Par Bouthaina Azami le 18/11/2013
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L’association La marche des femmes et le groupe
Femme réflexion action ont adressé une lettre au ministre de la Justice
pour lui demander des explications et des excuses suite à ses propos
agressifs, affirment les signataires, à l’encontre de la députée Hasna
Abouzaid.
L’association La marche des femmes et le groupe Femme réflexion
action ont adressé une lettre ouverte au ministre de la Justice pour
lui demander des explications et des excuses, suite à ses propos,
affirment les signataires, à l’encontre de la députée Hasna Abouzaid
(USFP) lors d'une réunion de la commission de la Justice au Parlement.
"Monsieur le Ministre de la Justice et des libertés, vous avez été
jusqu'à qualifier une députée élue par le peuple de "mal élevée" (…).
On ne peut que se féliciter de la réponse pertinente de Madame Hasna
Abouzaid, vous assurant qu'un ministre de la Justice insultant une femme
en public était la dernière personne à pouvoir lui donner des leçons
d'éducation et on est en droit de se demander si la présence de femmes
au sein du Parlement n'est pas la cause de ce genre de débordements,
comme si l'ingérence des citoyennes de ce pays dans la marche des
institutions déstabilisait et dérangeait tous ces hommes qui étaient
restés jusqu'à présent délibérément entre eux!", lit-on dans cette
lettre.
Une lettre claire et incisive dans laquelle les signataires se sont
insurgés non seulement contre l’humiliation faite à Hasna Abouzaid, mais
à celle faite à toutes les femmes. "Monsieur le Ministre, l’objet de
cette lettre est de vous demander, à vous et à votre parti des
explications et des justifications sur votre comportement envers les
femmes. Que se passe-t-il et quels sont les problèmes des hommes de ce
pays vis-à-vis des femmes ? Votre chef de gouvernement ne se réfère à
elles que pour se moquer des gardiennes de hammams, symbole pour lui de
la stupidité humaine! Quant à vous, Monsieur le Ministre de la Justice
(…), en insultant cette élue, vous avez insulté tous ceux qui l'avaient
élue ! En l'insultant, ce sont toutes les femmes marocaines que vous
avez blessées".
Les femmes se mobilisent pour défendre leurs droits. Associations
féminines et comités de lutte pour les droits des femmes sont de plus en
plus présents et engagés sur la scène sociopolitique "face à la montée
de la violence faite aux femmes". Or, ajoutent les signataires de cette
lettre, un ministre, de la Justice qui plus est, devrait être le
premier à "respecter", "protéger et donner l’exemple d’une éthique".
"Nous osons espérer, Monsieur le Ministre, que vous aurez, en signe
précisément de votre bonne éducation, l'élégance de présenter vos
excuses à Madame la Députée et de montrer ainsi le chemin à suivre à
tous ces hommes qui dans notre pays n'ont toujours pas admis le principe
pourtant universel de la parfaite égalité entre les hommes et les
femmes", concluront les auteurs.
La réaction de Hasna Abouzaid
Pour rappel, Hasna Abouzaid n’aurait pas même eu le temps de prendre
la parole, selon ses déclarations, avant que Mustapha Ramid ne saute de
son fauteuil, levant la main et élevant la voix pour la traiter de "mal
éduquée" (Ghaïr Mouaddaba ») devant les parlementaires. Ce à quoi la
députée a répondu : "J’ai tout un lexique pour réagir à vos propos, mais
je suis au-dessus de ça". Le journal de l’USFP a d'ailleurs rapporté
les propos de la parlementaire, qui a considéré le comportement de
Mustapha Ramid comme un affront et une humiliation : "Je vous informe de
la gravité d’un mode de gestion politique qui a laissé une blessure
profonde, en matière de réalisations, dans la mémoire des Marocains,
notamment concernant les viols d’enfants. Vous avez fui vos
responsabilités et avez avancé des justifications sans consistances
quant aux manquements dans l’application de la loi", a ainsi déclaré à
Mustapha Ramid Hasna Abouzaid, faisant allusion à l’affaire du pédophile
Daniel Galvan. "Vous n’êtes pas prêt à mettre le pouvoir au service de
la justice", a-t-elle ajouté avant d’évoquer la répression des
manifestations, notamment des chômeurs, et l’appel d’un mouvement
féministe qui "a fait confiance" au gouvernement pour une réforme de la
justice lors même que cet appel n’a pas même été "considéré". "C’est,
dira-t-elle encore, ce que nous a rapporté l’organisme officiel de ces
"mal éduquées".
http://www.demainonline.com/2013/11/19/maroc-la-mafia-pantagruelique/
http://www.demainonline.com/2013/11/19/maroc-la-mafia-pantagruelique/
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