France24 27 septembre 2013
"Tous solidaires avec Ali Anouzla", ont notamment scandé plusieurs
centaines de personnes réunies en début de soirée devant le Parlement.
Aucun incident n'a été signalé lors de ce troisième rassemblement, après
ceux de la semaine passée à Casablanca et Rabat.
"Cette affaire est une mascarade et les autorités devraient y mettre
un terme immédiatement. (...) On est choqué. C'est une guerre déclarée
aux médias indépendants", a affirmé à l'AFP Omar Radi, un journaliste
freelance.
Directeur de la version arabophone du site d'informations Lakome, Ali
Anouzla a été arrêté le 17 septembre à Rabat "à la suite de la
diffusion (...) d'une vidéo d'Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi)
incitant à commettre des actes terroristes" au Maroc, selon le procureur
général du roi.
Cette vidéo, intitulée "Maroc : le royaume de la corruption et du
despotisme", cible exclusivement ce pays, une première. Elle appelle au
jihad et fustige la monarchie marocaine.
Dans un article en arabe qui lui était consacré, Lakome, un média
indépendant, avait renvoyé vers le site internet du quotidien espagnol
El Pais, où la vidéo était disponible. Rabat a également dit vouloir
poursuivre le journal, mais aucune plainte n'a pour l'heure été
confirmée.
Après une semaine de garde à vue, M. Anouzla a, lui, été inculpé
mardi soir pour "assistance matérielle", "apologie" et "incitation à
l'exécution d'actes terroristes". Il a été incarcéré à Salé, près de
Rabat, où sont détenues les personnes impliquées dans des affaires de
terrorisme.
Les principaux partis du royaume ont accusé Lakome d'avoir offert une
tribune à Aqmi. Le site a rétorqué avoir précisé d'emblée qu'il
s'agissait d'une vidéo "de propagande".
Reporters sans frontières (RSF), Amnesty International et Human Rights Watch (HRW) ont dénoncé cette arrestation.
Cette affaire "montre à quel point les autorités marocaines
amalgament journalisme et incitation à l'exécution d'actes terroristes",
a jugé RSF.
Ali Anouzla est "un prisonnier de conscience, détenu uniquement pour
avoir exercé sa profession de journaliste", a estimé Amnesty, selon qui
ces poursuites "sont destinées à le punir pour la ligne éditoriale
indépendante" de son site.
Aux termes de la loi antiterroriste votée en 2003 après une vague
d'attentats à Casablanca, M. Anouzla encourt jusqu'à 20 ans de prison,
d'après l'ONG basée à Londres.
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Maroc : poursuite des manifestations
de soutien à Ali Anouzla
Le Monde.fr avec AFP
Une nouvelle manifestation s'est tenue jeudi 26 septembre à Rabat en faveur du journaliste Ali Anouzla, inculpé pour aide matérielle, apologie du terrorisme et incitation au terrorisme après la publication d'un lien renvoyant vers une vidéo d'Al-Qaida s'en prenant au Maroc.
"Tous solidaires avec Ali Anouzla", ont notamment scandé plusieurs centaines de personnes réunies en début de soirée devant le Parlement. Aucun incident n'a été signalé lors de ce troisième rassemblement, après ceux de la semaine passée à Casablanca et Rabat.INCARCÉRÉ À SALÉ
Directeur de la version arabophone du site d'informations Lakome, Ali Anouzla a été arrêté le 17 septembre à Rabat "à la suite de la diffusion (...) d'une vidéo d'Al-Qaida au Maghreb islamique [AQMI] incitant à commettre des actes terroristes" au Maroc, selon le procureur général du roi. Cette vidéo, intitulée Maroc : le royaume de la corruption et du despotisme, cible exclusivement ce pays, une première. Elle appelle au djihad et fustige la monarchie marocaine.
Dans un article en arabe qui lui était consacré, Lakome, un média indépendant, avait renvoyé vers le site Internet du quotidien espagnol El Pais, où la vidéo était disponible. Rabat a également dit vouloir poursuivre le journal, mais aucune plainte n'a pour l'heure été confirmée.
Après une semaine de garde à vue, M. Anouzla a, lui, été inculpé mardi soir pour assistance matérielle, apologie et incitation à l'exécution d'actes terroristes. Il a été incarcéré à Salé, près de Rabat, où sont détenues les personnes impliquées dans des affaires de terrorisme.
UN "PRISONNIER DE CONSCIENCE", SELON AMNESTY
Reporters sans frontières (RSF), Amnesty International et Human Rights Watch (HRW) ont dénoncé cette arrestation. Cette affaire "montre à quel point les autorités marocaines amalgament journalisme et incitation à l'exécution d'actes terroristes", a jugé RSF.
Ali Anouzla est "un prisonnier de conscience, détenu uniquement pour avoir exercé sa profession de journaliste", a estimé Amnesty International, selon qui ces poursuites "sont destinées à le punir pour la ligne éditoriale indépendante" de son site. Aux termes de la loi antiterroriste votée en 2003 après une vague d'attentats à Casablanca, M. Anouzla encourt jusqu'à vingt ans de prison, d'après l'ONG sise à Londres.
Lire aussi la tribune de l'écrivain et spécialiste des média Driss Ksikes : "A quoi sert un bon journaliste au Maroc ?"
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