doit d'être rassurante, professionnelle et protectrice.
Notre société est pourrie, gâchée. Elle est à plaindre. Nos enfants sont dans le risque quotidien une fois hors de leur domicile. Nos valeurs sont perdues. Notre éducation est stérile.
Oui le Maroc a produit des criminels nouvelle génération. En 2003, le 16 mai, Casablanca découvrait le terrorisme moderne. Nous étions abasourdis. Mais l'école malade et inaccueillante avait produit des kamikazes récupérés par Al Qaida. En 2013, Casablanca empire et passe à la vitesse supérieure pour former, sans le savoir, des gangs aux épées impitoyables. Voici le vrai bilan M. Hassad. Une anomalie sociale. Un suicide social écrira Durkheim. L'absence d'une société basée sur des liens sociaux et la passion pour l'égalité souligne Tocqueville.
Je suis bien déçu du silence autosatisfait de M. Khalfi, porte parole du gouvernement. Lui qui il y a juste 10 jours avait dressé un bilan des plus séduisant du passage gouvernemental...je vais finir par croire que nous n'habitons pas le même Maroc.
Aujourd'hui en 2014, alors que nous vivons au rythme d'une agression mortelle par jour, M. Hassad, ministre de l'intérieur, décrypte la situation "chicagesque" de Casablanca à partir de son bureau de l'Agdal à Rabat, en relisant technocratiquement les chiffres froids pondus par les services de police. Je ne reviendrai pas sur les chiffres parce que je fais encore confiance en la police même si elle a perdu toute confiance en elle. M. Hassad trouve la situation non inquiétante balayant d'un mot l'assaut contre le complexe du #Wydad le 23, le droguiste égorgé le 25 et Mme Berrada assassinée sur l'autoroute le 26. Rien d'inquiétant, juste une journée normale...celle de la délinquance.
Manifestement, la police n'a aucun plan de réaction. Les quelques motos-polices circulent en binôme comme des caïds pour consommer leur dotation d'essence en interpellant les jeunes couples lycéens. Les estafettes tourbillonnent autour de la ville, gyrophares allumés et sandwichs collectés de tout fastfood, sur les genoux. Et les motards se pavanent dans les ruelles pour traquer les secondes positions aux sorties des écoles. Je suis séduit par l'efficacité.
Pendant ce temps, un passant sur 10 à Casablanca est louche, voire porteur d'armes blanches. Pas plus tard que dans l'après midi, non loin de la chambre de commerce -marché central-, j'ai observé une scène des plus effrayantes. Un jeune homme, hélant un taxi, refusant de le prendre. Il portait des espèces de sandales en plastique, le crâne rasé sur les côtés, les bras tailladés et à la main, un sachet d'où dépassaient des manches de longs couteaux. Je n'étais pas seul et ceci est parfaitement authentique. A-t-on besoin de statistiques pour comprendre que la police a abandonné le navire ? Mais ceci n'est que la suite de cela.
Cela, c'est l'état de délinquance que vit Casablanca depuis 10 ans, le soir au nom de la joie et des loisirs. Le soir, l'alcool coule à flot, l'argent douteux et facile est lancé dans les plafonds de cabarets au rythme des danseuses. A aucun moment, le tout puissant État marocain n'a posé la question sur l'origine de ces fonds jetés à la manière des traders de Wall street. Aussi la prostitution juvénile a pris un galon dans l'audace et a largement baissé dans sa moyenne d'âge. La débauche. A 3 heures du matin, ce monde est une belle proie.
Ivresse, abrutissement et déliquescence attirent ceux qui n'ont rien. Ceux qui dorment dehors...les démunis. Les sans domicile fixe, qui le jour sont humiliés par l'indécence d'une société faussement bourgeoise, agaçante, insolente et immorale. Criminalité, vols, viols et accostage deviennent le rythme de vie du soir au su et au vu de notre éternelle estafette, bourrée de flics avalant des sandwichs de toute part depuis 17h00. Cette police experte dans le "اش تتجيك هادي" ou quel lien as tu avec cette fille ? Les prostituées négocient elles mêmes leur arrestation et je vous laisse deviner de quelle manière. A l'heure où j'écris ce mot, je peux interroger une pauvre fille de la nuit pour apprendre les abus de certains agents. Le préfet, n'entend il pas cela ? Comment peut on accepter l'ombre d'un doute dans le corps policier ? Une police qui se doit d'être rassurante, professionnelle et protectrice.
Notre société est pourrie, gâchée. Elle est à plaindre. Nos enfants sont dans le risque quotidien une fois hors de leur domicile. Nos valeurs sont perdues. Notre éducation est stérile.
Oui le Maroc a produit des criminels nouvelle génération. En 2003, le 16 mai, Casablanca découvrait le terrorisme moderne. Nous étions abasourdis. Mais l'école malade et inaccueillante avait produit des kamikazes récupérés par Al Qaida. En 2013, Casablanca empire et passe à la vitesse supérieure pour former, sans le savoir, des gangs aux épées impitoyables. Voici le vrai bilan M. Hassad. Une anomalie sociale. Un suicide social écrira Durkheim. L'absence d'une société basée sur des liens sociaux et la passion pour l'égalité souligne Tocqueville.
Je suis bien déçu du silence autosatisfait de M. Khalfi, porte parole du gouvernement. Lui qui il y a juste 10 jours avait dressé un bilan des plus séduisant du passage gouvernemental...je vais finir par croire que nous n'habitons pas le même Maroc.
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