Par Mohammed Belmaïzi, 22/11/2013
Ali Anouzla, le journaliste, a été arrêté sous le motif du terrorisme.
Une
« loi antiterroriste » qui n’est rien d’autres qu’une intention
liberticide que l’État marocain utilise tous azimuts pour verrouiller
les libertés et punir toute critique et toute contestation émergeant de
la société civile qui aspire à l’instauration d’un véritable État de
Droit.
C’est ainsi que
nombre de citoyennes et de citoyens marocains croupissent actuellement
en prisons dans des conditions lamentables, dégradantes et inhumaines.
La guerre contre l’islamisme que l’État marocain avait engagé, était une
aubaine pour briser des familles tout entière et créer le goulag pour
toute personne qui milite derrière un référentiel islamique, ou qui,
tout simplement, vit dans la piété, la dévotion et la foi.
Aujourd’hui,
le motif du terrorisme devient clairement nul et non avenu puisqu’il
sous-tend la provocation et la violence de l’État. D’autant plus que ce
qui se trame autour de ce vocable, s’avère une farce ignominieuse,
depuis la récente arrestation de Ali Anouzla. La pression nationale et
internationale a été telle que l’État marocain ne supporte plus qu’on le
traite d’État voyou au sein des chancelleries occidentales.
Le
blason doit donc être redoré, surtout que le chef de l’État préparait
son voyage aux USA. Ali Anouzla est libéré dans cette foulée !
Ont
été libérés également, rappelons le, sous la pression nationale, les
six citoyens marocains que les autorités judiciaires et les médias du
Maroc ont qualifiés de « Réseau Belliraj », après avoir été lourdement
condamnés. Cette libération est, ici encore, une preuve lumineuse qui
démontre brillamment que le dossier d’Abdelkader Belliraj est détricoté
significativement.
« l’Affaire
Abdelkader Belliraj », a été donc montée de toute pièce pour, à la fois
être bien coté par l’Occident, et pour semer le spectre de la peur et
justifier la répression au sein de la société marocaine. Alors que,
aussi bien l’AMDH (Association Marocaine des Droits Humains), que les
observateurs avertis, trouvaient déjà que « plusieurs raisons font
douter de la solidité du ‘dossier Belliraj’ ». Alors que le rapport 2008 de la Sûreté de l’État
belge avait conclu clairement que « Les éléments avancés par le Maroc
n’ont donc pas permis de démontrer de manière indiscutable l’existence
d’un réseau et l’implication de celui-ci dans six meurtres en
Belgique ».
Abdelkader Belliraj doit donc être libéré pour rejoindre ses enfants, sa femme, sa famille et ses amis.
Ali
Arras, quant à lui, croupit en prison, après avoir été sauvagement
torturé comme Abdelkader Belliraj, tous deux de nationalité belge.
Torturé sauvagement pour faire de lui un terroriste et l’enfermer dans
des conditions inhumaines, loin de sa famille qui réside en Belgique.
Mendez Juan, l’émissaire de l’ONU, lors de son passage d’inspection au Maroc qu’il indexe, affirme que « l’usage
de la torture est systématique au Maroc pour les cas impliquant des
manifestants anti-gouvernementaux et ceux qui sont accusés de
terrorisme. »
Le même Juan Mendez qui a fouillé l’ensemble du dossier Ali Arras, finit, dans l’exaspération, de consigner dans son « rapport sur Ali Aarras » que « Les
informations reçues concernent également des allégations portant sur
des preuves obtenues sous la torture lors de la détention provisoire de
M. Aarrass; de l’absence d’enquêtes par les autorités marocaines; de
harcèlement constant; de refus d’un traitement médical approprié; et de
menaces envers M. Aarrass après la visite du Rapporteur spécial sur la
torture et autres peines ou traitements cruels, inhumains ou dégradants
au Maroc, du 15 au 22 septembre 2012. »
La
conscience citoyenne qui a condamné l’arrestation d’Ali Anouzla sous
des motifs fallacieux, ne peut que condamner l’emprisonnement sous des
accusations tout autant fallacieuses et sans preuves irréfutables,
d’Abdelkader Belliraj et d’Ali Arrass.
Ali
Anouzla, Abdelkader Belliraj, Ali Arrass et tous les prisonniers
d’opinions au Maroc, sont victimes des règlements de compte et de la
guerre que livre ce régime pour terroriser le peuple marocain.
Liberté inconditionnelle pour Abdelkader Belliraj et pour Ali Aarrass.
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