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samedi 3 août 2013

DanielGate: le cabinet royal «divisé» Version du ministère de la Justice



Par Kaouthar Oudrhiri, h24info.ma, 2/8/2013, 15:30
 
Omar Azziman et Fouad Ali Himma

"Omar Azziman, Conseiller du roi responsable des relations maroco-espagnoles et Fouad Ali Himma sont pointés du doigt". ©Photomontage DR


Le tollé que provoque scandale de la libération de Danial Fino Galvan, gracié par le roi Mohammed VI « divise le cabinet royal ». D’après le site d’information Aleef Post, les conseillers royaux Omar Aziman et Fouad Ali Himma sont pointés du doigt.

Le scandale du pédophile Daniel Fino Galvan, gracié par le roi Mohammed VI alors qu’il avait été condamné à 30 ans de prison en 2011, n’en finit pas de faire couler de l'encre et de faire réagir les réseaux sociaux et médias électroniques. Le site d’information arabophone Alif Post cite des sources qui révèlent que le cabinet est divisé entre ceux qui veulent garder le silence sur le DanielGate et ceux qui pensent qu’ils seraient préférable de rédiger un communiqué pour «calmer l’opinion publique».
Le cabinet royal chercherait aussi à trouver «les responsables» de cette bourde. «A l’heure actuelle, les doigts sont pointés vers Omar Azziman, Conseiller du roi responsable des relations maroco-espagnoles et du dossier juridique au Palais, ainsi que  Fouad Ali Himma» écrit le site d’information.

Toujours selon Alif Post, le roi Mohammed VI serait furieux contre le tollé «négatif pour son image» que provoque la décision de gracier Daniel Fino Galvan condamné en 2011 pour pornographie et viol sur mineurs.
Contacté par H24info, le cabinet royal reste injoignable.

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DanielGate: la version du ministère de la Justice



Mustapha Ramid au Parlement
"La constitution confère au roi le droit de grâce, comme c’est le cas des rois et présidents du monde entier" Ministère de la Justice et des libertés. ©H24info


Le ministère de la Justice et des libertés se désengage de toute responsabilité dans le scandale de la libération de Daniel Fino Galvan et annonce que «la décision de grâce royale est sans doute dictée par les intérêts nationaux».
Le ministère de la Justice et des libertés réagit officiellement dans un communiqué, aujourd’hui 2 août,  face à la tornade que provoque la grâce de Daniel Fino Galvan,  pédophile condamné à 30 ans de prison en 2011. Le ministère explique que «la décision de gracier des citoyens espagnols a été validée dans le cadre des relations d’amitiés nouées entre le Maroc et l’Espagne, deux pays liés par des intérêts stratégiques. Libération qui vient dans le cadre de la visite du roi Juan Carlos».
Le ministère donne aussi l’exemple de la visite du président tunisien Moncef Marzouki. Suite à laquelle «des prisonniers tunisiens ont été graciés par le roi Mohammed VI».

Pour justifier la décision de grâce du roi Mohammed VI, le ministère de la Justice joue la carte de la Constitution. « La Constitution confère au roi le droit de grâce, comme c’est le cas des rois et présidents du monde entier. Chose qui permet au roi de prendre les décisions qu’il estime justes et en accord avec l’intérêt national quand il s’agit d’étrangers».

En clair, le ministère se livre à un grand numéro d'équilibrisme : se désengageant de toute responsabilité tout en évitant de rejeter la responsabilité de l'acte sur le cabinet royal.

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Par Fouad Abdelmoumni, fb
C'est un signe très positif que même les lieutenants du palais ne parviennent pas à défendre la faute qu'a commise le roi en graciant le pédophile. Benkirane, Lachgar, Chabat, Mézouar, Bakoury et consorts ont tous avalé leur langue.
Continuons la pression pour que les décisions politiques relèvent toutes du domaine normal des instances élues, responsables et comptables devant les citoyens.

www.lakome.com
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 L'affaire Daniel fragilise la monarchie au Maroc


Surprise : les Marocains contestent sinon l'arbitraire royal dans son ensemble, du moins une décision du roi. Le slogan qu'on a le plus entendu hier soir, dans les manifestations durement réprimées hier à Rabat, Tanger et Tétouan, était « 'acha al-cha'b » (vive le peuple). Comme une réponse à l'habituel « 'acha al-malik » (vive le roi).
La décision du roi de gracier Daniel Galvan, reconnu coupable d'abus sexuels sur mineurs en 2011, a renversé la twittoma (sphère des utilisateurs marocains de Twitter). La manifestation prévue le vendredi même a su regonfler les rangs des manifestants du M20 que l'essoufflement du mouvement avait dispersé. « Il y avait des visages que je n'avais pas vu depuis longtemps », rapporte Ahlem, militante du mouvement, présente hier soir dans le rassemblement de la capitale, Rabat.
En interpellant derrière leurs uniformes de policiers, les pères, les manifestants avaient un angle parfait pour donner corps à un rassemblement pour le moins inédit, puisque les décisions royales sont évidemment incontestables, en temps normal.
L'un des slogans crié vendredi 2 août à RabatL'un des slogans crié vendredi 2 août à Rabat©:



Et même si cela n'a pas empêché l'habituelle répression violente (voir la vidéo), le fait est que jamais l'étendue des pouvoirs du roi n'a été aussi spécifiquement l'objet d'une révolte aussi large. De la presse aux réseaux sociaux (voir la page Facebook de l'appel à manifester vendredi 2 août, ou sur Twitter avec #Danielgate), le sujet scandalise tout le Maroc, les défenseurs du régime étant relativement démunis pour donner la réplique aux critiques.
Alors que la branche francilienne de l'Association Marocaine des Droits de l'Homme (AMDH) appelle à manifester à Paris ce soir (18h) devant l'ambassade du Maroc, le journal indépendant Lakome publie une chronique selon laquelle le roi Mohamed 6 vient de commettre sa pire faute politique en 14 ans de règne (conjointement avec la décision, également contestée, de décorer un éminent lobbyiste pro-israélien).
Et de fait, à partir de cette décision pour le moins polémique, c'est l'institution monarchique qui montre ses failles. Les questions s'enchaînent et ouvrent sur les limites même du fonctionnement des institutions marocaines.
Comment Mohamed VI a-t-il pu consentir cette grâce ? C'est la visite de son homologue espagnol Juan Carlos, et dans le cadre d'une libération de 48 prisonniers espagnols, que Daniel Galvan a été gracié et libéré. Le ministre de la Justice ne s'est pas risqué à assumer la décision, se contentant de rappeler qu'elle venait « des deux souverains ». Un problème de transparence ressort, car l'Espagne et le Maroc indiquent chacun que c'est l'autre qui a constitué la liste des 48 prisonniers.
Finalement, les médias espagnols et marocains ont ouvert l'hypothèse que Daniel Galvan, d'origine irakienne, soit un agent de renseignement irakien ayant soutenu la coalition ayant envahi son pays en 2003, et qu'il ait à ce titre bénéficié de la protection espagnole et de cette nouvelle identité. Ce qui expliquerait ce soutien au plus haut niveau : selon Lakome, ce sont les services secrets espagnols qui ont demandé « avec insistance » au palais royal marocain cette grâce (et sa sortie du territoire marocain avec un passeport périmé). Mais il s'agit là d'une information qui repose sur des déclarations d'une source marocaine « proche du dossier », sans plus de précision.
C'est aussi un effet de l'hyper concentration des pouvoirs sur la personne du roi : aucune voix dissonante ne peut témoigner à visage découvert. Ce qui fragilise in fine les investigations menées sur le sujet.
PS : pour se faire une idée précise des faits eux-même dans cette affaire de pédophilie, c'est parfois difficile, tant la presse marocaine est proprement exaspérante, en particulier sur ces sujets, associant approximations, erreurs factuelles, effets de manche ridicules... Un petit tour d'horizon désabusé des articles parus en 2011 lors du déclenchement de l'affaire.

commentaire



03/08/2013, 18:56 | Par JJMU

Beau papier. Il faudra enfin que la complaisance de la presse occidentale en finisse une fois pour toutes avec notre ami le roi (sic) et les pratiques claniques de sa famille.
Jean-Jacques M’µ


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