Par Aufait Maroc,
Il y a 20 jours, deux jeunes filles de 17 ans ont le
malheur de sortir un soir avec un ami, connu de la famille d'une des
deux jeunes. La virée nocturne tourne au drame quand le garçon et une de
ses connaissances, respectivement 20 ans et 31 ans, tentent de les
violer à l'aide de substances étranges au fond de leurs verres puis
d'armes blanches.
Heureusement, en rentrant, Jihane avoue tout à sa mère. Cette dernière, Fatim Zahra Yaâcoubi, monte un dossier et porte plainte une semaine après le drame. Le médecin de Jihane constate des bleus, des hématomes mais surtout un traumatisme.
Mercredi, devant le tribunal de première instance de Hay Riad à Rabat, les deux accusés ont tout avoué et même reconnu avoir prémédité tous les événements de la soirée. Ils sont inculpés de viol avec préméditation et tentative de meurtre sur mineurs, et mis en détention. La prochaine audience est prévue le 5 août prochain.
Aujourd'hui, la page Facebook de soutien à ces deux jeunes filles recueille près de 8.800 personnes solidaires du combat mené. Pour apporter votre voix à cette volonté de justice et à la fin de l'impunité de ceux d'en haut .
https://www.facebook.com/pages/En-soutien-a-Fatim-Zahra-Yaacoubi/422508864535114?hc_location=stream
Les deux jeunes hommes se
targuent d'être intouchables au vu des positions de leurs paternels, un
militaire haut gradé et un haut fonctionnaire.
Jihane, l'une des
jeunes femmes, échappe de peu à cet acte barbare mais sa copine n'a pas
cette chance. Les deux hommes s'excusent de ce qui vient d'arriver,
mettant cela sur le dos de l'alcool.Heureusement, en rentrant, Jihane avoue tout à sa mère. Cette dernière, Fatim Zahra Yaâcoubi, monte un dossier et porte plainte une semaine après le drame. Le médecin de Jihane constate des bleus, des hématomes mais surtout un traumatisme.
Mercredi, devant le tribunal de première instance de Hay Riad à Rabat, les deux accusés ont tout avoué et même reconnu avoir prémédité tous les événements de la soirée. Ils sont inculpés de viol avec préméditation et tentative de meurtre sur mineurs, et mis en détention. La prochaine audience est prévue le 5 août prochain.
Fin de l'impunité ?
Cette
histoire est loin d'être unique au Maroc. La volonté de la famille de
Jihane ainsi que l'appui des réseaux sociaux donnent pourtant à ce drame
une tournure porteuse d'espoir pour bon nombre de jeunes filles, qui
préfèrent garder le silence pour éviter la honte et l’opprobre de la
société.Aujourd'hui, la page Facebook de soutien à ces deux jeunes filles recueille près de 8.800 personnes solidaires du combat mené. Pour apporter votre voix à cette volonté de justice et à la fin de l'impunité de ceux d'en haut .
http://www.aufaitmaroc.com/maroc/societe/2013/7/25/internet-se-mobilise_214517.html?utm_source=daily_newsletter&utm_medium=e-mail&utm_campaign=aufait_newsletter#.UfIjjqyORYU
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Jihane et Hiba : que la honte change de camp!
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Jihane et Hiba : que la honte change de camp!
Aujourd’hui, Fatim-Zahra Yaakoubi et Jamila Sayouri nous ont donné une belle leçon de courage. Elles ont rejeté toute forme de compromis avec les agresseurs de leurs jeunes filles, malgré la pression et le poids de la tradition dans une société patriarcale, où les droits de la femme sont bafoués au quotidien. Ces femmes se sont insurgée contre le crime, avec bravoure et dignité, soutenues par leurs conjoints, des amies et de parfaits inconnus ayant répondu aux nombreux appels à soutien spontanés sur facebook.
Les faits :
Dans la nuit du 4 au 5, une sortie normale en compagnie d’un ami de la famille s’est vite transformée en cauchemar pour Jihane et Hiba, lorsque le jeune R.T., accompagné par K.B., un individu plus âgée (33 ans) méconnu du groupe d’amis, a changé de destination pour isoler les jeunes filles. Menacées avec des armes blanches et des battes en fer, frappées et surtout humiliées, Jihane et Hiba se débattent jusqu’au bout… Viol et agression à caractère sexuel ont lieu. Les agresseurs recourent aux menaces pour intimider les jeunes filles et les empêcher de porter plainte. Statut social aidant (l’un des agresseurs est fils de haut gradé de l’armée et le second est le gendre d’un ancien haut responsable, père d’un malheureux enfant en très bas âge) les agresseurs comptent s’en sortir impunément.
La plainte :
Après des heures interminables de violence et de terreur, le choc est tel que les victimes perdent la voix. Mais soutenues par Maitre Jamai et Maitre Saadia Weddah, elles parviennent à rédiger un récit des faits… Dans les familles, c’est la panique. Les parents sont horrifiés, déprimés, en colère, mais entament la procédure légale pour prouver l’agression sexuelle et rechercher l’autre individu. 15 jours s’écoulent avant que les deux familles ne déposent plainte. Les filles sont écoutées vendredi 19 juillet et l’arrestation a lieu lundi 22. L’interrogatoire ne dure pas longtemps avant que les coupables n’avouent leur crime : excès de confiance?
L’audition du Procureur :
Ce matin, à 10 h du matin, nous étions des dizaines de femmes à attendre le verdict du procureur du roi à la Cour d’Appel à Hay Riad. Des amies, des parents et des femmes (que des femmes presque) venues spontanément apporter leur soutien, telle cette psycho-sociologue qui s’est déplacée de Casablanca, pour soutenir et applaudir la bravoure de ces mères et s’assurer que justice soit faite.
Pourquoi cette mobilisation? la suffisance des agresseurs et leur confiance en leur impunité ont dû être les principales raisons du soutien massif qui a suivi l’appel à l’aide de Fatim-Zahra Yaakoubi sur facebook et via notre groupe. Les attaques reçues par certains de commentateurs anonymes et les tentatives de semer le doute dans les versions des filles n’ont fait que renforcer l’engagement des uns et des autres pour que justice soit faite.
Nous avons vu les avocats des coupables se rétracter, un à un, pendant que d’autres avocats venaient à la rescousse à Maître Jamila Sayouri qui n’est autre que la présidente de l’Association Adala (justice)… Elle représente sa fille Hiba aux côtés de Maître Abderrahim Jamaï qui représente la
deuxième victime, Jihane.
Les deux jeunes filles sont écoutées à nouveau. L’interrogatoire est sans merci, direct et dur, mais la sentence apaise les craintes de tout le monde. Après avoir entendu les différentes parties de l’affaire, le procureur du roi enferme les coupables et fixe le procès au 5 août prochain. Une date à laquelle nous devrions être là pour veiller à ce que justice soit faite, sachant que les lois en vigueur nécessitent encore des réformes sérieuses. En effet, la définition du viol dans la législation marocaine laisse aux violeurs de larges chances de s’en sortir. Ledit procès devrait relancer le processus de révision de notre arsenal juridique. Un challenge qui ne pourra être relevé que si la société civile s’implique davantage.
Ne lâchons pas !
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