Ce
qui se passe dans le monde arabe est inquiétant, très inquiétant. Le
fait que les masses populaires sortent dans la rue pour chasser des
tyrans (Moubarek, Ben Ali, Salah...) et pour réclamer la liberté est une
bonne, très bonne chose. C'était le début d'un processus qu'on ne
pourrait considérer que révolutionnaire, avec des hauts et des bas, des
reculs et des avancées, quelques pas en arrières beaucoup en avant..
Les
événement ont pris de mauvaises tournures : dans certaines régions on
s'entre-tue entre islamistes animés par des courants différents
(salafistes, chiite, sunnites...), on s'entre-tue entre "laïcs" et
"islamisateurs", entre démocrates et théocratiques...
Les projecteurs
médiatiques passent sous silence les carnages que connait l'Irak: des
dizaines d'innocents sont tués quotidiennement. Les lieux de culte des
musulmans, sont détruits par des musulmans. L'Irak revit les guerres
inter-musulman du lendemain de la mort du prophète Mohamed. N'oublions
jamais que les compagnons du prophète s'étaient entre-tués jusqu'au
dernier. La soif du pouvoir aveugle même ceux qui se sont assurés une
"place au paradis". Les démocrates ne peuvent en aucun "jeter à la
mer" les islamistes, de même que ces derniers ne peuvent en aucun
arrêter la marche de l'Histoire. L'Humanité avance.
Au Maroc, où
l'opposition au makhzen et ses appendices, comprend aussi bien des
islamistes que des progressistes, ce qui se passe ailleurs fait peur au
peuple marocain. Les gens ont peur de s'entre-tuer entre
"révolutionnaires", toutes tendances confondues.
Que faire?
- La lutte contre le makhzen doit se renforcer, continuer...
- La lutte unitaire sur le terrain pose de graves problème, et nous ne sommes même pas au "lendemain du makhzen".
- Deux problèmes (entre autres) majeurs attisent le feu des guerres
intestines que connaissent la Tunisie et l'Egypte. Les partis islamistes
aux "rênes du pouvoir" n'ont pas apporté de solutions qui pourraient
assurer la "cohabitation/la coexistence". Toutes les parties doivent
reconnaître que, dans l'état actuel des rapports de forces, aucune
d'elles n'est capable d'imposer à la société sa vision hégémonique.
1er élément: avec leurs banques islamiques et le recours à "la
solidarité sociale" sur la base de la bienfaisance , de la charité, des
miettes que voudraient bien jeter les riches et autres potentats aux
pauvres...ne peuvent en aucun résoudre les problèmes de chômage, de la
pauvreté, de l'endettement public... C'EST UNE ÉVIDENCE.
2ème
élément : Les islamistes, ne peuvent en aucun cas (du moins
actuellement) accepter de renoncer à certaines "vérités" coraniques
relatives aux libertés individuelles concernant notamment la femme
(mariage, divorce, héritage...).
Ce sont là deux points (parmi
d'autres) très sensibles. Nous autres progressistes, nous ne pouvons en
aucun cas faire de concession concernant les droits de la femme, ni
accepter la "pérennité" de l'antagonisme riches (minorité)/pauvres
(majorité), l'antagoniste alimenté par le "bien vouloir" des riches
qu'aurait choisi Dieu.
Que faut-il faire pour redonner confiance
aux masses populaires, pour forger (du moins sur le terrain) un front
contre le makhzen.?
Engager un débat public (j'exclus des
tractations "secrètes" entre forces politiques), un débat constructif,
un débat que pourraient suivre de larges couches sociales.
Ce débat pourra déboucher sur:
- Côté économique et social: le renforcement des secteurs publics. La
socialisation de l'économie est la seule voie qui pourra répondre aux
besoins des masses populaires, à la demande du travail... A ce que je
sache, ce n'est pas "hram". Comment? quels secteurs? les priorités? Que
le débat public, serein s'ouvre...
- Libertés individuelles:
discuter sur la mise en place d'un système "bipède", l'un religieux
(islamiste, juif...), l'autre laïc et c'est aux citoyenNEs de choisir.
La solution a été trouvée par les européens. En France on peut, par
exemple, se marier à l'église ou/et à la mairie.... Il n' y a absolument
jamais de problèmes.
Sur le chapitre des droits de la femme (y
compris l'héritage, la polygamie...), nous ne pouvons jamais nous mettre
d'accord, et personne, je dis bien PERSONNE, n'est prêt à faire des
concessions. La charia qui date d'il y a 15 siècles est incompatible
avec la réalité du 21ème siècle. Il faut en discuter sans léser pour le
moment aucune conviction. Il faut partir du principe qu'aucune partie
n'a le droit (et de toute façon ne peut) imposer à l'autre partie sa
référence. Si on n'est pas réaliste, si on n'est pas souple dans nos
rapports..., les masses se méfieront de toute l'opposition, le makhzen
sera le seul bénéficiaire.
Le dialogue est-il possible entre les
composantes de la véritable opposition ? Je dis sans hésitation que oui.
Mais elle doit être publique et non des tractations de coulisse.
Personnellement, j'ai déjà participé à des activités où je me suis
retrouvé avec Al ADL, PJD, USFP, PSU, PADS.... J'ai eu déjà l'occasion
de discuter avec le cheikh Abdeslam Yassine, avec Abdellah Chibani...
Qui pourra prendre l'initiative? La respectueuse AMDH? Des
intellectuels tels Fouad Moumni, Laâbi, Khalid Jamaï? journalistes de
TELQUEL, Ali Anzoula...? toute initiative (loin des makhzeniens) sera la
bienvenue.
Au Maroc, où l'opposition au makhzen et ses appendices, comprend aussi bien des islamistes que des progressistes, ce qui se passe ailleurs fait peur au peuple marocain. Les gens ont peur de s'entre-tuer entre "révolutionnaires", toutes tendances confondues.
Que faire?
- La lutte contre le makhzen doit se renforcer, continuer...
- La lutte unitaire sur le terrain pose de graves problème, et nous ne sommes même pas au "lendemain du makhzen".
- Deux problèmes (entre autres) majeurs attisent le feu des guerres intestines que connaissent la Tunisie et l'Egypte. Les partis islamistes aux "rênes du pouvoir" n'ont pas apporté de solutions qui pourraient assurer la "cohabitation/la coexistence". Toutes les parties doivent reconnaître que, dans l'état actuel des rapports de forces, aucune d'elles n'est capable d'imposer à la société sa vision hégémonique.
1er élément: avec leurs banques islamiques et le recours à "la solidarité sociale" sur la base de la bienfaisance , de la charité, des miettes que voudraient bien jeter les riches et autres potentats aux pauvres...ne peuvent en aucun résoudre les problèmes de chômage, de la pauvreté, de l'endettement public... C'EST UNE ÉVIDENCE.
2ème élément : Les islamistes, ne peuvent en aucun cas (du moins actuellement) accepter de renoncer à certaines "vérités" coraniques relatives aux libertés individuelles concernant notamment la femme (mariage, divorce, héritage...).
Ce sont là deux points (parmi d'autres) très sensibles. Nous autres progressistes, nous ne pouvons en aucun cas faire de concession concernant les droits de la femme, ni accepter la "pérennité" de l'antagonisme riches (minorité)/pauvres (majorité), l'antagoniste alimenté par le "bien vouloir" des riches qu'aurait choisi Dieu.
Que faut-il faire pour redonner confiance aux masses populaires, pour forger (du moins sur le terrain) un front contre le makhzen.?
Engager un débat public (j'exclus des tractations "secrètes" entre forces politiques), un débat constructif, un débat que pourraient suivre de larges couches sociales.
Ce débat pourra déboucher sur:
- Côté économique et social: le renforcement des secteurs publics. La socialisation de l'économie est la seule voie qui pourra répondre aux besoins des masses populaires, à la demande du travail... A ce que je sache, ce n'est pas "hram". Comment? quels secteurs? les priorités? Que le débat public, serein s'ouvre...
- Libertés individuelles: discuter sur la mise en place d'un système "bipède", l'un religieux (islamiste, juif...), l'autre laïc et c'est aux citoyenNEs de choisir. La solution a été trouvée par les européens. En France on peut, par exemple, se marier à l'église ou/et à la mairie.... Il n' y a absolument jamais de problèmes.
Sur le chapitre des droits de la femme (y compris l'héritage, la polygamie...), nous ne pouvons jamais nous mettre d'accord, et personne, je dis bien PERSONNE, n'est prêt à faire des concessions. La charia qui date d'il y a 15 siècles est incompatible avec la réalité du 21ème siècle. Il faut en discuter sans léser pour le moment aucune conviction. Il faut partir du principe qu'aucune partie n'a le droit (et de toute façon ne peut) imposer à l'autre partie sa référence. Si on n'est pas réaliste, si on n'est pas souple dans nos rapports..., les masses se méfieront de toute l'opposition, le makhzen sera le seul bénéficiaire.
Le dialogue est-il possible entre les composantes de la véritable opposition ? Je dis sans hésitation que oui. Mais elle doit être publique et non des tractations de coulisse. Personnellement, j'ai déjà participé à des activités où je me suis retrouvé avec Al ADL, PJD, USFP, PSU, PADS.... J'ai eu déjà l'occasion de discuter avec le cheikh Abdeslam Yassine, avec Abdellah Chibani...
Qui pourra prendre l'initiative? La respectueuse AMDH? Des intellectuels tels Fouad Moumni, Laâbi, Khalid Jamaï? journalistes de TELQUEL, Ali Anzoula...? toute initiative (loin des makhzeniens) sera la bienvenue.
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