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vendredi 22 novembre 2013

Un an après le conflit meurtrier Israël / Gaza, le cauchemar continue, mais Hollande est un "ami indéfectible"

Le 21 Novembre 2012 Mahmoud (13 ans) a été tué par un drone israélien dans le qu

Amnesty international, 21/11/2013

 Mahmoud (13 ans) a été tué par un drone israélien dans le quartier d'al-Manara à Gaza. ©


En une fraction de seconde, Attiyeh a vu son pire cauchemar se transformer en une triste réalité. Le 21 novembre 2012, à Gaza, son fils de 13 ans, Mahmoud, a été tué dans la rue tout près de chez lui dans le quartier d'Al Manara, touché par un missile tiré par un drone israélien.  Il n'avait sur lui qu'une pièce de monnaie, avec laquelle il allait acheter un stylo pour sa petite sœur. 

Quand le corps de Mahmoud a été retrouvé et examiné par des médecins de l'hôpital, son poing était refermé sur la pièce de monnaie »
Attiyeh Abu Khousa aux délégués d'Amnesty International qui, quelques jours plus tard, ont inspecté l'endroit où le missile était tombé. 

Le missile a frappé Mahmoud alors qu'il marchait le long d'une large rue, bien visible d'en haut. Le système de surveillance aérienne israélien aurait dû être capable d'identifier un enfant. D'après des témoins, il n'y avait de toute évidence aucun objectif militaire dans les environs à ce moment-là. Mahmoud a été tué aux dernières heures d'un conflit qui opposait depuis huit jours l'armée israélienne et des groupes armés palestiniens dans la bande de Gaza. À la suite de plusieurs attaques illégales menées les jours précédents par les deux parties, les forces israéliennes avaient lancé le 14 novembre 2012 l'opération Pilier de défense, tuant le chef de la branche militaire du Hamas.
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En l'espace d'un peu plus d'une semaine, plus de 160 Palestiniens – dont plus de 30 enfants et quelque 70 autres civils qui ne participaient pas directement aux hostilités –, et six Israéliens, dont quatre civils, ont été tués. Un cessez-le-feu a été conclu le 21 novembre au soir.
L'armée israélienne n'a fait aucun commentaire sur la mort de Mahmoud, victime de l'une des 18 frappes sur lesquelles Amnesty International a recueilli des informations. Pendant cette semaine tragique, les missiles tirés par des drones israéliens ont tué plusieurs civils à Gaza. 

Des roquettes tirées sans discernement de Gaza

En Israël aussi, les civils ont été durement touchés par le conflit. Pendant ces huit jours, les groupes armés palestiniens ont tiré plus de 1 500 roquettes et obus de mortier. La grande majorité de ces armes n'étaient pas discriminantes et ne pouvaient donc pas être dirigées vers des objectifs militaires spécifiques. Leur utilisation constituait par conséquent une violation du droit international humanitaire.
David Amsalem et sa famille n'oublieront jamais ce matin du 15 novembre 2012. Sa femme l'a appelé à son lieu de travail à 8 heures pour lui assurer que le calme régnait. Mais 15 minutes plus tard tout a changé. Une roquette tirée à partir de Gaza est tombée sur son immeuble à Kiryat Malachi, tuant son fils de 24 ans, Itzik.  Le voisin, Aharon Smadja, avait 49 ans et était père de trois enfants. Une jeune femme de 25 ans qui avait elle aussi trois enfants, Mirah Scharf, a également été tuée dans cette attaque. 

Une justice bafouée

Un an plus tard, aucune des parties au conflit n'a mené une enquête indépendante et impartiale sur les allégations de violations.  L'avocat général militaire des forces israéliennes a reçu de très nombreuses plaintes de la part de diverses ONG palestiniennes et israéliennes, dans certains cas pour la mort de civils tués lors d'attaques qui s'apparenteraient à des crimes de guerre. Cependant l'avocat général doit, d'après les connaissances d'Amnesty International, ouvrir une information judiciaire unique. Le gouvernement de facto du Hamas dans la bande de Gaza n'a mené aucun type d'enquête sur les violations du droit international humanitaire commises durant le conflit par des groupes armés palestiniens. En plus des quatre civils israéliens tués illégalement et sans discrimination par des roquettes, plusieurs civils palestiniens de Gaza auraient eux aussi été tués, d'après certaines preuves, par des roquettes palestiniennes. 
Et comme si la crainte de nouvelles attaques meurtrières ne suffisait pas, les habitants de Gaza doivent en outre lutter contre les effets dévastateurs du blocus terrestre, maritime et aérien auquel Israël continue à soumettre le territoire et qui s'ajoute aux restrictions imposées par l'Égypte. Les Gazaouis n'ont pas ou peu d'eau potable, ils vivent quotidiennement des coupures de courant de 12 heures, et nombreux sont ceux qui peinent à trouver les produits de première nécessité que sont, parmi d'autres, les denrées alimentaires et les médicaments. Tous les jours, Israël bafoue le droit international aussi bien dans la bande de Gaza qu'en Cisjordanie, allant même jusqu'à utiliser une force meurtrière contre des civils palestiniens qui ne constituent aucune menace pour les forces israéliennes. Vers la fin de février, des groupes armés palestiniens de Gaza ont commencé à tirer sporadiquement des roquettes et des obus vers des communautés civiles en Israël. 

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