Mardi, les manifestations de
masse, place Tahrir et dans plusieurs autres grandes villes comme à
Alexandrie, étaient comparables en taille à celles de l’année dernière
lors du soulèvement populaire qui a renversé l’ancien chef d’État
égyptien Hosni Moubarak.
Agitant des drapeaux rouge, blanc
et noir, et criant des slogans contre le président égyptien et les
Frères musulmans, des rangs desquels il est issu, les manifestants en
ont rejoint plusieurs centaines d’autres qui campent sur la place depuis
vendredi dernier pour demander la révocation des décrets qu’il a pris la semaine dernière.
« Les Frères musulmans ont
détourné la révolution », a lancé Rafat Magdi, un ingénieur se rendant à
la manifestation. « Les gens ont ouvert les yeux (…) Aux prochaines
élections, il n’auront pas de voix », a-t-il ajouté.
« D’un seul coup, Morsi promulgue une loi qui fait de lui le législateur absolu, concentrant tous les pouvoirs entre ses mains », a déclaré Mona Sadek, une manifestante de 31 ans, ingénieur diplômée, qui porte le voile islamique. « Notre révolte contre ces amendements se transforme en protestation contre les Frères musulmans ».
Mohamed Morsi, élu président en
juin, affirme que les décrets qu’il a pris la semaine dernière sont
nécessaire pour protéger les acquis de la révolution et la transition du
pays vers un régime démocratique.
Jeudi 22 novembre, le président égyptien a
renforcé notablement son pouvoir en adoptant plusieurs amendements
constitutionnels. Il a également accordé l’immunité à la commission
chargée de rédiger une nouvelle Constitution pour empêcher qu’elle ne
soit dissoute par décision de justice, ainsi qu’à la chambre haute du
Parlement. Ces deux instances sont dirigées par ses alliés islamistes
des Frères musulmans.
Les magistrats de la plus haute cour de
justice égyptienne ont déclaré samedi dernier que les récents
amendements grâce auxquels le président égyptien Mohamed Morsi s’octroie
de nouveaux pouvoirs constituaient « une atteinte sans précédent à l’indépendance du pouvoir judiciaire et ses décisions ».
Sources : AFP / Le Journal du Siècle
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