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samedi 28 septembre 2013

Chronologie d’un acharnement contre un journaliste indépendant:

 Par Najib Chaouki

Le 17 avril 2013 : Anouzla publie un édito titré Pourquoi cette peur de la Minurso ? Ce texte va à l’opposé de la pensée dominante sur l’affaire du Sahara. 

20 avril 2013 : Suite à la couverture impartiale du site d’informations Lakome de la crise entre le Maroc et le MINURSO sur la question des droits de l’homme au Sahara, Ali Anouzla fait l’objet d’une campagne orchestrée de dénigrement de la part de parlementaires marocains et une partie de la presse proche de l’Etat. 

30 avril 2013 : le Ministère de l’Intérieur marocain nie toute implication de ses services de renseignement dans cette campagne. Le Brigade nationale de la police judiciaire (BNPJ) convoque les directeurs de deux médias électroniques (Goud.ma et Febrayer.com) pour avoir publiés une information sur l’implication des services dans cette campagne 

4 juin 2013 : Anouzla publie un édito audacieux sur les absences répétées et prolongées du roi Mohammed V intitulé De l’absentéisme royal 

26 juin 2013 : le Procureur du roi à Fès poursuit Anouzla pour «publication, avec mauvaise foie, d’une information erronée dans le but est de troubler l’ordre public» (art.42 du Code la presse). L’information en question concerne «la mort de 5 personnes à Fès suite à un échange de coups de feu». Ce fait divers s’est avérée effectivement faux et la direction du site l’a immédiatement retiré et s’est excusée auprès de ses lecteurs. Malgré cela, la justice poursuit uniquement Lakome parmi tous les nombreux sites d’infos qui ont publié et publient encore cette intox. 

1 août 2013 : Lakome est le premier à publier l’information de la libération du pédophile espagnol Daniel Galvan, gracié par le roi du Maroc. Le scoop donne lieu à une affaire d’Etat et déstabilise la monarchie marocaine. Les versions francophone et arabophone du site assurent un suivi journalistique minutieux de ce dossier. 

12 septembre 2013 : Anouzla signe un brillant édito sur l’Arabie saoudite, bailleur de fond des contre révolutions en cours en Tunisie et en Egypte. Ce texte sera son dernier. 

14 septembre 2013 : la version francophone de Lakome publie une vidéo de d’AQMI comprenant un appel à commettre des actes terroristes au Maroc. Le site prend soin de préciser que ce contenu est bien une vidéo de propagande. La version arabophone ne publie pas la vidéo, elle renvoie vers le lien de la vidéo publiée sur le blog d’Ignacio Cembrero, journaliste à El Pais. 

17 septembre 2013 : Anouzla est arrêté à son domicile. Une vingtaine de policiers de la BNPJ perquisitionne son ordinateur, livres et documents. Les agents de police le conduisent aux locaux de Lakome où ils procèdent à la saisie de 8 unités centrales de la rédaction de Lakome.
Le procureur du roi auprès de la Cour d'appel de Rabat publie un communiqué informant l'opinion publique de sa décision de demander l'arrestation d'Ali Anouzla suite à la mise en ligne par Lakome d'une vidéo d'Aqmi «incitant au terrorisme». Le journaliste est placé en garde à vue.

Du 17 au 24 septembre : Anouzla est placé en garde vue et poursuivi dans le cadre de la liberticide loi anti-terroriste.
À partir du 17 septembre : Le journaliste est victime une nouvelle fois d’une campagne honteuse de la part de plusieurs partis politiques marocains, d’ONG proches de l’Etat et des sites d’informations affiliés aux services de renseignement. L’Istiqlal, le Mouvement populaire, le Rassemblement national des indépendants, le Mouvement démocratique et social, le Parti du progrès et du socialisme se réunissent en urgence pour publier des communiqués réservés exclusivement à enfoncer le journaliste dans une affaire encore au stade de l’enquête policière. 

20 septembre 2013 : Plus de 50 organisations internationales expriment leur solidarité avec le journaliste et exige sa libération immédiate. Parmi les signataires de cet appel : Freedom House, WAN-IFRA, Article 19, Pen International, etc…à cela s’ajoute les positions de RSF, CJP, Article 19, HRW, Amnesty. Au Maroc, le collectif des ONG des droits de l’homme exige également la libération du journaliste

23 septembre 2013 : Le Comité national pour la liberté d’Ali Anouzla voit le jour. Fatéma Ifriqui est la coordinatrice de cette structure qui compte des avocats, des juristes, des universitaires, des journalistes, des artistes, d'anciens détenus, des militants du mouvement du 20 févier et d'acteurs de la société civile.
Mustapha El Khalfi, ministre de la communication publie un communiqué justifiant les poursuites à l’encontre du journaliste. 

24 septembre 2013 : Après 8 jours de garde à vue, Anouzla est présenté devant un juge d'instruction. Les charges finalement retenues contre lui sont surréalistes : aide volontaire à commettre d'actes terroristes, assistance matérielle et apologie de crimes terroristes. Il est placé dans la maison d’arrêt de Zaki à Salé.

L’édito (AR) HYPERLINK "http://www.lakome.com/رأي/106-editorial/24741-لماذا-يخشى-المغرب-الرسمي-توسيع-صلاحيات-مينورسو-؟.html" http://www.lakome.com/رأي/106-editorial/24741-لماذا-يخشى-المغرب-الرسمي-توسيع-صلاحيات-مينورسو-؟.html et sa traduction au français: http://fr.lakome.com/index.php/chroniques/657-pourquoi-cette-peur-de-la-minurso
L’édito (AR) : HYPERLINK "http://www.lakome.com/رأي/106-editorial/26474-غياب-الملك.html" http://www.lakome.com/رأي/106-editorial/26474-غياب-الملك.html et sa traduction vers le français : http://fr.lakome.com/index.php/chroniques/913-de-l-absenteisme-royal
L’édito (AR) : HYPERLINK "http://www.lakome.com/رأي/106-editorial/30024-السعودية-الخطر-الداهم.html" http://www.lakome.com/رأي/106-editorial/30024-السعودية-الخطر-الداهم.html et sa traduction vers le français: http://fr.lakome.com/index.php/chroniques/1386-l-arabie-saoudite-ce-peril-en-embuscade


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