Chers amis lecteurs de solidmar,

Solidmar est fatigué ! Trop nourri ! En 8 ans d’existence il s’est goinfré de près de 14 000 articles et n’arrive plus à publier correctement les actualités. RDV sur son jumeau solidmar !

Pages

samedi 23 novembre 2013

Point hebdomadaire n°43 sur la campagne de parrainage des prisonniers d’opinion au Maroc, 23/11/2013


Association de Défense des Droits de l’Homme au Maroc
ASDHOM 79, rue des Suisses  92000 Nanterre

Point hebdomadaire n°43 sur la campagne de parrainage des prisonniers d’opinion au Maroc, 23/11/2013

La seizième édition de la Semaine de la Solidarité Internationale (SSI) s’achève, mais l’action solidaire de l’ASDHOM, elle, continue. Après sa soirée du 16 novembre, organisée à Nanterre (92) et consacrée à la célébration du 1er anniversaire de la campagne de parrainage des détenu-e-s politiques et d’opinion au Maroc (voir quelques photos en pièces jointes), l’ASDHOM était invitée à Gap (05) le mardi 19 novembre 2013 par les associations Solidarité Maroc 05 et Mouvement de la paix pour une rencontre-débat qui a porté sur cette même campagne de parrainage.
Quelques 80 personnes ont assisté, le 16 novembre, au bilan chiffré que l’ASDHOM a fait d’une année complète de parrainage (voir point n°42). Parmi elles des parrains et marraines, venus témoigner de leurs expériences, comme c’est le cas de la Suissesse, l’infatigable Isabelle Maurer, membre de l’ACAT-Suisse, qui a pris la parole pour nous parler de ses correspondances avec son filleul, le prisonnier politique sahraoui Mohamed Bani et à qui elle vient d’envoyer sa 30ème lettre (voir Témoignages et lettres). L’ASDHOM a donné lecture de la lettre-témoignage d’une autre marraine (Marie-José Fressard de Gap) qui n’a pas pu assister ainsi que d’autres lettres de soutien, celle du Forum Marocain Vérité et Justice-Section France et celle du parti marocain la Voie Démocratique-Section Europe. Quelques parrainages ont été réalisés au cours de cette soirée notamment celui de Mouad Khalloufi, étudiant de l’UNEM-Khouribga et membre du mouvement 20-Février, par un avocat tunisien, ainsi que de Adil Bouzid, étudiant de l’UNEM-Tétouan et des deux Sahraouis d’Aït Melloul, Issa Bouda et Ammar Daoudi, par le Collectif Amazigh en France (CAFCDM).
D’autres promesses de parrainage ont été enregistrées au cours des deux soirées, du 16 comme du 19 novembre à Gap, où une trentaine de membres et de représentants d’associations locales (Solidarité Maroc, Mouvement de la paix, CCFD, ACAT, ATTAC, etc.) a pris part au débat.
Avec ce numéro 43, nous reprendrons nos points hebdomadaires pour tenir informés nos parrains et marraines et pour sensibiliser d’autres à l’importance de cette campagne. Voici donc quelques informations sur les groupes recensés et concernés par le parrainage.

Groupe Ouarzazate-Microcrédit : Après plusieurs audiences (plus de 18), le tribunal d’Ouarzazate devait prononcer son verdict le mardi 19 novembre 2013 dans l’affaire d’Amina Mourad et Bennacer Ismaïni, les deux coordinateurs du mouvement de défense des victimes des dérives du microcrédit dans la région d’Ouarzazate. Le juge a préféré finalement reporter le rendu jusqu’au 17 décembre 2013 pour se donner le temps d’entendre la partie plaignante et c’est ce que demandaient Amina et Bennacer. Quelques 160 militants et représentants de syndicats et d’ONG ont assisté à l’audience en soutien aux prévenus. Rappelons que quatre organismes de microcrédit avaient retiré la plainte qu’ils avaient déposée contre eux pour escroquerie, diffamation et injures. Amina et Bennacer avaient alors été relaxés en première instance en avril dernier. Mais un nouvel organisme du nom d’INMAA, lié à Planet Finances et appuyé par le procureur général du roi, a fait appel du jugement. Pour plus d’informations sur ce sujet, vous pouvez consulter l’article de la journaliste Anna Ravix, paru le 19 novembre 2013 sur les colonnes du journal Libération (voir Témoignages et lettres). Nous vous informons également que l’Eurodéputée Marie-Christine Vergiat (GUE) prépare un article sur ce dossier.

Groupe Liberté d’expression-Avocats et 20-Février : Le Barreau de Paris et à l’initiative de quelques avocats en contact avec l’ASDHOM, a publié dans son dernier bulletin un article en solidarité avec leur collègue marocain, l’avocat Me Mohamed El-Messaoudi (voir Témoignages et lettres). Ce dernier qui est poursuivi pour outrage à magistrat sera fixé sur son sort le 27 décembre 2013. Rappelons que cet avocat, membre de l’AMDH de Casablanca,  est connu pour son soutien et sa défense des prisonniers politiques et d’opinion. Il a en charge, entre autres, la défense du groupe sahraoui Tamek dont le procès se poursuit depuis 2009. Il défend actuellement les trois jeunes militants du 20-Février, Mouad Khalloufi, Hamza Haddi et Rabie Homazin, incarcérés à la prison Oukacha de Casablanca dans l’attente de leur procès pour « agression sur agent de police » qui vient, une nouvelle fois, d’être reporté au 27 novembre 2013 (voir points précédents) ce qui les a poussés à décider une grève de la faim à partir de ce lundi 25 novembre.

Groupe 20-Février de Tanger : L’ancien prisonnier politique du 20-Février, le Tangérois Said Ziani, qui avait écopé en 2012 d’une peine de 3 mois de prison ferme pour ses activités au sein du mouvement 20-Février, vient de nouveau d’être arrêté le mercredi 20 novembre par quatre agents de la sureté. Il a été présenté devant le Procureur général de Tanger, le vendredi 22 novembre 2013, qui a décidé de le poursuivre en détention provisoire. Il a été placé à la prison Sept Villages de Tanger en attendant son procès programmé pour le 29 novembre 2013. Il est poursuivi pour « vente illégale de cigarettes en détail », activité à laquelle s’adonnent des milliers de chômeurs au Maroc et notamment les petits enfants issus de familles pauvres. En fait ce qu’on lui reproche c’est son activisme dans le mouvement du 20-Février de Tanger et ses prises de position critique affichée constamment sur Internet.

Groupes Sahraouis : - À l’occasion du 3ème anniversaire des évènements de Gdeim Izik, le groupe du même nom, incarcéré à la prison Salé1 et condamné à des lourdes peines allant jusqu’à la perpétuité, a publié un communiqué dans lequel il dénonce l’injustice dont il a été frappé et les violations graves dont leur défense a dû faire face lors du procès en février 2013. Il réclame la tenue d’un autre procès équitable où leurs droits soient garantis et profite de l’occasion de la visite qu’effectue le chef d’État marocain aux USA, les 22 et 23 novembre 2013, pour adresser un courrier au président américain Obama afin de lui demander que les USA appuient et soutiennent la proposition d’étendre le mandat de la MINURSO à l’observation des droits de l’Homme dans la région.
-         La femme du prisonnier politique sahraoui, Yahya Mohamed El-Hafed Izza, s’est plainte des conditions inhumaines dont souffre son mari lui causant des maladies graves et a demandé son transfert de la prison d’Aït Melloul à la prison de Taroudant pour se rapprocher d’elle. Rappelons qu’il a été condamné en 2008 par le tribunal d’Agadir à 15 ans de prison ferme pour ses positions sur le conflit du Sahara occidental.
-         Le prisonnier politique sahraoui Sidi Bouâmoud a vu sa peine de 4 ans confirmée par le tribunal d’appel d’Agadir ce 11 novembre 2013. Il purge sa peine à la prison locale d’Aït Melloul.

Groupe 20-Février-Tiflet : Les deux jeunes militants du 20-Février, Ghassan et Fouad (voir points précédents), poursuivis pour leur participation au mouvement, ont été finalement jugés, le vendredi 15 novembre 2013, par le tribunal de Tiflet. Ghassan a écopé de 3 mois tandis que Fouad, lui, a écopé de 2 mois et une amende de 1000 DH chacun. Ils sont donc sortis libres du tribunal puisque la condamnation était assortie d’une non-exécution de la peine. Toutes nos félicitations aux deux jeunes et à leurs familles et soutiens. Nous les enlèverons des listes proposées au parrainage.

Pour finir ce point hebdomadaire, nous vous informons que l’ASDHOM s’est jointe aujourd’hui au rassemblement devant l’Ambassade du Maroc à Paris, organisé par Zakaria Moumni et sa femme pour réclamer sa réhabilitation totale et pour que les responsables de ses souffrances passées au Maroc, avant et pendant sa détention arbitraire, soient jugés. Zakaria Moumni est soutenu également par l’AMDH, le FMVJ-France, la VD-Paris, le PADS, le PSU et le CAFCDM.

Le bureau exécutif de l’ASDHOM
Paris, le samedi 23 novembre 2013

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire