“Punir mais aussi réhabiliter les autres petites filles exploitées”
Par Kisito Ndour, AufaitMaroc,
L'affaire de la “petite bonne” Fatima (14 ans), morte suite à des brûlures au troisième degré causées par son employeuse qui la maltraitait, reprend ce mardi devant le tribunal de la ville. Constitué partie civile, le “Collectif pour l’éradication du travail des petites bonnes” appelle à une mobilisation de tous pour dénoncer ces pratiques inhumaines.
Ce mardi aura lieu une nouvelle audience, devant le
tribunal de première instance d'Agadir, sur l'affaire de la petite bonne
Fatima, morte le 24 mars dernier à l’hôpital Hassan II d’Agadir suite à
des brûlures au troisième degré que son employeuse lui avait infligées.
Constituées partie civile depuis six mois à travers le “Collectif pour l’éradication du travail des petites bonnes”, deux associations déclarées d’utilité publique, épaulées par trois avocats du barreau d’Agadir, ont décidé d'aller au combat. Non seulement pour que “justice soit rendue mais aussi pour que les dirigeants de ce pays prennent leur responsabilité et fassent de la lutte contre l'exploitation de ces petites filles une priorité”, explique Omar El Kindi, membre du collectif, contacté par nos soins.
Car des cas de petites bonnes torturées, parfois jusqu'à ce mort s'ensuive, il y en a dans ce pays. Rien que l'année dernière, outre le cas de Fatima, le “Collectif pour l’éradication du travail des petites bonnes” en a enregistré trois. Une petite domestique s'était jetée du 6e étage d'un immeuble à Casablanca et deux autres drames du même genre s'étaient produits à El Jadida et Oujda, rappelle Omar El Kindi.
Une condamnation rapide et lourde des bourreaux de Fatima serait déjà un signal fort envoyé par la justice marocaine. Mais, pour lutter efficacement contre ce phénomène, il faudrait une réelle politique de lutte contre le travail des enfants, coupant le mal à la racine.
Constituées partie civile depuis six mois à travers le “Collectif pour l’éradication du travail des petites bonnes”, deux associations déclarées d’utilité publique, épaulées par trois avocats du barreau d’Agadir, ont décidé d'aller au combat. Non seulement pour que “justice soit rendue mais aussi pour que les dirigeants de ce pays prennent leur responsabilité et fassent de la lutte contre l'exploitation de ces petites filles une priorité”, explique Omar El Kindi, membre du collectif, contacté par nos soins.
“Nous
attendons que justice soit rendue, mais aussi que l'on s'occupe du cas
des 60.000 autres petites bonnes qui sont exploitées dans le pays. Le
gouvernement veut punir par la répression, nous sommes d'accord
là-dessus mais il faut aussi travailler à la réhabilitation des autres
petites bonnes exploitées.* Est-ce que la condamnation de cette dame à
l'origine de la mort de Fatima, à 20 ans de prison par exemple, va
changer quelque chose au sort des autres filles exploitées ?”
Omar El Kindi, membre du “Collectif pour l’éradication du travail des petites bonnes”.
En
guise de rappel, le communiqué du collectif soutient qu'“il y a six
mois, en mars 2013, la petite Fatima, 14 ans, a été tuée à Agadir, suite
à la mauvais traitements qu’elle subissait de la part de ses
“employeurs” qui l’exploitaient, depuis près de 3 ans, au mépris du
droit de cette mineure et des dispositions légales sur l’interdiction du
travail des enfants de moins de 15 ans”.
Mobiliser et dénoncer
Ainsi,
le collectif appelle “les acteurs sociaux et tous ceux qui refusent que
nos enfants continuent à subir les affres de l’exploitation dans le
travail domestique, à se mobiliser nombreux pour que justice soit faite
et pour dénoncer la duplicité qui permet la perpétuation de telles
pratiques inhumaines”.Car des cas de petites bonnes torturées, parfois jusqu'à ce mort s'ensuive, il y en a dans ce pays. Rien que l'année dernière, outre le cas de Fatima, le “Collectif pour l’éradication du travail des petites bonnes” en a enregistré trois. Une petite domestique s'était jetée du 6e étage d'un immeuble à Casablanca et deux autres drames du même genre s'étaient produits à El Jadida et Oujda, rappelle Omar El Kindi.
Une condamnation rapide et lourde des bourreaux de Fatima serait déjà un signal fort envoyé par la justice marocaine. Mais, pour lutter efficacement contre ce phénomène, il faudrait une réelle politique de lutte contre le travail des enfants, coupant le mal à la racine.
* et à leur scolarisation(ndlr)
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