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dimanche 28 juillet 2013

Makhzen opportuniste : Incarner le changement est du ressort d'un système "révolutionné" pas révolu…!

Par Ayrad, 21/7/2013
"Le Makhzenn’a pas honte d'aller aux obsèques de ses victimes.
L’Etat marocain est véritablement une exception. Un État qui sait tout faire en Universalisant. Il peut être tout à la fois. Je reste pantois face à la capacité extraordinaire de l'Etat-makhzen de se transformer continuellement, de s’adapter, au gré du temps.

Le voilà en ce jour 21 juillet 2013, missionner ses agents locaux à aller à ANOUAL dans le RIF, porter la Djellaba blanche immaculée et le fez, s'installer dans une grande tente , dans le faste habituel , des tapis par terre , sans doute, confisqués DE FORCE aux habitants RICHES du village , avec comme décor les notables, les anciens membres de l’Armée de libération et les anciens résistants, retournés et makhzénisés à leur tour, c’est plus fort qu’eux, et en supplément une présence nombreuse de forces de répression et de protection à la fois, pour… célébrer la bataille d'Anoual conduite pour révolutionner la vie sociopolitique dans le RIf par chasser la colonisation espagnole

Cette bataille, portée par des hommes et des femmes dignes, et qui porte les symboles de la liberté de l'indépendance, et de la justice.

Le Makhzen, qui est tout sauf liberté, tout sauf indépendance, tout sauf justice, veut aussi être de la partie , afin de marquer sa présence, s'accaparer et "monter" sur l'événement , comme il a coutume de faire depuis qu’il est né.

C’est impressionnant cet opportunisme. Je n’en reviens pas. Il m'arrive de me rendre à l'évidence que le makhzen est ainsi, on y peut rien. Il n’a aucune dignité, ni visage ni queue, ni de sens, ni nada. C’est un fourre-tout, et c'est cela la force qui le maintient aujourd'hui hors de l'eau. Je reste pantois d'entendre ou de lire que le makhzen célèbre la Bataille d'Anoual. Quelle insulte!. Ceux qui ont fait la bataille d’Anoual, n'ont cessé de combattre ce Makhzen même. Ce makhzen même qui a tout fait pour abattre la résistance, carboniser la mémoire du penseur de cette bataille, il n’a pas honte d'aller aux obsèques de ses victimes. Il feint d’avoir une courte mémoire et c’est une perfidie grossière, tout le monde en est conscient, il s’est fait « griller ». La bataille d'Anoual a été déclenchée non seulement contre la présence espagnole mais contre le makhzen lui-même. La Bataille d'Anoual avait distillé les germes de l'émancipation au monde colonisé. Elle fut une école pour les apprentis révolutionnaires. Je reste pantois de lire que
Enfin le Makhzen d'aujourd'hui, est BIEN celui qui a fait, hier encore, les mains et les pieds pour casser, broyer Anoual, la vraie, c'est toujours lui qui VEUT COÛTE QUE COÛTE FOLKLORISER Anoual l’authentique, la PROSTITUER. On garde la MEMOIRE, rien n'a été oublié, TOUT EST INTACT. Le Makhzen et ses satellites, seront toujours ce qu'ils ont été.

Manque de crédibilité

Dans un contexte de l'Etat marocain, la crédibilité est la grande absente. Elle marque un vide béant. Il faut beaucoup pour le combler. Un effort surhumain, et une dose immense d'intelligence. Et même dans ce cas précis, j'aurai du mal à espérer qu' un mouvement, minime soit-il , puisse surgir de cette eau, stagnante depuis que le Maroc fut décrété une monarchie d'essence divine. Difficile de me convaincre d'un changement potentiel tant que les méthodes restent les mêmes, entre hier et aujourd'hui. La raison humaine veut que tout concept soit porteur d'un sens, d'un contenu dans le discours du Prince et de l’Etat qui se respectent, il n’est pas un vain mot. On ne peut se permettre de balancer des mots à tout va, qui voudraient signifier tout et son contraire. Au plus beau pays du monde, c'en est le cas.

 L'âme du système dit le "Makhzen" refait surface à chaque fois qu'il s'agit de mater , de carboniser et d'écarter ce qui ne lui plait pas, par la force, qui , après tout ,reste le seul capital séculaire usité par tous ceux qui sont passés à la tête de l'Etat et l'unique moyen de communication avec le PEUPLE. Comme dirait l’adage, "chassez le naturel, il revient au galop". La constitution octroyée, même si 'elle fut concoctée et validée par le Prince lui même, elle laisse à désirer en terme de sacralité que doivent lui vouer les institutions de l'Etat qu'il gouverne. Là haut, on s'en fiche de la Constitution , de la citoyenneté des droits humains , des principes de base d'un Etat démocratique , peu importe toutes ces choses étrangères, l'essentiel est que le système survive.

Le mot dialogue fait défaut dans le sac à outil du système. Face à des manifestants, il suffit de donner le signal pour que tout rentre dans l'ordre. Les coups de pieds aveugles, les bâtons "thahrawt" font le nécessaire; l'assaut est alors donné contre de simples manifestants revendicateurs pacifistes qui n’ont comme outil de travail que DES REVENDICATIONS VERBALES , toutes légitimes, des banderoles , des voix , des PRINCIPES ET DES CONVICTIONS. Le tour est joué, tout est maté, cassé, blessé. Hop! Circulez il y n a rien à voir.

Il faut être dupe pour croire aux sornettes qu'on nous balance à droite et à gauche.

Tout est mensonge, tout est supercherie. Le fond n'a pas changé d'un iota. On peut s'interroger pourquoi donc !?

Peut être que la pseudo Constitution qualifiée de nouvelle, ne l'est pas en réalité? Le terrain en est témoin.
Peut être que le centre de gravité, de l'autoritarisme n'a aucunement été changé par la "Constitution"?? Certainement
Peut être que le défaut est en le peuple ??? J'en doute,
Peut être que les individualités qui tiennent les rênes du pouvoir sont des incompétents ? A coup sûr !
Peut être que l'idéologie "universalisante" qui meut tout ce bateau dans lequel nous sommes TOUS ET TOUTES embarqué(E)s, a fait son temps?? Sans aucun doute.
Peut être qu'il n y aucune volonté de changer, dans ce cas-là, le statu quo est préférable à fout changement éventuel.

Je ne vois qu'une chose. A trop vouloir se maintenir au pouvoir, avec les mêmes agissements, s'arcbouter à ses privilèges, l’État risque gros, son effondrement ainsi que celui de ses instituions. Son charisme en a déjà pris un coup et cela depuis des années.

Un destin à la tunisienne ou à la libyenne n'est pas à écarter…

Ce sera un point de non retour…

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