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samedi 23 novembre 2013

l’Eucoco déterre les charniers des territoires sahraouis occupés


La Coordination a lancé un appel à l’ONU et à l’Union européenne

Par Hassan Moali, El Watan, 23/11/13
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La macabre découverte de fosses communes des deux côtés du «mur de la honte» dans les territoires sahraouis pourrait valoir une mise en accusation du Maroc par les instances judicaires européennes et internationales.

Rome
De notre envoyé spécial

C’est d’ailleurs ce que souhaitent les participants à la 38e édition de la Conférence européenne des comités de soutien au peuple sahraoui (Eucoco) qui a clos ses travaux samedi dernier à Rome. Dans leur déclaration finale, les quelque 250 représentants de 17 pays des quatre continents se sont, en effet, réjouis de ce que des associations des droits de l’homme aient pris attache avec le Haut-conseil des droits de l’homme (CDH) et que des rapports aient été déposés au niveau de la 4e commission de l’Assemblée générale des Nations unies, en octobre dernier.


L’Eucoco s’est également félicitée du contenu du rapport Tannock sur la situation des droits de l’homme dans les territoires occupés, qui a clairement pointé la responsabilité du Maroc. La Conférence a également relayé, dans ses recommandations, le discours du président de la RASD, Mohamed Abdelaziz, qui s’est adressé aux Nations unies et à l’Union européenne pour leur rappeler leur devoir de faire aboutir «sans délai» le referendum d’autodétermination du peuple sahraoui.
Le président de la RASD a en outre lancé un appel solennel à la solidarité internationale pour amener «l’ONU, le Conseil de sécurité, le Conseil des droits de l’homme ainsi que l’Union européenne à suivre les recommandations de l’Union africaine et à procéder sans délais à la reconnaissance de la République sahraouie». C’est la première fois que Mohamed Abdelaziz sollicite publiquement la reconnaissance de la RASD dans une démarche qui n’est pas sans rappeler celle de Mahmoud Abbas pour la Palestine.

Appel à la reconnaissance de la RASD
Mais il y a plus urgent à l’heure actuelle. Les comités de soutien européens à la cause sahraouie ont repris en chœur les revendications exprimées avec beaucoup d’émotion par le président sahraoui. Il est notamment question de la «libération immédiate de tous les prisonniers politiques sahraouis» et de l’«ouverture d’une enquête internationale sur le sort des disparus ainsi que la dénonciation des tribunaux militaires marocains».
La conférence européenne a fait écho à celle des comités de soutien africains d’Abuja en réclamant l’élargissement du mandat de la Minurso «à la protection de toute forme de violation des droits humains à l’encontre des Sahraouis dans les territoires occupés». Dans le même ordre d’idées, l’Eucoco souligne la «nécessité» pour les instances internationales d’assurer la «protection» des ressources naturelles dans les territoires occupés par le Maroc, «en particulier l’Union européenne».

De Rome à Madrid, le combat continue
Toujours au chapitre des droits de l’homme, l’ Eucoco exprime «l’urgence» de démanteler le mur de 2720 km qui sépare le territoire du Sahara occidental et «d’obliger le Maroc à démilitariser et déminer cette muraille». Tout en rappelant le «devoir de l’ONU de faire respecter ses propres engagements à mettre un terme honorable au conflit que le Maroc impose au peuple sahraoui», l’Eucoco salue le «rôle exceptionnel» joué par les femmes sahraouies dans la «résistance contre l’occupant marocain».
Le président de la Coordination des comités de soutiens eurMinursopéens, Pierre Galland, qui ne cachait pas sa satisfaction du «succès» de cette édition, a longuement félicité le comité italien, à sa tête Luciano Ardesi, qui a relevé le défi d’accueillir l’Eucoco à Rome malgré la crise économique. Il a donné une mention spéciale au président de la région de Lazio, Nicola Zingaretti, qui a mis les moyens et prononcé un discours «émouvant» en faveur de la cause sahraouie. Et d’ici à la prochaine conférence de l’Eucoco, qui aura lieu en 2014 à Madrid, cette escale à Rome s’est terminée dans une ambiance festive, marquée par des youyous, des vivas et des expressions de joie et d’engagement à aller de l’avant dans cette quête d’une autodétermination à laquelle ces femmes et ces hommes sahraouis croient dur comme fer, malgré les souffrances et les blocages.

«One, two, three…»
Entre le chef du Polisario, Mohamed Abdelaziz, et son peuple représenté à Rome, la fusion était totale. Les sympathisants et autres délégués de la cause, venus de loin comme cette Argentine ou cet Australien, ont sans doute mesuré l’attachement des Sahraouis à leur liberté et à leur terre. Poignante fut cette image du président Abdelaziz enlaçant chaudement la doyenne de l’Eucoco, Mme Ombresa, qui approche les 90 ans et a tenu à honorer de sa présence la 38e édition, comme toutes les précédentes. Emouvante aussi était cette autre image de l’infatigable président du comité espagnol, Carmelio Ramires, qui a eu droit à une standing ovation en hommage à sa défunte femme qui était tout aussi engagée que lui aux côtés des Sahraouis.
C’est dans cette atmosphère que la grande famille de l’Eucoco s’est séparée, dans la soirée de samedi à Rome, en se donnant rendez-vous pour l’année prochaine à Madrid. Mais d’ici là, le «combat et la mobilisation devront continuer», a promis Pierre Galland, en Europe, en Afrique et en Amérique Latine. L’Algérie, qui a été très saluée à Rome par des «One, two, three !» incessants, devrait accueillir, le 14 décembre prochain, une conférence sur «La protection des droits de l’homme, cas du peuple sahraoui».
A Rome, à Alger ou à Madrid, l’ordre du jour est invariablement le même pour le peuple sahraoui, aussi longtemps que son droit à l’autodétermination n’est pas acquis.

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