Le quartier Boukhalef à Tanger fait encore une fois parler de lui. Cette fois-ci, ce sont des affrontements qui ont éclaté entre Marocains et Subsahariens.
Tout commence le vendredi 20 juin vers 20h, quand des policiers
débarquent dans un appartement où logent des Subsahariens. Objectif :
appliquer une procédure d’évacuation demandée par le propriétaire des
lieux. Un face-à-face qui dégénère en affrontements entre des Marocains
qui se sont mêlés à l’histoire et des Subsahariens venus en renfort, selon nos confrères de Medias24. Un appartement a été mis à feu à quelques mètres, en plus d’une dizaine de blessés dont 4 agents des forces de l’ordre.
Pour rappel, le quartier Boukhalef avait été au centre d’une
polémique lors du décès brutal d’un Camerounais, qui avait attisé les
tensions entre Marocains et Subsahariens dans cette banlieue de Tanger.
De leur côté, les habitants marocains du quartier avaient organisé une
marche où ils assuraient ne pas être racistes… mais demandaient tout de
même « le départ des Subsahariens ».
Déjà en janvier dernier, un ressortissant camerounais sur place confiait à TelQuel : « Si les Subsahariens sont des criminels, les Marocains en revanche sont des racistes et des hypocrites ».
Mehdi Alioua, président du Gadem (Groupe antiraciste d’accompagnement
et de défense des étrangers et migrants), ne veut pas aller vite en
besogne, et annonce que le Gadem a lancé des investigations et devrait
déterminer d’ici une semaine ce qui s’est passé. La prudence de M.
Alioua est justifiée par la complexité de la donne sur le terrain, où le
racisme et les arnaques immobilières s’auto-alimentent, selon lui :
Des Marocains entrent par effraction dans des maisons appartenant à des Marocains résidents à l’étranger, se les approprient et les louent à des Subsahariens. Peut-être que ce n’était pas une émeute raciste mais une stratégie de ces malfrats pour vider les appartements, car le mois de ramadan arrive. Ou alors, des gens sont rentrés et ont trouvé leurs maison occupées…
Les propriétaires des appartements concernés n’ont même pas besoin de
présenter des documents, étant donné qu’un Subsaharien sans-papiers
n’est pas en mesure, à cause de son statut, de se plaindre aux
autorités.
Relire notre reportage dans le quartier de Boukhalef
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