Réponse
de Abdellah Hammoudi à l'invitation à la cérémonie d'annonce de la
Fédération de la Gauche Démocratique, prévue demain dimanche 23 mars à
15 H à la salle Ibn Yacine (Place Bourgogne, Rabat) :
Votre
invitation est un honneur rare pour moi. Je l'accepte avec enthousiasme
et me sens avec vous de cœur et d'esprit, étant loin du pays. O,
combien j'eusse voulu partager un banc avec ceux et celles qui répondent
à cet appel !!
La fédération des vos trois partis - parti
socialiste unifie, avant-garde démocratique et socialiste, parti du
congrès national ittihadi - est une bonne nouvelle au sens fort de ce
terme. Elle vient renouveler l'espoir de tous ceux et celles qui n'ont
jamais perdu l'espoir d'un Maroc authentiquement démocratique. Ce Maroc
là existe, puisque vous représentez les femmes et hommes des
générations qui ont su travailler et sacrifier pour lui. Ce Maroc aura
lieu, j'en suis certain, quelles que soient les coalitions d'intérêts
qui en retardent aujourd'hui l'avènement.
Votre fédération augure de
fédérations à venir qui vont donner un sens neuf à l'engagement civique
et politique. Et ceci d'abord grâce à la priorité que vous donnez,
selon vos propres termes, " au respect de l'éthique en politique".
Car bien des mouvements aux orientations politiques séculières et non
séculière , dans notre pays et notre région, militent pour la
moralisation de la vie politique et son corollaire : une distribution
équitable du travail et de l'emploi, une redistribution juste des
bénéfices sociaux du développement [aides aux pauvres, promotion
intellectuelle, scientifique et sociale, ouverte a tous, par un
enseignement de qualité, couverture médicale, etc...].
Le
mouvement du 20 février fut précisément un moment de convergence sur ces
questions. L'un de ses aspects fut l'effort de fédérer dans la
décentralisation et la liberté. Aujourd'hui, le moment parait propice
pour explorer toutes les voies qui permettraient d'élargir un
rassemblement national autour de la justice alliée a la liberté :
justice économique, sociale et culturelle ; liberté de conscience, de
credo, de choix de forme de vie, de création. Il va sans dire que cela
implique l'acceptation et le respect des différences et des convictions.
Et qu'enfin ce respect permet la conciliation des choix de vie par la
discussion ouverte et le compromis [ éthique au sens de développement
d'une vie ensemble susceptible de donner le bonheur aux vivants ; et non
pas compromis au sens de compromission ].
En mettant l'éthique en
politique a l'ordre jour vous nous mettez sur le chemin de la dignité.
Car il n'y a pas de dignité réelle en l'absence d'éthique. Or la dignité
se reconnait dans l'accomplissement et le bénéfice de droits
fondamentaux. La justice est l'instrument de ces droits, en même temps
que le droit à la justice constitue l'un de ces droits fondamentaux. Et
comme il n'y a pas de justice sans liberté, en l'absence de cette
dernière toute justice sociale donne des fruits amers et privés de
fondement durable. Bref, le développement requiert la justice, et
celle-ci requiert la liberté.
Réunir ces deux valeurs a toujours
représenté un défi, que ce soit aux systèmes d'idées tirés d'une
révélation ou bien d'efforts de réflexion fondés principalement sur la
raison humaine, les deux ne s'excluant pas nécessairement. Cependant, ce
défi même apparaît comme l'unique source de dynamisme et de créativité.
Un nouvel horizon peut-être : justice et liberté.
Avec tous mes souhaits de succès a votre mouvement historique.
Abdellah Hammoudi
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