Solidarité avec le combat pour la dignité!
Depuis
une quinzaine de jours, les habitants de Beni Tadjit manifestent
quotidiennement. Hier, mardi 19 novembre 2013, le village minier a connu
sa plus grande manifestation avec
blocage de route...
Beni Tadjit connait depuis quelques années une descente aux enfers.
Pourquoi?
- Beni Tadjit (mon village natal), fait partie de la province de Figuig.
Il se trouve à mi-distance entre Bouarfa et Errachidia.
- Beni Tadjit est un centre minier. Les livres de l'histoire parlent de
Beni Tadjit comme centre minier déjà au 17 siècle
- Beni Tadjit vivait essentiellement de l'exploitation du plomb, du
zinc...un peu d'agriculture (petites oasis), et un peu d'élevage
rudimentaire.
- Beni Tadjit était un fief de la résistance contre le colonialisme. Il
suffit de se rappeler de Ali Ou Houssa, Lahcen Ou Saïd, Lahcen adrghal,
Ahmed Ou Mouh, Ouali, Ali Ou fqir, Ali Ou Hmad, Ali Ouhizoune, Jaïda,
Assou ou trent, Lahcen Ou Houssa, Moha Ou ali Ounana...et surtout du
martyr Idir Ali Ou Abbou (mon oncle maternel) tué au cours d'une
bataille contre les légionnaires français. Sans parler de la résistance
du début du 20ème siècle dont la bataille de Mnabha .
- Beni Tadjit était un fief du syndicalisme des mineurs.
- Aujourd'hui beni Tadjit est victime :
1- des éléments naturels telle la sécheresse qui a affecté l'élevage et
l'agriculture.L'Etat n'a rien fait pour pour secourir les victimes. Pas
de barrage sur la grande rivière des Aït Issa, pas de puits dans la
région pour le breuvage des animaux...pas d'aliments pour sauver le
cheptel. L'exclusion, la marginalisation restent le lot des milliers de
citoyens sans droits de citoyenneté.
2- des élément "humains" et donc politique, économiques et sociaux.
- L'ONA s'est accaparé depuis quelques années le monopôle de la
commercialisation des minerais.- Le géant ONA ne respecte aucunement ses engagements pris avec les
exploitants locaux.
- Les "projets" dont ont parlé les chaînes de télévision, les radios
officielles et autres relais médiatiques (surtout après la visite du
monarque ) n'ont pas connu de suite.
- Les autorités locales, les "élus", les "entrepreneurs" se comportent
en véritables mafiosis. Tous les moyens sont bons pour se faire de
l'argent aux dépens des citoyens, citoyens sans droits de citoyenneté.
- Les habitants manquent d'éléments de subsistance de première
nécessité. L’approvisionnement se fait à partir de Meknès... (400 km).
- Aucune subvention n'est accordée à cette région qui devrait
normalement être déclarée région sinistrée. Où est la SOLIDARITÉ
NATIONALE ?
- Les "élus" brillent par leur implication directe et indirecte dans la
détérioration de la situation. C'est le caïd qui décide. Eux ils signent
!
- Les jeunes, qui ont bossé dur et réussi leurs études, les jeunes dont
les familles ont sacrifié ce qu'elles avaient de cher pour que leurs enfants réussissent leurs études, ces jeunes se retrouvent aujourd'hui
dans le labyrinthe du chômage, dans la toile d’araignée du chômage, dans
les sables mouvants de la misère économique, de la misère sociale.
Au
Maroc d'aujourd'hui, les portes du travail ne s’ouvrent qu'aux enfants
des riches et autres potentats.
Beni Tadjit, mon cher village natal, jadis splendide et rayonnant, se
trouve aujourd'hui victime des charognards.
MA SOLIDARITÉ AVEC MES CHERS ET CHÈRES "COVILLAGEOIS-ES"
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Beni Tadjit suite : grève généraleEn plus de ce que j'ai écrit le 20 novembre 2013, il faut signaler les éléments qui sont à la base de la mobilisation actuelle : la cherté des factures de l'électricité, l'absence de l'eau potable malgré la découverte de nappe intéressante suite au forage effectué par l'ONEP. L'eau potable existe en grande quantité mais les services concernés pour l'acheminer sont "absents". La plupart des maisons sont équipées en tuyaux, robinets, compteurs...
Selon le recensement de 2004:
- Village de Beni Tadjit: autour de 6 000 personnes
- Commune de Beni Tadjit: entre 14 000 et 15 000
Demain vendredi 22 novembre 2013:
GREVE GÉNÉRALE
des habitants ouvriers, commerçants, enseignement, santé, agriculture...
Ali Fkir, le 21 novembre 2013
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